Bibliographie générale |
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Lefebvre, H. (1962). Le matérialisme dialectique 5th ed. Paris: Presses universitaires de France. Added by: admin (2008-02-18 21:39:00) Last edited by: Dominique Meeùs (2011-10-22 14:16:45) |
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Categories: Marxisme, Philosophie Keywords: dialectique, matérialisme Creators: Lefebvre Publisher: Presses universitaires de France (Paris) Resources citing this (Bibliography: WIKINDX Master Bibliography) |
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Notes |
Il remet ce texte de 1939 dans une certaine mesure en cause ici dans un avant-propos (1961) à la cinquième édition et dans (Lefebvre, 1969). Lefebvre, H. (1969). Marx. Paris: Presses universitaires de France. Added by: Dominique Meeùs Last edited by: Dominique Meeùs |
Quotes |
pp.16-17, Chapter 1. La contradiction dialectique
La logique formelle a engagé la pensée rationnelle dans une série de conflits. Le premier est un conflit entre la rigueur et la fécondité. Dans le syllogisme (même s’il n’est pas absolument stérile) la pensée n’est rigoureusement cohérente qu’en se maintenant dans la répétition des mêmes termes. Il est bien connu que l’induction rigoureuse n’est pas celle qui permet de passer des faits aux lois. Tout fait, toute constatation expérimentale introduisent dans la pensée un élément neuf, donc sans nécessité du point de vue du formalisme logique. Les sciences se sont développées en dehors de la logique formelle, et même contre elle. Mais alors si la science est féconde, elle ne part pas de vérités nécessaires, elle ne suit pas un développement rigoureux. La logique et la philosophie restent hors des sciences, ou ne viennent qu’après elles, pour constater leurs méthodes spécifiques, sans rien leur apporter. Réciproquement les sciences sont extérieures à la philosophie — au-dessous ou au-dessus d’elle — et leurs méthodes de découverte n’ont rien à voir avec la logique rigoureuse. Le savant prouve le mouvement de la pensée en avançant dans la connaissance; mais le philosophe se venge en mettant en question la valeur de la science. Le conflit entre la rigueur et la fécondité s’élargit; il fait naître le problème de la connaissance et de la valeur de la science.
Added by: Dominique Meeùs
Keywords: raison rationalité rigueur fécondité syllogisme contingent contingence philosophie certitude connaissance logique logique formelle science Comments: C'est un énoncé raisonnable des limites de la logique formelle. Il est vrai que la science ne traite pas que du nécessaire mais du contingent et que ce n’est pas la logique qui dira ce qui est vrai. La certitude, même si elle utilise la logique, est obtenue en dehors d’elle. Le problème est bien posé. J'attends toujours que des hégéliens y apportent une solution acceptable. Added by: Dominique Meeùs (2009-05-24 20:24:52) |
p.22, Chapter 1. La contradiction dialectique
Pas d’objet où l’on ne puisse trouver une contradiction, c’est-à-dire deux déterminations opposées et nécessaires, « un objet sans contradiction n’étant qu’une abstraction pure de l’entendement qui maintient avec une sorte de violence l’une des déterminations et dérobe à la conscience la détermination opposée qui contient la première… » (E., § 89.)
