Dominique Meeùs
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Jelle Haemers, Andrea Bardyn & Chanelle Delameillieure (dir.), Wijvenwereld, 2019

Jelle Haemers , Andrea Bardyn & Chanelle Delameillieure (dir.), Wijvenwereld : Vrouwen in de middeleeuwse stad, Uitgeverij Vrijdag, Anvers , 2019, 271 pages, ISBN : 978-94-6001-744-5 (e-book 978-94-6001-745-2).

Ceci n’est pas un livre de théorie du patriarcat, mais une récolte précieuse de faits sur la situation des femmes au Moyen Âge, surtout dans le Brabant. C’est une bonne base matérielle pour une réflexion sur le patriarcat et son évolution dans l’histoire.

L’histoire se base sur les écrits et les gens qui laissent beaucoup d’écrits sont privilégiés par les historiens. Au Brabant, dans ce qu’on appelle le Moyen Âge tardif ou bas Moyen Âge, les bourgeois laissent beaucoup d’actes écrits (plus qu’en Flandre et beaucoup plus qu’ailleurs dans le monde) et les font parfois enregistrer par l’autorité publique. Ils se traînent les uns les autres devant les tribunaux. Ils laissent ainsi à nos auteurs un véritable trésor pour étudier la position des femmes et des hommes.

Ce sont donc les documents qui ont déterminé le fait que le livre soit centré sur le Brabant. Les documents sont pour la plupart d’entre 1350 et 1550, le centre de gravité étant le quinzième siècle (p. 13).

Le tableau est tout à fait surprenant. Il s’agit d’une société incontestablement patriarcale, mais où les femmes ont des libertés étendues, beaucoup plus qu’ailleurs à la même époque et, plus surprenant encore, beaucoup plus que dans les siècles suivants.

Je soupçonne que le tableau qui ressort est lié au groupe social particulier que les documents exploités sélectionnent. Il ne s’agit pas des pauvres. Il s’agit de commerçants ou d’artisans qui ont besoin de toutes les forces du ménage pour réussir, pour qui il serait absurde que la femme ne contribue pas à l’activité économique, pour qui ce serait un luxe inconcevable de l’en exclure. Ce sont soit des gagne-petit pour qui il est vital de mobiliser tous les bras pour ne pas tomber dans la pauvreté, soit des gens qui s’en sortent très bien, mais qui en veulent alors encore plus.

Het bekende schilderij van de Antwerpenaar Quintin Metsys toont een geldwisselaar en zijn vrouw, afgebeeld in hun huis. Geldwisselaars waren essentiële schakels in de middeleeuwse economie waar vele verschillende muntsoorten in omloop waren. Vaak hadden zij ook een soort bankiersfunctie waarbij ze gelddeposito’s aannamen en investeringen faciliteerden. Daarin werkte het echtpaar regelmatig nauw samen. Dat is mooi geattesteerd voor het wisselkantoor van Willem Ruweel in het veertiende-eeuwse Brugge. Uit de boekhouding van dat kantoor, die uitzonderlijk bewaard is gebleven, blijkt dat zijn vrouw Margariet van Ruuslede een vooraanstaande rol had: ze nam het dagelijkse beheer en de boekhouding van de zaak op zich terwijl haar man de contacten buitenshuis deed.

Encart après p. 160.

Il ne s’agit pas de la noblesse. Peut-être qu’il y avait aussi une couche de bourgeoisie patricienne qui apparaîtrait moins dans le matériel exploité (propriétaires terriens, grands financiers ?), de mode de vie et d’idéologie plus princière où la femme est plus tenue à l’écart des affaires. Quoi qu’il en soit, il me semble y avoir une régression de la situation de la femme dans la bourgeoisie des siècles suivants, au dix-huitième et au dix-neuvième, où la femme serait beaucoup plus tenue à l’écart de la vie économique.

J’ai noté surtout sur les femmes d’affaires. Les chapitres sur les béguines ou sur les prostituées sont tout aussi surprenants et passionnants. Je ne peux pas tout résumer. Il faut emprunter ou acheter le livre et le lire soi-même.

21 1 Van vondelinge tot weduwe. Over kinder- en vrouwenrechten
Andrea Bardyn & Jelle Haemers

Les filles apprennent à lire et à écrire à l’égal des garçons, et souvent avec eux, jusque quatorze ans.

Tieners genoten een grote bescherming van hun ouders. Een erfenis of een huwelijksgift kon in hun materiële welstand voorzien, maar ook hun geestelijke vorming was belangrijk. Wegens de economische rol die vrouwen later in het gezin zouden spelen, kregen dochters, net als hun broers, een grondige basisopleiding: tot de leeftijd van veertien jaar volgden jongens en meisjes evenwaardig basisonderwijs, vaak zelfs in dezelfde scholen. Ze leerden lezen, schrijven en rekenen. In de Nederlanden lag de scholingsgraad erg hoog.

P. 32

On est clairement dans une société patriarcale où l’époux a la tutelle sur son épouse (p. 39). Elle ne peut en principe pas contracter sans son accord : den man es heere ende meester van sijnen huyse, ’t huwelijk gedurende (p. 27). L’argument est qu’ils ne font qu’un : l’époux et l’épouse sijn van énen wille, ghelijc dat si sijn één lijf. (Cela a duré jusqu’en 1956 aux Pays-Bas et en 1958 en Belgique.) On verra au chapitre 3 que la réalité est en fait plus complexe.

