Dominique Meeùs
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Le niveau de vie de la classe ouvrière

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Les adversaires de Marx réduisent le problème de la situation de la classe ouvrière en régime capitaliste à la question de son niveau de vie et ils mesurent le niveau de vie par le montant du salaire. Ils affirment qu’une amélioration radicale de la situation de la classe ouvrière est possible en régime capitaliste.

C’est là une conception foncièrement fausse, apologétique.

Premièrement, le niveau de vie de l’ouvrier, le degré de satisfaction de ses besoins, sont déterminés par la situation de la classe ouvrière et non le contraire. Que le niveau de vie du prolétariat soit plus élevé ou plus bas à tel ou tel moment, sa situation de classe n’en changera pas.

Deuxièmement, le montant du salaire est un des facteurs qui déterminent le niveau de la vie des ouvriers occupés. Or, lorsque nous parlons du niveau de vie de la classe ouvrière dans son ensemble, il faut voir aussi la situation de la masse des chômeurs. À mesure du développement du capitalisme, l’armée de réserve augmente. Une masse de plus en plus grande de travailleurs est privée de tout moyen de subsistance. La croissance de l’armée de réserve aggrave aussi la situation des ouvriers occupés, car plus les chômeurs sont nombreux et plus il est facile à la bourgeoisie d’abaisser les salaires et de prolonger la journée de travail.

Troisièmement, le niveau de vie des ouvriers occupés n’est pas déterminé seulement par le montant des salaires. Le salaire, c’est ce que l’ouvrier reçoit du capitaliste. Or, pour définir le niveau de vie de l’ouvrier, il importe aussi de savoir combien l’ouvrier donne au capitaliste, dans quelle proportion il dépense sa force de travail.

Pour juger du niveau de vie de la partie occupée de la p. 143classe ouvrière, il est nécessaire de tenir compte non seulement du montant des salaires, mais encore de la durée de la journée de travail, de l’intensité du travail, des maladies et de la mortalité, de la croissance des accidents de travail, des conditions du logement, etc. Réduire la question du niveau de vie de la classe ouvrière à celle du montant du salaire en faisant abstraction des autres facteurs, c’est enjoliver la situation de la classe ouvrière.

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