Added by: Dominique Meeùs
Keywords: abstraction concept contradiction détermination entendement logique logique formelle nécessaire nécessité objet Comments: Enfin un philosophe hégélien qui se donne la peine de définir cette chose mythique qu’est la contradiction. Tiens, je croyais que le nécessaire faisait partie de la méchante logique formelle. Par ailleurs, les objets sont-ils susceptibles de déterminations, et qui plus est de déterminations nécessaires, ou sont-ce plutôt les concepts ? Enfin sur quoi se fonde l’extrême prétention d’une loi générale comme « Pas un objet… » ? Added by: Dominique Meeùs (2009-05-24 20:25:04) |
p.31
La contradiction absolue serait le déchirement absolu, l’anéantissement immédiat. Une contradiction absolue dans une chose, ou bien entre la pensée et les choses, rendrait impossible toute activité immanente et toute pensée. La contradiction, comme le néant, est relative : à une affirmation, à un degré de l’être, à un moment du développement. Dans la nature, elle est extériorité ; dans la vie, rapport de l’individu à l’espèce, etc. Il n’est donc pas question pour Hegel de détruire le principe d’identité. Au contraire : toute contradiction est relative à une certaine identité. Réciproquement, l’unité est unité d’une contradiction. L’unité sans contenu, sans « moments » multiples et contradictoires, est vide. Mais la contradiction comme telle est intolérable ; l’unité dialectique n’est pas confusion des termes contradictoires comme tels, mais unité qui traverse la contradiction et se rétablit à un niveau supérieur. La contradiction est déchirement et destruction interne, arrachement de l’être à lui-même, fécondation à travers le devenir, l’anéantissement et la mort ; mais l’unité exprime et détermine l’apparition de l’être nouveau, le Troisième Terme. Jamais l’unité ne peut complètement rejeter hors d’elle la négation et le néant relatifs ; mais dans la mesure où elle lutte contre la contradiction et triomphe en surmontant les moments contradictoires, en les maintenant en soi, dans cette mesure naît un être nouveau plus élevé. Le principe d’identité devient ainsi concret et vivant.
Added by: Dominique Meeùs
Keywords: unité principe d’identité triade hégélienne contradiction Comments: Quelle dramatisation ! Quel beau morceau de bravoure ! Déchirement, anéantissement, néant, intolérable, déchirement, arrachement, fécondation, mort, lutte, triomphe, naissance. Mais est-ce de la philosophie ou du verbalisme ? Added by: Dominique Meeùs (2009-06-14 21:01:04) |
p.32
Tout mouvement est contradictoire cas sans contradiction immanente rien ne bouge. Le mouvement est lui-même une contradiction et la contradiction propulse le mouvement.
Added by: Dominique Meeùs
Keywords: contradiction mouvement Zénon d’Élée Comments: Vu la vitesse dont il est animé en permanence, le photon doit avoir une fameuse contradiction immanente. Mais tout est toujours en mouvement. Puisque c’est ainsi que le monde est fait, je ne vois pas ce que ça a de contradictoire. « Le mouvement est lui-même une contradiction », je suppose qu’il s’agit toujours, chez Hegel et les hégéliens, de l’incompréhension du mouvement, comme chez Zénon d’Élée. Non, le mouvement est l’état normal des choses. Added by: Dominique Meeùs (2009-06-14 21:34:08) |
pp.39-40
Critique de la dialectique hégélienne L’ambition hégélienne coïncide avec l’ambition philosophique, avec le désir le plus secret de la vie spirituelle considérée comme expansion et puissance : ne rien exclure, ne rien laisser hors de soi, quitter et dépasser toute position unilatérale. Elle est liée à cet appétit fondamental d’être qui doit se maintenir, purifié si possible de magie, c’est-à-dire d’illusion. L’hégélianisme affirme implicitement que tous les conflits peuvent être résolus, sans mutilation et sans renoncement, dans un épanouissement de l’être ; il affirme qu’il n’y a pas d’option, pas d’alternative, pas de sacrifice nécessaire dans la vie de l’Esprit. D’innombrables conflits sont objectivement éprouvés ; aucun n’est éternel. Toute contradiction se dépasse dans un bond en avant de l’Esprit. L’hégélianisme reste donc la seule direction dans laquelle puissent s’engager et se formuler un optimisme et un dynamisme spirituels. Autant qu’une doctrine et une méthode logique, l’hégélianisme représente un type de vie spirituelle qui reste valable. Ne pas se proposer un acquiescement prématuré à soi-même et au monde ; ne pas se dissimuler les contradictions du monde, de l’homme, de l’individu ; les creuser au contraire, malgré la souffrance, parce que le déchirement est fécond et que, lorsque les contradictions sont intolérables, l’exigence du dépassement devient plus forte que toute résistance des éléments qui meurent — tel est le principe de cette vie spirituelle, à la fois douloureuse et joyeuse, sans confusion, en toute lucidité. Added by: Dominique Meeùs Comments: Encore une fois, plus le langage de la poésie que de la raison. Je pense pouvoir en tirer que la pensée de Hegel est proche d’une religion, religion que Lefebvre trouve « valable ». Jusqu’ici, la critique n’est pas bien méchante. Added by: Dominique Meeùs (2009-06-14 21:32:59) |
p.49 La spéculation hégélienne est encore imprégnée de pensée magique. Posant la participation magique à l’être absolu (conçu comme savoir et raison), elle mêle le schéma magique et l’effort vers une rationalisation approfondie. Added by: Dominique Meeùs |
p.52
Et cependant l'ambition hégélienne reste valable, et coïncide avec l’ambition philosophique. Une voie est ouverte. Peut-être est-il possible de dépasser l’hégélianisme en son propre nom, et du dedans, en partant de ses propres contradictions, en gardant l’essentiel de son mouvement.