51 2 Trouwende vrouwen. Partnerkeuze, huwelijksconflicten en relaties
Chanelle Delameillieure

Parce que le mariage était un engagement devant Dieu, il n’était pas possible d’y mettre fin. (C’était contraignant si c’était public. Un engagement sérieux, même secret, était un mariage valide devant Dieu, mais il était plus facile de le taire et donc de reprendre, d’un commun accord, sa liberté.) Par contre, les séparations « van tafel en bed » étaient courantes. La seule limitation est qu’on ne pouvait pas se remarier. Une femme séparée échappait à l’autorité de son mari et avait plus de liberté de contracter et d’entreprendre.

77 3 Bedrijvige vrouwen. Hoe (sommige) vrouwen ondernemer werden
Andrea Bardyn

Il y avait des femmes indépendantes, veuves ou séparées. Une chose qui renforçait la position des femmes était l’héritage égal entre filles et garçons.

Hoe een familie geld en goederen aan volgende generaties overlaat, heeft een enorme invloed op de economische mogelijkheden van vrouwen. Wanneer dochters op gelijke voet erven met zonen hebben zij een veel sterkere uitgangspositie in de maatschappij dan wanneer ze overgeleverd zijn aan de goodwill van hun familie. Op dat vlak was middeleeuws Brabant een goede plek om als meisje ter wereld te komen: zowel in de steden als in de meeste plattelandsregio’s erfden zonen en dochters gelijke delen. Zo schreven de Brusselse wetteksten voor dat kinderen erven gelijkelijk ende hoofdelijk, zoowel dochters als zonen, de jongste als d’oudste.

P. 79.

C’est une grande différence d’avec la noblesse qui privilégie le fil aîné.

Cependant (p. 83), pour éviter la dispersion du patrimoine, des familles, tout en laissant les filles hériter, pouvaient par diverses clauses ou contrats, les empêcher d’aliéner leur héritage, pour que ça reste dans la famille.

Les femmes non mariées (pas encore mariées), veuves ou séparées étaient libres de contracter. La femme mariée avait son mari pour tuteur et ne pouvait contracter sans son accord (p. 84). On a cependant fait exception dans certaines villes à certaines époques. On trouvait qu’une femme, même mariée, ayant sa propre entreprise, pouvait contacter seule. Le droit du Brabant reconnaissait de telles femmes comme coopwijf (p. 85). Les auteurs supposent qu’il ne s’agissait pas de volonté d’égalité entre les sexes, mais de la sécurité juridique des tiers dans les transactions. On pouvait contracter en sécurité avec une coopwijf, sans s’exposer au risque de voir le mari déclarer nul l’engagement pris.

Dans les biens, il y a ceux du mari, ceux de la femme et ceux de la communauté. Des biens de sa femme, le mari est le gérant, mais il ne peut pas en disposer sans son accord (p. 86). C’est rappelé explicitement à Louvain en 1500, hoewel men dickwijle die contrarie heeft gesien (p. 87), c’est rappelé précisément parce qu’on voit que souvent ce n’est pas respecté.

Het wanbeheer van echtgenoten kon verregaande gevolgen hebben voor het welzijn van vrouwen. In 1431 kwam het de Leuvense stadsraad ter ore dat hoedenmaker Jan Hovelman zich al een hele tijd misdroeg tegenover zijn vrouw Marie, in woirden ende in werken (‘daden’). Jan had van verschillende personen geld geleend en daarvoor het huis van Marie als onderpand gebruikt. Vervolgens had hij nagelaten om die leningen terug te betalen. Schuldeisers konden dus een inbeslagname van Maries bezittingen eisen, en dat was precies de bedoeling van Jan. Hij was namelijk van zins haar te doen setten op der straten, wat de schepenen veroordeelden als een ‘onfatsoenlijke en onredelijke’ praktijk. Ze verhinderden Jans plannen en legden hem de verplichting op om voortaan enkel nog transacties af te sluiten waar Marie expliciet mee instemde.

P. 88.

On observe aussi le contraire : pour protéger leurs biens propres contre des créanciers de leur femme, certains hommes font acter qu’ils ne reconnaissent pas les dettes de leur femme (p. 91).

Les femmes avaient aussi accès au marché financier où certaines étaient très actives (p. 91-96.) On voit ainsi entre 1360 et 1370 à Louvain, une femme acheter plusieurs fois la ferme des accises (p. 95) ce qui suppose d’avoir les reins particulièrement solides.

Les femmes indépendantes sur le marché financier ne sont pas seulement des veuves. On trouve aussi de jeunes femmes, adultes mais pas encore mariées, ou des femmes qui font le choix de rester célibataires (p. 96). Au chapitre suivant, que je ne détaille pas, on trouve même (p. 122) une béguine capitaliste.

Les femmes mariées sont bien dépendantes de leur mari. Elles ne sont cependant pas reléguées aux soins du ménage (maison et enfants) en laissant l’activité économique comme le terrain séparé du mari gagne-pain. On les voit en fait plutôt collaboratrices du mari dans l’entreprise familiale.

105 4 Vrome vrouwen. Over begijnen, die int ghemeyn seer deuchdelick leven
Kim Overlaet
133 5 Werkende vrouwen. Binnen en buiten het ambacht
Nena Vandeweerdt & Jelle Haemers

Les organisations de métier craignent la concurrence par excès d’acteurs dans un même créneau. Certaines acceptaient les femmes tandis que d’autres étaient statutairement masculines. Certaines femmes avaient le droit d’exercer le métier, qu’elles avaient appris, de leur mari, soit avec lui, comme femmes mariées, soit après son décès, comme veuves.

163 6 Quade wijven. Geweld, criminaliteit en opstand
Jelle Haemers
193 7 Vrijende vrouwen. Seksualiteit, instemming en prostitutie
Chanelle Delameillieure & Jelle Haemers