Dominique Meeùs
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4. Les théories bourgeoises et social-démocrates des crises

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Les crises montrent, avec une force chaque fois plus grande, que le régime capitaliste ne répond plus à son rôle historique, que, de forme de développement des forces productives, il en est devenu une entrave.

Les crises, chaque fois avec plus de force, créent une menace pour l’existence du capitalisme.

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C’est précisément pour cela que l’économie politique bourgeoise essaie, de toutes ses forces, de prouver que les crises sont un phénomène fortuit, qu’elles ne découlent pas de la nature même du capitalisme, que le capitalisme peut abolir les crises.

La théorie des crises la plus répandue dans l’économie politique bourgeoise tend à établir que les crises découlent du manque capital de prêt. Si l’on parvenait à régler le crédit, on réussirait, paraît-il, à abolir pour toujours les crises. Nous avons vu plus haut que les crises commencent dans le domaine du crédit, bien que leurs racines remontent à la production. La crise du crédit n’est qu’un indice, un symptôme de la crise qui approche. Mais la « science » bourgeoise reste fidèle à sa nature et glisse sur la surface des choses.

L’économie politique [bourgeoise] révèle son caractère superficiel par ce simple fait qu’elle considère comme cause déterminante du cycle industriel l’expansion et la contraction du crédit, c’est-à-dire le simple symptôme des périodes alternatives. (K. Marx : le Capital, t. 4, p. 99.)

La théorie qui considère les crises comme des phénomènes accidentels et qui peuvent être abolis a subi un échec tel que depuis quelques années l’économie politique bourgeoise a, en général, abandonné toute tentative d’expliquer les crises et se borne simplement à les décrire.

Les chefs et les théoriciens social-démocrates ne peuvent pas simplement répéter les affirmations des économistes bourgeois ; ils les dissimulent sous une phraséologie marxiste.

Ces deux théories des crises les plus répandues parmi les social-démocrates sont : 1o la théorie de la disproportion, et 2o celle de la sous-consommation.

Nous avons déjà montré que la disproportion entre les branches de production et la consommation limitée des masses découlaient de la contradiction fondamentale entre la production sociale et l’appropriation capitaliste, et que ni la disproportion ni la consommation limitée des masses ne peuvent être considérées comme les causes des crises : la cause des crises, c’est la contradiction fondamentale du capitalisme.

Les théoriciens social-démocrates voient la cause des crises tantôt dans la disproportion, tantôt dans le bas niveau p. 272de la consommation. Les uns affirment que la cause des crises réside dans le développement disproportionné des branches de production et que les crises n’ont rien de commun avec la situation des masses prolétariennes, les autres affirment que la crise est engendrée par la sous-consommation des masses. Les représentants de ces deux conceptions sont en apparence fidèles à la doctrine marxiste : Marx a en effet parlé de la disproportion et de la sous-consommation. Mais en réalité ces deux théories sont tout à fait contraires au marxisme.

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