Bibliographie générale |
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Wuytack, F. (Director) (2016). Back to utopia [Film]. Belgique: Projecto Productions. Added by: Dominique Meeùs (2016-10-30 22:47:04) Last edited by: Dominique Meeùs (2018-11-01 14:41:09) |
Resource type: Film Languages: English, Nederlands BibTeX citation key: Wuytack2016 View all bibliographic details ![]() |
Categories: Histoire, Littérature, Politique Creators: Wuytack Publisher: Projecto Productions |
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Attachments | URLs http://www.project ... .be/back-to-utopia |
Notes |
Thomas More a commencé son livre (écrit en latin) à Anvers en 1515 quand il séjournait chez Pieter Gillis. Il l’a achevé en Angleterre en 1516 et en a envoyé le manuscrit à Peter Gillis qui l’a fait publier chez un imprimeur recommandé par Érasme, Dirk Martens à Louvain. D’après Marie Delcourt (More, 1936, p.24) cette édition, trop peu soignée, contient pas mal de fautes. En 1517, Érasme demande à More ses corrections et fait publier une édition corrigée chez Froben à Bâle en 1518. Entre-temps une édition avait été faite en 1517 à Paris, dont on ne sait pas si elle a bénéficié déjà des corrections envoyées par More à Érasme. En tout cas, Érasme et Froben ont tiré le meilleur des éditions de 1516 et 1517 et des indications de More pour corriger l’œuvre en vue de l’édition de 1518. Alde l’a publiée à Venise en 1519. Entre 1516 et 1520, Martens lui-même en a fait huit éditions.
L’Utopie a été traduite en italien en 1548, en français en 1550, en anglais en 1551 (ce qui ne veut pas dire publiée en Angleterre) et en néerlandais en 1553. Dans les jours qui suivent la mort de son père, la fille de Thomas More ne peut lire le livre qu’en latin, mais elle a pour nous la bonté de le lire tout haut en anglais avec sous-titres néerlandais. More aimait beaucoup tous ses enfants, mais sa fille préférée était l’aînée, Margaret (1505). La seule des enfants de More a avoir été présente à l’exécution est une autre Margaret, fille adoptive, Margaret Giggs (1508). C’est un film sur l’héritage du livre, pas un film historique sur More. Mais si on veut mettre un nom sur le personnage de « la fille » dans le film, ce ne peut être que Margaret Giggs. Dans la suite du film, le professeur Peter Panludič laisse au moment de mourrir des lettres à son ancien élève Alexander Dillen, devenu journaliste en vue. C’est le plus souvent lui qui s’exprime. Ci-dessous, les « pages » indiquées pour les citations sont en minutes:secondes. More, T. (1936). L’utopie: Ou le traité de la meilleure forme de gouvernement. Paris: Librairie É. Droz. Added by: Dominique Meeùs Last edited by: Dominique Meeùs |
Quotes |
pp.1:04-2:16
1:04 -1:15 My father had imagined a better world for me, he’d imagined a better world to us all. [Scène de la décapitation. (On voit le mouvement de la hache et l’expression des spectateurs, pas la victime.)] 1:47-2:16 What would the world do with my fathers ideas now he’s gone. He left me the most precious thing he had, his book, Utopia. I would try to spread his words with all my heart and soul so that his ideas will never vanish. Ideas cannot be killed. Added by: Dominique Meeùs Keywords: Utopia Comments: Cette scène insinue l’idée qui sera reprise plus loin (11:55, 12:59, surtout 74:51), que Thomas More est mort pour ses idées (ce qui est juste) et que les idées pour lesquelles il a été condamné à mort, c’est son livre (ce qui est bien sûr tout à fait faux). Quand la fille dit « Ideas cannot be killed », dans le contexte de cette exécution, elle (le cinéaste) insinue que ce sont les idées du livre qu’on a voulu tuer en coupant la tête à l’auteur. Cet amalgame soustend tout le film. C’est gênant. Le film a cependant aussi de grandes qualités, qui rachètent cet abus. Added by: Dominique Meeùs (2016-12-23 23:52:47) |
p.2:20