Added by: Dominique Meeùs
Comments: C’est ce que Marx a annoncé. De la dialectique de Hegel, il dit avoir vu le moyen de « dégager le noyau rationnel de son écorce mystique » mais n’a pas eu le temps de développer ce travail et a emporté son intuition dans sa tombe. Engels répète l’annonce de Marx, et souvent il se laisse aller à en parler comme si c’était chose faite. Lénine insiste sur l'importance de la logique de Hegel mais ne laisse que des notes de lecture en style télégraphique. On dit parfois que la réponse se trouverait entre le lignes du Capital, mais là aussi cela reste un effet d’annonce. On attend donc toujours. L’ennui c’est que Hegel c’est du blabla et difficile en plus. Ceux qui connaissent Hegel et l’apprécient, comme Lefebvre, semble pervertis par lui : ils ont appris à se payer de mots et surtout à tourner autour du pot. On attend donc toujours. Added by: Dominique Meeùs (2009-06-15 06:31:53) |
pp.53-54
Le Manuscrit économico-philosophique, écrit par Marx en 1944 considère comme essentielle la question : « Où en est-on avec la logique hégélienne ? »
Added by: Dominique Meeùs
Comments: On se le demande toujours. Added by: Dominique Meeùs (2009-06-15 06:30:11) |
p.54
L’origine théorique et philosophique du matérialisme dialectique ne se trouve pas dans la Logique de Hegel, mais dans sa Phénoménologie. Elle est pour Marx la clef du système hégélien.
Added by: Dominique Meeùs
Comments: Ceci, au moins, est une piste. Added by: Dominique Meeùs (2009-06-15 06:39:01) |
pp.75-76
Il faut attendre l’année 1858 pour découvrir la première mention non péjorative de la dialectique hégélienne. « Je fais de jolies trouvailles, écrit Marx à Engels le 14 janvier 1858. J ’ai lancé par·dessus bord toute la théorie du profit telle qu’elle a existé jusqu’ici. Dans la méthode d’élaboration j’ai été grandement servi parce qu’accidentellement (Freiligrath avait trouvé quelques volumes de Hegel ayant appartenu à Bakounine et me les avait envoyés en cadeau) j’ai refeuilleté la Logique de Hegel. Quand le temps reviendra pour de tels travaux, j’aurai grande envie de rendre accessible au sens commun en deux ou trois feuilles imprimées, l’élément rationnel de la méthode découverte et en même temps mystifiée par Hegel. » Le 1er février 1858, Marx signale à Engels les prétentions hégéliennes de Lassalle. « Il apprendra à ses dépens que ce n’est pas la même chose que d’amener une science au point où elle puisse être exposée dialectiquement —- et d’appliquer un système abstrait et tout fait de la logique. »
Added by: Dominique Meeùs
Comments: D’après d’autres traductions (« cahier » ou « placard »), la « feuille imprimée » serait la feuille que l’imprimeur pliera en huit pour donner seize pages. La fin semble indiquer les limites de la méthode. La logique ne dispense pas de la recherche scientifique. Added by: Dominique Meeùs (2009-06-15 08:17:46) |