Dominique Meeùs
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La baisse du salaire au-dessous de la valeur de la force de travail

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Lors de la baisse des salaires réels, l’aggravation absolue de la situation de la classe ouvrière est évidente. Mais la baisse absolue du niveau de vie a lieu également lors de la croissance des salaires réels, quand cette croissance retarde sur celle de la dépense de la force de travail et celle des besoins qui s’y rattache, quand le salaire tombe au-dessous de la valeur de la force de travail.

Un des plus importants facteurs occasionnant la baisse des salaires au-dessous de la valeur de la force de travail, c’est la surpopulation relative.

Les prix de toutes les marchandises oscillent autour de leur valeur suivant le rapport de l’offre et de la demande (voir chapitre 2), si bien qu’en somme le niveau moyen des prix coïncide avec la valeur. Mais pour la marchandise « force de travail » la présence d’une armée de réserve signifie qu’il existe toujours un excédent d’offre de main-d’œuvre sur la demande.

La surpopulation relative sert donc de pivot à la loi de l’offre et de la demande du travail. Elle force cette loi à se mouvoir dans les limites qui conviennent absolument au désir d’exploitation et de domination qui anime le capital. (K. Marx : le Capital, t. 4, p. 107.)

C’est pourquoi le salaire tend constamment à tomber au-dessous de la valeur de la force de travail.

Le rapport entre le salaire et la valeur de la force de travail est aussi influencé par le procès même de la production. La prolongation du temps de travail au-delà de certaines limites aboutit, comme nous l’avons déjà montré au chapitre précédent, à la baisse des salaires au-dessous de la valeur de la force de travail.

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L’augmentation de l’intensité du travail est d’une grande importance. Se heurtant à l’impossibilité de prolonger la journée de travail, les capitalistes augmentent la quantité du travail soutiré à la classe ouvrière en accentuant l’intensité de ce travail. Ils y parviennent en introduisant le système du travail aux pièces, et en perfectionnant les machines.

La machine devient, entre les mains du Capital, le moyen objectif et systématiquement employé d’extorquer plus de travail dans le même temps. Cela se fait de deux façons : en augmentant la vitesse des machines et en élargissant le champ de travail de chaque ouvrier chargé de surveiller un plus grand nombre de machines. (K. Marx : le Capital, t. 3, p. 67.)

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