[Comme point de départ du ressort dramatique, on parle d’un vol de livres par la maffia. Des milliers de livres précieux des 15e et 16e siècles ont été volés pour être répandus sur le marché d’occasion, dont un exemplaire de l’Utopia.] … but in 2012 one of the original prints disappeared… [On n’a retrouvé qu’une partie des livres volés. Parmi les livres non encore retrouvés, cet exemplaire de l’Utopia.] Added by: Dominique Meeùs Keywords: Girolamini Utopia Comments: Il s’agit surtout du pillage par la maffia de la bibliothèque Girolamini avec la participation active de son propre directeur. En fait, l’exemplaire volé et non retrouvé de l’Utopia est d’une édition de 1518, pas de la première édition de 1516, donc pas « one of the original prints » d’il y a 500 ans. (L’erreur est répétée en conclusion juste avant le générique de fin, à 1:20:40.) Ce livre a été en possession du sénateur Marcello Dell’Utri (Forza Italia, en prison pour ses liens avec la maffia), qui a rendu d’autres livres acquis illégalement, mais déclare ne pas retrouver celui-là. Added by: Dominique Meeùs (2017-02-04 23:39:44) |
pp.8:10-13:00
8:10-9:00 [Une carte du professeur Panludič envoie le journaliste Alexander Dillen aux quatre coins du monde. Ce seront les « chapitres » du film.] 11:20 Utopia is a book with a mission. […] 11:45 Utopia was an unforgivable act of resistance against the rulers of the time. They weren’t able to change the book, so they changed the way we look at it. […] 12:00 Now Utopia is used to blame people for beeing dreamers. It is. While it’s inventer engineerd the concept for the opposite reasons. […] 12:22 But make no mistakes, remember when this book was written and by who. 1516, five hundreds years ago precisely, and by Thomas More, diplomat, Royal adviser, future Lord Chancelor and power broker. […] 12:59 More was in prison for two years in the Tower before they beheaded him, but he never went back on his ideas. Added by: Dominique Meeùs Keywords: Utopia Comments: Le film est bien sûr centré sur le livre. Thomas More est donc vu avant tout comme l’auteur du livre. Cela induit un raccourci un peu abusif. Il est effectivement mort pour n’avoir pas voulu renier ses idées, mais pour sa défense de l’autorité du pape, pas du tout pour son livre « utopique ». La phrase « More was in prison for two years in the Tower before they beheaded him, but he never went back on his ideas », en parlant de More comme auteur de ce livre, c’est de l’amalgame. Le livre a été publié en latin sur le continent, où il a eu beaucoup de succès et de nombreuses éditions. Il a eu moins d’écho en Angleterre. Il contient des critiques sévères contre les nobles et les rentiers (More, 1950, pp.19–26), mais toujours par la voix de Raphaël, jamais de More lui-même, et « an unforgivable act of resistance against the rulers of the time » est une exagération acceptable seulement dans la mesure où il s’agit ici d’un film de fiction. Ce n’est pas parce que Panludič le dit que c’est vrai. (Les « rulers of the time » ne lisaient pas beaucoup. Personne ne semble s’être ému de ce livre et encore moins lui en avoir voulu.) More, T. (1950). Le traité de la meilleure forme de gouvernement: Ou l’utopie M. Delcourt, Trans. Bruxelles: La Renaissance du Livre. Added by: Dominique Meeùs (2016-10-31 20:43:14) |
pp.13:04-13:37
[Thomas More (Dominique Meeùs) met la dernière main à son manuscrit.] I must say, as I hope for mercy, I can have no other notion of all the other governments that I see or know than that they are a conspiracy of the rich who under the pretence of serving public institutions only pursue their private ends and opress the poor as much as they please. Thomas More. Added by: Dominique Meeùs Keywords: Raphael Hythloday Utopia Comments: En réalité, dans cette citation (un peu condensée), ce n'est pas More qui s’exprime (bien qu’il soit lui-même personnage de son livre), mais son personnage Raphael Hythloday. [Raphaelis Hythlodaeus :] Itaque omnes has quae hodie usquam florent respublicas animo intuenti ac uersanti mihi, nihil, sic me amet deus, occurrit aliud quam quaedam conspiration diuitum, de suis commodis reipublicae nomine tituloque tractantium. Comminiscunturque