Bibliographie générale |
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Prochiantz, A. (1989). La construction du cerveau. Paris: Hachette. Added by: admin (2009-04-18 19:13:47) Last edited by: Dominique Meeùs (2010-07-18 09:34:49) |
Resource type: Book ID no. (ISBN etc.): ISBN 2-01-014739-1 BibTeX citation key: Prochiantz1989 View all bibliographic details ![]() |
Categories: Biologie Keywords: cerveau, neurobiologie, sciences cognitives Creators: Prochiantz Publisher: Hachette (Paris) |
Views: 2/1837 Views index: 43% Popularity index: 10.75% |
Quotes |
p.21, Chapter 1. Qu’est-ce qu’un cerveau ?
Ces prolongements neuronaux ([axones] peuvent être très longs, comme ceux qui connectent les neurones moteurs de la moelle épinière à un muscle du doigt (jusqu’à un mètre chez l’homme).
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Keywords: axone longueur des axones neurone |
p.27, Chapter 1. Qu’est-ce qu’un cerveau ?
Il est […] important de comprendre que le destin des ensembles cellulaires est dicté, à ce stade, par leur position le long des axes du cerveau, exactement comme, au stade antérieur, dans la blastula, le destin des cellules était dicté par leur position le long d’autres axes. Les informations de position jouent donc un rôle majeur dans les processus de différenciation et de morphogenèse.
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Keywords: cellule cerveau différenciation morphogenèse neurone Comments: Ceci est de la plus haute importance. L’ADN (DNA en anglais) contient dans un volume réduit une énorme quantité d’information (du même ordre de grandeur que ce qu’on peut écrire sur un CD-ROM). Cependant cette information est insuffisante d’une dizaine d'ordres de grandeur pour décrire le plan d'un organisme tel que le mien. Ce que le bagage génétique dit aux cellules, c’est comment se comporter dans tel ou tel voisinage, dans tel ou tel environnement. Added by: admin (2009-04-19 13:59:07) |
p.36, Chapter 2. Vers une génétique du développement cérébral
Il y a donc une flexibilité par rapport à ce déterminisme génétique, et ces variations entre individus identiques [vrais jumeaux] sont dues à tout ce qu’on peut appeler l’épigénétique — c’est-à-dire tout ce qui n’est pas strictement déterminé par les gènes, tout ce qui vient introduire du jeu dans le déterminisme génétique ; ce qu’indique le préfixe grec épi qui signifie tout à la fois le surcroît, la succession, le contact et l’inflexion d’une trajectoire.
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Keywords: épigénétique déterminisme génétique gène hérédité |
pp.78-80, Chapter 4. Incidences philosophiques et politiques
Le système nerveux central de l’homme forme une manière d’engramme de son histoire personnelle ; et l’individu humain, unique, donc non clonable, résulte d’une histoire sociale. Chez les abeilles, tous les individus sont à quelque chose près (qu’il ne faut évidemment pas nier) des clones. Deux humains, fussent-ils absolument identiques sur le plan génétique, ne sont jamais des clones, parce que l’histoire de chaque individu reste singulière, de la naissance à la mort. Or, cette histoire est marquée dans la structure physique, puisqu’elle s’inscrit dans la matière cérébrale même, à cause de l’importance de l’épigenèse qui va stabiliser tel circuit ou tel autre. Et si le langage, évidemment fondamental pour ce qui est de l’humanité de l’homme, se trouve lié à la structure d’une couche cérébrale particulière, à sa conformation synaptique, au nombre de cellules qui la composent et à tout autre trait de caractère épigénétique, alors le langage d’un individu a à voir avec le processus de son individuation: avec son histoire affective, intellectuelle, d’interactions avec les autres individus dans la société. L’individu humain est donc un individu extrême, et en même temps un individu social extrême ; à la fois le plus individuel et le plus social des animaux; le plus individuel parce que, par nature, le plus social. Voilà qui permet, me semble-t-il, de relancer sur de nouvelles bases les discussions souvent mal engagées sur l’inné et l’acquis. Prenons un exemple brûlant. Je suis convaincu que la perspective développementale que l’on vient de résumer est susceptible de réduire, sinon de dissiper complètement, l’hostilité