Dominique Meeùs
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Françoise Héritier, « Le sang du guerrier et le sang des femmes », 1984

Françoise Héritier , Le sang du guerrier et le sang des femmes : Notes anthropologiques sur le rapport des sexes, Les Cahiers du Grif, no 29, ISSN : 0770-6081, 1984, p. 7-21.

Version originale de « Maschile/Feminile (sic, Grif) » in Enciclopedia Einaudi T. VIII, Torino 1979.

P. 7.

Je ne comprends pas cette phrase. Cet article « Maschile/Femminile » existe vraiment et il est bien de 1979. L'article des Cahiers du Grif est de 1984. Pour qu'il soit, en 1984, la version originale de l'article de 1979, il faudrait comprendre que Françoise Héritier publie aux Cahiers du Grif en 1984 (ou republie) son brouillon en français (de 1978 ? 1979 ?) de l'article italien. Autre possibilité : la phrase dit par lapsus le contraire de ce qu'on voulait dire : l'article de 1979 est la version originale de ceci (1984).

Ambiguïté supplémentaire. L'article de 1979 est aux pages 797-812 (16 pages) de ce tome de l'Enciclopedia, ce qui correspond raisonnablement aux 15 pages des Cahiers du Grif de 1984. Mais le titre Masculin/féminin de 1979 (en italien), qu'elle n'a pas donné au présent article de 1984, elle l'a réutilisé pour deux livres : Masculin/féminin : La pensée de la différence (1996, 332 pages) et Masculin/féminin : Dissoudre la hiérarchie (2002, 433 pages). (Le premier traduit en italien avec Maschile e femminile, le second avec Maschile/femminile.)

Il ne fait pas de doute, pour tout observateur de la société occidentale, qu'elle est marquée par une éclatante domination masculine.

P. 7.

Peut-on dire que cette domination masculine est universelle ? Si oui, où se situe l'origine, l'explication de cette inégalité foncière entre les sexes ?

P. 8.

Elle examine trois objections à l'universalité :

  1. Le biais masculiniste des anthropologues masculins. Mais même si on cherche à corriger ce biais, la conclusion n'est pas très changée. (P. 8.)
  2. La domination historique serait introduire par l'histoire, des religions par exemple. Mais les préjugés chrétiens et autre ont bien dû avoir une origine antérieure. (P. 9)
  3. Le « matriarcat » des Iroquoises et autres. Les femmes y jouaient un rôle important, mais ce sont les hommes qui dominent. Ils tirent leur position d'une filiation matrilinéaire et matrilocale. (Pour Judith Brown, 1970b

On cherche une origine plus lointaine, chez les chasseurs-collecteurs,

La maternité, la grossesse et l’allaitement sont une entrave à la mobilité (bas de la p. 18). Cela entraîne une répartition des tâches, une division sexuelle du travail :

Aux hommes la chasse aux gros animaux et la protection des désarmés contre les prédateurs de tous ordres, aux femmes la surveillance des jeunes non sevrés et la collecte des ressources alimentaires d’accès plus facile que le gros gibier (on ne chasse pas aisément avec un bébé accroché au flanc) : répartition qui naît de contraintes objectives et non de prédispositions psychologiques de l’un et l’autre sexe aux tâches qui leur sont de la sorte imparties, ni d’une contrainte physique imposée par un sexe à l’autre. Répartition qui ne comporte en soi aucun principe de valorisation.

P. 19.

Dans la bibliographie, p. 21, il y deux articles de 1970 de Judith Brown, le premier sur la division sexuelle du travail, le second sur les Iroquoises. Dans le texte, elle ne se réfère jamais me semble-t-il qu’au deuxième (p. 10 et 15.), la thèse ci-dessus (p. 19) semble reprise du premier Brown 1970, dont elle ne parle pas.

Cette division du travail « ne comporte en soi aucun principe de valorisation », mais c’est de là (p. 18 bas) que les hommes (mâles) tirent leur pouvoir de « contrôle », « l’ordre, la réglementation, l’ordre du politique ».