et excogitant omnes modos atque artes quibus, quae malis artibus ipsi congresserunt, ea primum ut absque perdenti metu retineant, post hoc ut pauperum omnia ac laboribus [labores ?] quam minimo sibi redimant, eisque abutantur. (Texte de Thomas More (1936) établi par Marie Delcourt (p.204).) [Raphael Hythloday :] Therefore I must say that, as I hope for mercy, I can have no other notion of all the other governments that I see or know, than that they are a conspiracy of the rich, who, on pretence of managing the public, only pursue their private ends, and devise all the ways and arts they can find out ; first, that they may, without danger, preserve all that they have so ill-acquired, and then, that they may engage the poor to toil and labour for them at as low rates as possible, and oppress them as much as they please ; […] (Traduction de Gilbert Burnet. C’est celle que le film utilise.) [Raphael Hythloday :]Therefore, when I consider and weigh in my mind all these commonwealths, which nowadays anywhere do flourish, so God help me, I can perceive nothing but a certain conspiracy of rich men procuring their own commodities under the name and title of the commonwealth. They invent and devise all means and crafts, first how to keep safely, without fear of losing, that they have unjustly gathered together, and next how to hire and abuse the work and labour of the poor for as little money as may be. (Traduction plus récente et plus fidèle de Ralph Robinson.) [Raphaël Hythlodée :] Quand je reconsidère ou que j’observe les États aujourd’hui florissants, je n’y vois, Dieu me pardonne, qu’une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intérêts personnels sous couleur de gérer l’État. Il n’est pas de moyen, pas de machination qu’ils n’inventent pour conserver d’abord et mettre en sûreté ce qu’ils ont acquis par leurs vilains procédés, et ensuite pour user et abuser de la peine des pauvres en la payant le moins possible. (Traduction de Marie Delcourt (More, 1950, p.149).) More, T. (1936). L’utopie: Ou le traité de la meilleure forme de gouvernement. Paris: Librairie É. Droz. More, T. (1950). Le traité de la meilleure forme de gouvernement: Ou l’utopie M. Delcourt, Trans. Bruxelles: La Renaissance du Livre. Added by: Dominique Meeùs (2016-10-31 19:22:14) |
pp.16:26-27:58, Chapter Gold & Values
16:26 Thomas More was all too familiar with gold; it was the obsession of his age. Why ? Why gold ? Why do we care so much about gold ? Value is note the same as cost. The cost of gold is very different : it costs the blood, sweat and tears spent to extract it. 17:42 Chapter Gold & Values [Reportage sur les mineurs au Pérou.] [Nous demandons à être entendus, nous espérons que quelqu’un va nous écouter.] Added by: Dominique Meeùs Keywords: gold or Pérou Utopia valeur Comments: La phrase du professeur Panludič est tout à fait surprenante pour un vieux professeur sentencieux supposé très cultivé. On pourrait distinguer la valeur et le prix, mais dans le sens inverse. Ce que Panludič appelle cost et qu’il oppose à valeur, c’est précisément la valeur pour la tradition anglaise de l’économie classique d’Adam Smith et de David Ricardo (sans parler de Karl Marx). On ne peut se défaire de l’impression que Panludič fait un lapsus linguae. Mais peut-être a-t-il préféré à la rigueur scientifique la possiblité de jouer sur l’écho du verbe cost : the cost (qui devrait être value)… costs… Added by: Dominique Meeùs (2016-10-31 10:55:52) |
pp.30:11-43:00, Chapter Common land
30:11 All this to your right and left was common land. Ours to 1773 ; 6.8 million acres that were ours and now theirs. All it took to change was one signature on a legal document. Even back in the sixteenth century Thomas More recognised the danger we face when the law works not to regulate the common use of land but the private ownership of it. 31:50 Chapter Common land [Uganda. Des multinationales veulent racheter la terre d’un village pour une croute de pain. Des coopérants bien intentionnés calculent avec eux qu’ils peuvent en demander mille fois plus. Les gens décident de ne pas vendre, mais de rester sur la terrre commune. La terre n’est à personne.] Added by: Dominique Meeùs Keywords: commons Utopia |