qui s’est installée entre les neurobiologistes, ou ceux qu’on appelle les psychiatres biologistes, d’une part, et le courant psychanalytique, toutes obédiences confondues, d’autre part. Quand les biologistes décrivent les désordres comportementaux (névroses, psychoses...) comme inscrits dans la structure neuronale du cerveau, les psychanalystes interprètent à contresens et s’imaginent qu’on veut parler de quelque chose d’inné. Ils sont persuadés qu’on soutient, ipso facto, qu’il existe, par exemple, un gène de la schizophrénie ou de la névrose obsessionnelle, et que la maladie affecte automatiquement tout individu porteur du gène. Il faut bien leur accorder qu’à partir de données généalogiques démontrant, pour certaines formes de maladies mentales, une composante héréditaire, il s’est trouvé quelques idéologues qui ont tenté de généraliser et d’exploiter les résultats des recherches en biologie moléculaire pour soutenir de telles aberrations radicalement et exclusivement généticistes, qui menacent toujours d’être criminelles. Rappelons-nous les premières lobotomies ! Mais il y a là un profond malentendu. La position des neurobiologistes sérieux consiste à affirmer, tout simplement, que la plupart de ces comportements sont liés à certaines structurations des réseaux neuronaux : ce qui ne signifie nullement que ces comportements soient innés ou qu’une quelconque composante génétique les rende fatals. On peut penser, au contraire, que ce sont des structures qui se sont construites au cours du développement de l’individu et qui se sont stabilisées du fait de l’environnement affectif que l’individu a dû affronter au fil de son histoire singulière. Dans cette perspective, une structure psychique névrotique peut, de fait, très bien correspondre à une structure de réseaux neuronaux. Prenons le risque de heurter un peu plus les convictions idéalistes de la majorité des psychanalystes en empiétant résolument sur leur domaine. Ne peut-on penser que la cure analytique correspond à une modification des réseaux neuronaux, qui s’effectue douloureusement dans les conditions du transfert au cours de l’anamnèse (la remontée vers les souvenirs d’enfance), puisqu’on sait que les neurones restent plastiques, chez l’homme, jusqu’à un âge avancé, sinon pendant l’entière durée de sa vie ? Si l’on a un jour la possibilité de visualiser certains de ces réseaux entiers, par exemple grâce à de nouvelles techniques d’imagerie médicale, on pourra peut-être trancher. J ’aime à penser qu’on pourra voir, au cours de la cure, s’opérer la modification de certains réseaux, et le dénouement de certains « nœuds » qu’on pourrait appeler, pourquoi pas, des « nœuds névrotiques ». Il n’y a rien là qui me paraisse scandaleux du point de vue de la neurobiologie. Pourquoi les psychanalystes s’en offusqueraient-ils ? Freud lui-même aurait-il rejeté cette hypothèse ? Added by: admin Keywords: acquis épigénétique épigenèse Freud individu individualité inné langage lobotomie névrose neurone psychanalyse réseau neuronal social société Comments: Comparez (Changeux, 1984, p.8) Changeux, J.-P. (1984). L’homme neuronal 5th ed. Paris: Fayard. Added by: admin (2009-04-20 22:24:26) |
p.84, Chapter 4. Incidences philosophiques et politiques
Freud, que les biologistes ne lisent peut-être pas assez, a écrit dans ses ouvrages de jeunesse de très beaux passages sur le substrat biologique des phénomènes psychiques, sur le passage d’énergie d’une cellule à l’autre en particulier. Il a même inventé dans l’Esquisse d'une psychologie scientifique sinon le terme, en tous cas le concept de facilitation synaptique. Les considérations qu’il développe sont loin d’être aberrantes du point de vue de la théorie biologique actuelle. Disons, pour reprendre et transposer la belle expression de Canguilhem, qu’il était « dans le vrai », même si les instruments conceptuels et les connaissances biologiques manquaient alors pour énoncer ce vrai. […] recherches biologiques, auxquelles il ne s’est jamais, quoi qu’on en dise, résigné à renoncer […]
Added by: admin
Keywords: Freud matérialisme psychisme psychologie substrat biologique des phénomènes psychiques Comments: Comparez (Changeux, 1984, p.7) Changeux, J.-P. (1984). L’homme neuronal 5th ed. Paris: Fayard. Added by: admin (2009-04-20 22:25:00) |