Dominique Meeùs
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Tithi Bhattacharya « Introduction : Mapping Social Reproduction Theory », 2017

Tithi Bhattacharya , Introduction : Mapping Social Reproduction Theory, Social Reproduction Theory (Tithi Bhattacharya, ed.), 2017, p. 1-20.

Puisque le capitalisme ne serait rien sans travailleurs, elle part de la question (p. 1) : « who then produces the worker ? » C’est assurément une belle question rhétorique, mais je crains (rhétorique aussi) que ce ne soit une fausse question. Toutes les espèces animales se reproduisent, sinon ce ne seraient pas des espèces animales. Dans les espèces animales, beaucoup d’individus se reproduisent (à deux), à moins d’être morts avant l’âge. Qui reproduit le travailleur et la travailleuse ? Le ménage de la travailleuse et du travailleur. « Le capitaliste n’a pas de souci à se faire : il peut faire confiance à l’instinct de conservation et à l’instinct sexuel des ouvriers », a écrit Marx, et tous les esprits forts de la social reproduction theory de se moquer de lui. D’abord, même si elle semble un boutade, cette phrase n’est que le rappel de ce que nous sommes des animaux sexués et que nous l’étions bien avant le capitalisme. Ensuite, ce n’est pas une phrase isolée. (Il est dangereux de ne lire que quelques citations.) Cette phrase conclut un long passage du Capital sur la reproduction sociale.