pp.44:37-54:00, Chapter Private property
44:37 Trading carbon emissions, the solution for climate change ? 45:00 Chapter Private property [Au Mexique, culte de la Terre mère. Des entreprises veulent acheter leur terre, c’est-à-dire, pour compenser les rejets de CO2 de leurs usines, couvrir la région d’arbres que les gens n’auront pas le droit de couper. Mais c’est la terre que Dieu nous a donné pour vivre. Nous ne pouvons pas vendre la terre qui fait notre vie.] Added by: Dominique Meeùs Keywords: Utopia |
pp.57:54-68:54, Chapter Future Generations
57:54-1:08:54 Chapter Future Generations [Des enfants évacués de Futaba, village partiellement détruit par le tsunami et situé dans la zone d’exclusion de la centrale de Fukushima Daiichi, dessinent leurs souvenirs du village et leur vision de l’avenir.] Added by: Dominique Meeùs Keywords: Fukushima Daiichi Futaba Utopia |
pp.70:12-75:10
1:10:12 […] all societies fail, no matter if they’re good or bad. What matters is that you fight for a better one. 1:14:41 You face a decision, Alexander, just like Thomas More did. It cost More his head. Added by: Dominique Meeùs Keywords: Utopia Comments: Alexander Dillen est invité à voir le monde avec d’autres yeux à la lumière de l’Utopie. Il devrait prendre la décision de s’occuper plus des gens et moins d’être journaliste à succès. Il est vrai que More a pris une décision, celle de choisir contre Henri VIII le camp du pape, et que cela lui a coûté la tête. Ce n’est pas le même genre de décision que Dillen (qui ne risque pas sa tête) et More n’a pas risqué sa tête pour l’Utopie non plus. En outre, cette insistance sur More victime de son honnêté, jusqu’à se faire couper la tête, est un peu gênante quand on pense qu’il a lui-même fait brûler vifs un certain nombre d’hérétiques. C’est aussi de l’anachronisme : en 1516, More était un avocat à la mode (et ne risquait pas sa tête). À la même époque, il monte dans la carrière politique. Plus tard il est (1929) devenu un homme d’État tout puissant et sévère qui a envoyé des gens au bûcher pour leurs idées. C’est ensuite et dans un autre contexte qu’on lui a coupé la tête (1535, vingt ans après la rédaction de l’Utopie). Dans les « chapitres » du film, comme on ne propose aux pauvres que des solutions inacceptables, ils ne peuvent que refuser, c'est-à-dire continuer dans leur pauvreté. Là, il n’y a pas utopie, mais mise en accusation de l’injustice. L’utopie du film se limite au progrès moral personnel de Dillen, qui devrait alors se faire le porteur de l’utopie. Added by: Dominique Meeùs (2016-10-31 20:31:26) |
p.75:10
1:15:36 [ Le mineur du Pérou demande pardon au futur, aux enfants, pour le mal qu’il a fait dans cette région, avec des milliers d’autres par nécessité de travailler, parce qu’il faudra longtemps pour que les arbres repoussent.]
Added by: Dominique Meeùs
Keywords: Utopia Comments: Je suppose qu’il pense à la destruction de l’équilibre naturel que cause la recherche de l’or. Mais ça fait un peu bizarre de présenter un travailleur s’excusant d’avoir travaillé. Sans travail, il n’y aurait pas d’humanité. Added by: Dominique Meeùs (2016-10-31 20:33:07) |
pp.80:40-80:50
1:20:40 Despite the efforts of the Italian authorities the 500 years old copy of Utopia is still missing. Added by: Dominique Meeùs Comments: Voir 2:20 ; ce n’est pas un exemplaire de 1516, mais de 1518. Added by: Dominique Meeùs (2017-02-04 23:45:06) |
p.81:00, Chapter Générique de fin
1:21:00 ACTORS Johan Leysen — Alexander Dillen Voice of professor Peter Panludič — John Hurt Added by: Dominique MeeùsKeywords: Dominique Meeùs Utopia Comments: Où l’on voit que c’est bien Dominique Meeùs (cela se verrait encore mieux avec un accent grave sur le ù) qui joue Thomas More (pendant trente secondes vers la treizième minute). Added by: Dominique Meeùs (2017-02-04 23:27:35) |