Dominique Meeùs
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Quelques considérations de philosophie des sciences
Le 12 février 2009, à l’occasion du 200e anniversaire de Darwin, Le Soir publie un cahier spécial de huit pages sur l’évolution. Dans ce bon document de vulgarisation scientifique (pas un débat sur la science) Le Soir réussit l’exploit (si on peut qualifier ainsi cette entorse à la déontologie journalistique) de publier une sorte de droit de réponse préventif contre la science d’un groupe représentant la théologie catholique moderniste de Louvain-la-Neuve. (Le cahier résulte d’une collaboration avec le Musée des sciences naturelles et il est possible que c’est de ce côté qu’on a ouvert une tribune à cette survivance de la « religion d’État », que Le Soir n’en a pas pris l’initiative mais a seulement manqué de vigilance, ou a dû payer ce prix pour la contribution du Musée.) Ma lettre de lecteur en protestation a volé au panier (j’avais pourtant modéré ma colère), mais Le Soir a accepté de publier deux semaines après une réaction de Jean Bricmont
La revue Louvain a réuni, à l’occasion du 200e anniversaire de Darwin, Christian de Duve et François Euvé dans un entretien conduit par Bernard Feltz (et rédigé par Alice Thelen). Le professeur de Duve y défend un point de vue matérialiste et moniste conséquent. Il récuse la tentation anthropomorphique d’inventer un Dieu pour expliquer ce qu’on ne connaît pas encore. Le jésuite Euvé récuse le matérialisme (« naturalisme métaphysique ») mais tombe à pieds joints dans l’anthropomorphisme que de Duve vient de dénoncer en ne justifiant la religion (et donc Dieu lui-même, ou créateur, ou « autres réalités ») que d’un point de vue purement humain, pour la satisfaction de ses besoins psychologiques (« il y a d’autres dimensions dans notre existence », « je ressentirai, dans l’expérience vécue, quelque chose d’autre », « la difficulté de notre existence humaine », « la difficile question du mal »).
Interview de Christian de Duve dans Solidaire du 20-9-2006, aussi sur mon site. Deze interview hier ook in net Nederlands. On trouve ce texte aussi en espagnol du Salvador ou, en PDF, du Mexique et en italien.