Dominique Meeùs
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Les polices de caractères résultent d’un énorme travail de dessin. Même s’il s’agit d’une fonte ancienne dont la forme est tombée dans le domaine public, sa transformation en logiciel sous forme digitale résulte d’un travail récent. C’est dire qu’il n’y a pratiquement de fontes gratuites que si elles sont explicitement données comme telles par leur créateur. Le fait que des fontes soient abondamment utilisées et puissent être copiées facilement ne les rend pas pour autant libres de droits ou gratuites.
Il y a des polices de caractères gratuites et libres
(à développer)
Il semble permis d’utiliser les Core Fonts de Microsoft.
Il s’agit des polices Andale, Arial, Arial Black, Comic Sans, Courier New, Georgia, Impact, Times New Roman, Trebuchet, Verdana, Webdings.
Si je comprends bien la situation, les Core Fonts for the Web de Microsoft étaient disponibles sur le site de Microsoft mais ne le sont plus (depuis
fin 2001 ou début 2002 ?) Elles sont encore distribuées gratuitement (dans des versions
probablement plus récentes) aux clients de Microsoft avec d’autres produits. Cependant
elles ont été distribuées avec une licence qui en permettait l’utilisation et même
la redistribution à certaines conditions (principalement : seulement sous la forme .exe
originale, avec le nom de fichier original, pas en .ttf
ni dans un paquet). Il serait donc permis de continuer à les distribuer et de les
utiliser sous les mêmes conditions. Il me semble que c’est ce que Microsoft dit au
début de la page http://www.microsoft.com/typography/faq/faq8.htm. Il s’agit d’une page de FAQ pour l’utilisateur de cette police. Les deux premières
questions expliquent pourquoi la page est maintenue alors que ces fontes ne sont plus
distribuées directement et semblent admettre qu’il est légal que ces fontes continuent
à circuler sous certaines conditions.
Je ne sais pas si cette licence d’utilisation couvre l’édition commerciale d’imprimés (livres, journaux, vendus dans le commerce).
Le site corefonts.sourceforge.net distribue, apparemment sans histoire, les fichiers suivants datés du 15-8-2002 :
andale32.exe
, arial32.exe
, arialb32.exe
, comic32.exe
, courie32.exe
, georgi32.exe
, impact32.exe
, times32.exe
, trebuc32.exe
, verdan32.exe
et webdin32.exe
.
Les distributions Linux n’englobent pas ces fontes dans un package mais proposent
plutôt un script d’installation qui télécharge les fichiers .exe
originaux (à partir de SourceForge) et en extrait les polices par un programme cabextract. Si dans une entreprise, la sécurité impose que les postes ne soient installés et
maintenus qu’à partir des paquets d’un miroir local sur le LAN avec interdiction de
puiser à d’autres dépôts de logiciels, on pourrait avoir les .exe
sur une clef USB et un script qui fait la même chose.
Il s’agit de fontes Unicode modérément étendues (1 320 glyphes). Elles recouvrent un domaine que Microsoft appelle Windows Glyph List 4 (WGL4), à savoir les caractères latins des principales langues qui s’écrivent avec ces caractères, plus le grec moderne et quelques signes divers (dont le signe moins).
D’autres fontes de Microsoft ne peuvent pas être utilisées librement
Microsoft a voulu diffuser les Core Fonts assez librement pour en faire un standard de fait (ce qui est assez réussi) et faire ainsi des clients captifs, mais l’installation facile sous Linux abaisse au contraire le seuil de passage de Windows à Linux. Il semble que Microsoft ait décidé de ne pas renouveler cette expérience des Core Fonts et a pris au contraire la précaution d’écrire des limitations strictes dans la licence qui accompagne d’autres fontes. Par exemple, un post dans https://bugs.launchpad.net/ubuntu/+source/msttcorefonts/+bug/50529 cite à propos de Tahoma que « You may install and use one copy of the SOFTWARE on a single computer which is running a validly licensed copy of Microsoft Office, or any standalone software application that is part of Microsoft Office. […] Copies of the SOFTWARE may not be distributed on a standalone basis or included as part of your own product. » On ne peut donc utiliser légalement Tahoma que sur une machine où tourne légalement une application de la suite Microsoft Office (donc éventuellement sur un Mac aussi, si la condition est réalisée).
D’autres polices sont distribuées aux clients de Microsoft avec d’autres produits et, étant comprises dans le prix, donnent l’illusion d’être gratuites. C’est le cas de Calibri, Cambria, Candara, Consolas, Constantia, et Corbel. Ces polices sont distribuées avec les systèmes d’exploitation Microsoft Windows récents où avec des produits Microsoft Office récents (alors aussi sur Mac), y compris avec certains viewers ou convertisseurs gratuits. Il n’est pas difficile de trouver ces polices et de les copier, mais leur installation ou leur usage sous Windows (plus ancien) ou sous Mac OS sans la licence d’un des produits mentionnés ci-dessus seraient donc illégal, a fortiori sous Linux. On trouve des équivalents métriques de Calibri et Cambria.
On peut bien sûr acheter une licence pour de telles polices, mais ce n’est pas donné : voir www.microsoft.com/typography/fonts/family.aspx?FID=287, qui renvoie à www.ascenderfonts.com/font/calibri-family.aspx. De Calibri et Cambria, on trouve heureusement des équivalents métriques open source : Carlito et Caladea.
Autres polices propriétaires
De nombreuses polices sont de même incluses dans d’autres produits, en particulier d’Adobe, et sont comprises dans le prix, ce qui ne les rend ni libres ni gratuites et leur redistribution ou leur utilisation en dehors des limites de la licence est illégale.