Dominique Meeùs
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Marylène Patou-Mathis, L’homme préhistorique est aussi une femme, 2022

Marylène Patou-Mathis , L’homme préhistorique est aussi une femme : Une histoire de l’invisibilité des femmes, Éditions Points , 2022, 378 pages, ISBN : 978-2-7578-9170-4.
Édition en format poche de Patou-Mathis 2020

Le livre est un peu déroutant. Je cherche des informations sur la préhistoire et sur les femmes, ce pour quoi le titre est encourageant. Mais ça commence (chapitre 1) par les idées sur les femmes dans le passé. Ce n’est pas ça que je cherche, donc je vais passer… mais quand même je lis le début. Je ne doute pas de l’énormité de tous ces préjugés, mais l’énumération est impressionnante (les notes abondantes aussi) et je suis pris, je continue à lire. Le chapitre 2 encore ne parle de préhistoire qu’indirectement, mais, de nouveau, l’énumération est impressionnante, je suis pris, je continue à lire. Au chapitre 3, on entre dans la préhistoire, mais d’abord dans les représentations féminines préhistoriques, ce qui veut dire tardivement (de l’ordre de trente mille ans, par rapport à trois millions) et toujours indirectement : on voit comment ils se voyaient, mais on ne sait toujours pas comment ils vivaient.

Ah ! enfin ! on y arrive, c’est la section « Le rôle socio-économique des femmes » du chapitre 3, page 122. Il y a une répartition sexuelle des tâches qui serait la première division sociale du travail. Elle oppose « deux thèses », où j’en compte trois, également mal définies ou de définition circulaire :

  1. Suivant Margaret Mead, « la division sexuée des tâches est le résultat de conventions culturelles complexes »;
  2. « pour des sociologues et anthropologues féministes, elle serait le produit d’une organisation sociale sexiste. » « … c’est la division sexiste des tâches, par leur pratique répétée et transmise, qui aurait forgé les comportements féminins et masculins, »
  3. « ce que conteste un certain nombre de biologistes, pour qui la biologie est déterminante dans cette différentiation comportementale. »

Je pense que Margaret Mead n’a pas pu ne pas se poser la question de l’origine de ces « conventions culturelles complexes ». On pourrait faire l’hypothèse qu’une division sexuelle des tâches observée dans un peuple résulte de « conventions culturelles complexes », lesquelles auraient pour origine… une très longue histoire de… division sexuelle du travail. (Pour des raisons pratiques ? Voir Françoise Héritier, 1984.)

La deuxième thèse admet une très longue histoire de division sexuelle du travail (« pratique répétée et transmise ») qui est sexiste au départ. Le produit de cette longue histoire, ce sont « les comportements féminins et masculins », autrement dit le sexisme.

On ne nous dit pas de quelle manière la biologie serait déterminante. (Une des possibilités, ce serait les limitations pratiques invoquées par Françoise Héritier que je mentionne ci-dessus.)

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Acheté à la FNAC à Bruxelles, mardi 8 août 2023.