Dominique Meeùs
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Louis Ségal, Principes d’économie politique :
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La situation de la classe ouvrière en régime capitaliste est déterminée par l’essence même du régime. L’ouvrier n’est libre que formellement, ce n’est que formellement qu’il bénéficie de droits égaux à ceux du capitaliste. Pratiquement, cette « liberté » de l’ouvrier ne fait que masquer son esclavage. Le fait que l’ouvrier est dépourvu de moyens de production le transforme en un esclave salarié du capitaliste, p. 139propriétaire des moyens de production. En régime capitaliste, l’ouvrier n’a le droit de vivre que dans la mesure où il produit la plus-value pour le capitaliste, dans la mesure où il est un objet d’exploitation.
Donc, dès que le capital s’avise — idée nécessaire ou arbitraire - de ne plus être pour l’ouvrier, celui-ci n’existe plus pour lui-même, il n’a pas de travail, donc pas de salaire, et comme il n’a pas d’existence en tant qu’homme mais en tant qu’ouvrier, il peut se faire enterrer, mourir de faim, etc. Aussi, dès que l’idée vient au capital — nécessairement ou arbitrairement — de n’exister plus pour l’ouvrier, il [l’ouvrier] n’existe plus pour soi, il n’a aucun travail, par conséquent aucun salaire, et puisqu’il existe non comme homme, mais comme ouvrier, il peut se laisser enterrer, mourir de faim, etc. (K. Marx : Manuscrits économiques et philosophiques, 1844, p. 97, édition allemande.)
Puisque, en régime capitaliste, la classe ouvrière est privée de conditions humaines d’existence, elle vit dans la misère.
La misère, dit Marx, découle de la nature même du travail moderne. (K. Marx : Manuscrits économiques et philosophiques, 1844, p. 45, édition allemande.)
La société capitaliste est donc une société basée sur la misère. Plus le capitalisme se développe et plus grandit la misère de la classe ouvrière, plus forte est sa paupérisation.
Le système du travail salarié est donc bien un système d’esclavage et, en vérité, un esclavage d’autant plus dur que se développent les forces sociales productives du travail, quel que soit le salaire, bon ou mauvais, que reçoive l’ouvrier. (K. Marx et F. Engels : Critiques des programmes…, p. 30.)
La misère de la classe ouvrière en régime capitaliste découle du fait qu’elle est privée de moyens de production. Cette situation du prolétariat conditionne la baisse de son niveau de vie. Au fur et à mesure du développement du capitalisme, l’ouvrier satisfait de moins en moins ses besoins.
La classe ouvrière ne peut mettre un terme à la paupérisation que par la voie révolutionnaire. C’est parce que Marx a déduit de l’analyse du régime capitaliste et de l’analyse de la situation de la classe ouvrière la nécessité de la révolution prolétarienne et de la dictature du prolétariat, que la bourgeoisie et ses valets cherchent, par tous les moyens, à démentir la doctrine marxiste de la paupérisation des masses en régime capitaliste.
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