Dominique Meeùs
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On the Origins of Capitalist Development, New Left Review vol. I no. 109, date, p. 88-95.
Ben Fine commente l’article de Robert Brenner sur les origines du capitalisme (Brenner 1977). Je relève ici seulement la discussion (idiote) de surplus labour.
Brenner uses the terms absolute and relative surplus labour in analogy with Marxist concepts of absolute and relative surplus-value. This is clearly an erroneous, ahistorical transfer of categories specific to one mode of production to another to which they are not specific (it is an error analogous to the identification of exchange relations with capitalist relations). For example, the production of relative surplus-value does not apply to luxuries, whereas a major share of feudal exchange consists of luxuries. For the sake of continuity, I adopt Brenner’s terminology here; but it must be borne in mind that absolute surplus labour simply means more work for the lord, and relative surplus labour simply means more products for the lord with the same work, i.e. productivity increase benefiting the lord. Whilst this may appear formally identical to the definitions of absolute and relative surplus-value, the forms of control necessary for them to materialize are worlds apart and involve different contradictions and class antagonisms.
Dans toute société inégalitaire (donc dans toute société depuis très longtemps), certaines couches sociales s’approprient un surplus du produit de la société, donc un surplus du travail social. Le surplus peut augmenter si la population augmente ou si on force les travailleurs à travailler plus longtemps ou plus intensément. Il est légitime d’appeler ça surtravail absolu ou augmentation absolue du surplus du travail, par analogie à la voie absolue d’augmentation de la plus-value sous le capitalisme. Si une augmentation de la productivité fait que moins de travail va à l’entretien des travailleurs, cela libère pour les accapareurs un plus grand surplus, par une voie toute différente de la première si c’est à travail égal. Il est légitime d’appeler ça surtravail relatif ou augmentation relative du surplus du travail, par analogie à la voie relative d’augmentation de la plus-value sous le capitalisme. Je ne comprends donc pas comment Ben Fine, qui commence par dire, justement, « in analogy », continue en faisant la leçon à Robert Brenner sur « an erroneous, ahistorical transfer ». Il ne me semble pas utile de signaler à Brenner que ces différentes voies de variation de surplus « involve different contradictions and class antagonisms ». Si Brenner écrit sur la transition de la féodalité au capitalisme, on peut supposer qu’il avait remarqué déjà qu’il s’agissait d’autres classes et d’autres antagonismes.
C’est Ben Fine qui fait erreur et montre qu’il ne comprend pas en disant que la plus-value relative ne s’applique pas aux produits de luxe. Bien sûr que si. Si la valeur des biens de subsistance et avec elle la valeur de la force de travail diminuent, le capitaliste producteur de bien de luxe engrange une plus-value relative comme les autres. On pourrait penser que Ben Fine n’a jamais sérieusement lu le Capital quand il écrit ceci en 1978. Mais non : il a publié en 1975 une vulgarisation du Capital. Il est vrai que déjà là, il écrit des choses bizarres sur la plus-value relative.
En outre, même s’il ne dit pas là absolu ou relatif, au chapitre 15 du Livre I du Capital, Marx lui-même parle de travail nécessaire et de surtravail pour des sociétés précapitalistes.