Dominique Meeùs
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635.
La lutte contre le fascisme

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Depuis le début de la crise, la bourgeoisie a dû profondément lacérer le masque démocratique de son régime pour poursuivre ses plans : les pouvoirs spéciaux, la mise en veilleuse du parlement, le renforcement de l’appareil répressif, les interventions royales… La réunification allemande et le retour à la « grande Europe » donnent un souffle nouveau aux vieilles idées nazies d’un grand Empire européen. L’unification européenne est un bulldozer des monopoles et elle laisse peu de place à une opposition ou à une prise de décision démocratiques. Les monopoles européens rêvent d’un appareil militaire unifié et de services de police centralisés (groupe TREVI). Tout ce climat est propice au progrès de l’idéologie fasciste, qui prône la dictature ouverte contre les travailleurs et contre tout ce qui est progressiste. Il existe indubitablement une renaissance des groupements fascistes dans toute l’Europe et leurs idées pénètrent les partis bourgeois. Leur programme se résume en trois mots : anticommunisme, antidémocratie, antisyndicalisme.

Les forces fascistes opèrent sur divers terrains. Par la voie parlementaire (Vlaams Blok, Front national, Forces nouvelles…), elles se créent une base parmi les masses et le racisme est leur fer de lance. En outre, des forces d’extrême droite, actives dans l’appareil d’État et l’appareil de répression, collaborent, directement ou indirectement, avec les groupements fascistes. Les révélations sur le réseau Gladio ont démontré l’existence d’alliances secrètes anticommunistes dans toute l’Europe, sous la direction de la CIA, de forces actives dans l’appareil répressif ou issues de groupes fascistes. Dans notre pays, ce « groupe G » était dirigé par le colonel en retraite Victor Dessogne. Les documents trouvés chez lui prouvent clairement que le réseau était équipé pour appliquer la stratégie de la tension. À savoir, déstabiliser le pays par la terreur et les attentats à la bombe et provoquer la répression contre les communistes, les organisations progressistes et les syndicalistes de gauche. À partir de 1983, la Bande du Brabant wallon a effectivement mis cette stratégie en pratique. L’implication de gendarmes ou d’ex-gendarmes a, depuis lors, été suffisamment établie, mais la clarté complète sur les liens entre l’extrême droite et les milieux de la gendarmerie n’est pas encore faite. Entre-temps, on assiste au renforcement des services policiers et des mesures de répression qui en résultent… Le budget et le cadre de la gendarmerie ont été élargis, les unités du POSA (Pelotons pour l’observation, la surveillance et l’arrestation) ont été créées, des banques de données ont été constituées, etc. La Commission d’enquête sur le grand banditisme a finalement entraîné une réforme des services de police, avec une plus forte « coordination et intégration », sous la direction, évidemment, de la gendarmerie. Les projets de loi du ministre de la Justice Wathelet sur la protection de la vie privée et sur les écoutes téléphoniques sont davantage des chèques en blanc pour les services de police que des mesures pour un strict contrôle démocratique.

Les syndicats doivent se trouver à l’avant-garde de la lutte contre la fascisation, d’où qu’elle vienne, et donc pour des mesures démocratiques radicales.

* Interdiction des organisations fascistes et racistes et application effective de la loi contre le racisme et la xénophobie.

* Mise hors-la-loi des organisations fascistes et néonazies.

* Pas de fascistes dans le syndicat. Pas de mandats syndicaux pour des membres d’organisations racistes ou des militants d’extrême droite. Ceci signifie que le syndicat doit prendre des initiatives pour mobiliser ses affiliés à cette fin, comme cela s’est produit dans le TUC en Grande-Bretagne. Les syndicats devraient également s’engager localement dans les comités de quartier antiracistes et antifascistes.

Les travailleurs et leurs organisations sont les premières victimes de la répression qui s’accentue. Les syndicats doivent être beaucoup plus actifs pour y résister et mobiliser les affiliés pour la défense des droits démocratiques essentiels.

* Interdiction du fichage politique et des pratiques d’écoutes. Suppression du fichier de la gendarmerie.

* En tant que corps d’élite de la protection de l’ordre capitaliste, en tant que corps antidémocratique par excellence, la gendarmerie doit être démantelée. Ses tâches annexes, la circulation routière et la lutte contre la criminalité, doivent être prises en charge par des services démilitarisés.

* Pas de pouvoirs spéciaux.

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