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Lévêque, C. (2011). La nature en débat: Idées reçues sur la biodiversité. Paris: Le Cavalier Bleu. 
Added by: Dominique Meeùs (2013-12-08 22:16:26)   
Resource type: Book
ID no. (ISBN etc.): ISBN : 978-2-84670-383-3
BibTeX citation key: Leveque2011
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Categories: Biologie, Environnement
Keywords: biodiversité, nature
Creators: Lévêque
Publisher: Le Cavalier Bleu (Paris)
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Librairie    Évasions, Bruxelles
Added by: admin  Last edited by: Dominique Meeùs
Date d’achat    samedi 7 décembre 2013
Added by: admin  
Quotes
pp.40-41   L’ambition de classer et ordonner le vivant s’apparente à un défi quasi insurmontable. D’une part l’entité « espèce » est floue et multiforme, que ce soit sur le plan morphologique, ou génétique, et chez les bactéries et les virus la notion d’espèce est loin de faire consensus. D’autre part le nombre d’espèces existant sur terre est très difficile à évaluer. Il existe un « consensus mou » pour retenir le chiffre de 7 millions d’espèces, avec une fourchette réaliste allant de 5 à 15 ou 30 millions d’espèces. Mais pour certains, ces chiffres sont encore sous-estimés, d’autant que le monde des micro-organismes commence seulement à nous révéler ses secrets. Sachant qu’environ 1,8 million d’espèces ont été décrites jusqu’ici, et qu’environ 15 000 espèces nouvelles sont décrites chaque année, il nous faudrait encore quelques siècles pour achever le recensement... Si tant est qu’on y aboutisse.
     […]
     L’inventaire actuel des espèces met en relief quelques paradoxes. Parmi les 1,8 million d’espèces décrites, il y en a « seulement » 230 000 dans le milieu marin (soit 15 % du nombre d’espèces connues) alors que ce dernier est le milieu d’origine de la vie, et couvre les deux tiers de la surface de la Terre. Par contre le milieu marin héberge 2,5 fois plus de lignées évolutives que le milieu terrestre. Un autre paradoxe est celui des eaux douces qui hébergent 130 000 espèces (soit l’équivalent de la moitié des espèces marines) alors qu’elles occupent une surface inférieure à 0,1 % de la surface du globe. Une des explications possibles est que beaucoup de milieux aquatiques continentaux sont isolés les uns des autres, et se comportent ainsi comme des îles dans lesquels les populations évoluent indépendamment, ce qui conduit à beaucoup d’endémisme.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   dénombrement des espèces espèce inventaire des espèces recensement des espèces
p.66   Pourquoi parle-t-on d’une sixième extinction de masse ? Les paléontologues ont mis en évidence l’existence au cours de l’évolution de cinq grandes périodes durant lesquelles une grande partie des espèces ont disparu de la surface de la Terre. La première il y a environ 445 millions d’années (Ma) aurait causé la disparition de 85 % des espèces. Des groupes comme les trilobites, les céphalopodes ou les échinodermes ont été particulièrement affectés. La seconde crise il y a 375 Ma a vu disparaître 75 % des espèces marines. La crise du Permien, il y a 250 Ma, a été la plus grave : près de 90 % des espèces marines disparaissent, et environ les deux tiers des insectes. Puis intervient la crise du Trias il y a 210 Ma qui affecte de nouveau les organismes marins, et enfin la crise de la fin du Crétacé, il y a 65 Ma, qui est la plus médiatisée puisqu’elle a vu disparaître les dinosaures qui avaient dominé la vie sur Terre pendant près de 140 Ma.
     Il s’agit là des principales extinctions massives, mais les paléontologues en recensent une vingtaine d’autres, d’ampleur plus ou moins importante. Au total, ce serait ainsi plus de 99 % des espèces ayant vécu sur Terre qui auraient disparu au cours de l’évolution.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   céphalopode Crétacé dinosaure échinoderme espèce évolution extinction de masse Permien Trias trilobite
pp.73-74   Le discours « prêt-à-penser » concernant la biodiversité, tel qu’il est diffusé par des groupes militants, s’appuie sur une représentation de la nature de type « Paradis perdu ». Les expressions « équilibre de la nature » ou « harmonie de la nature » reviennent fréquemment dans les propos qui tendent à dénoncer les exactions de l’homme. En bref, la nature se porterait très bien si l’homme ne venait pas la perturber… Les scientifiques eux-mêmes parlent fréquemment du « bon état » des écosystèmes (une expression difficile à définir) ou de systèmes de référence avant perturbation. L’idée qu’il existerait une nature idéale reste très ancrée dans les esprits.
     L’équilibre de la nature et le créationnisme trouvent leur origine dans la religion judéo-chrétienne. Selon la Bible c’est Dieu qui a créé le monde. Une croyance bien ancrée dans l’esprit des scientifiques aux 17e et 18e siècles. Linné lui-même s’était donné pour objectif d’inventorier l’œuvre de Dieu. Cette nature, créée par Dieu, est nécessairement harmonieuse, en équilibre et immuable (le « balance of nature » des Anglo-Saxons). Elle s’organise comme un tout structuré et hiérarchisé.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   créationnisme équilibre de la nature harmonie de la nature Linné nature immuable paradis perdu
pp.75-76   Plusieurs concepts de l’écologie scientifique, sous des formes nuancées, sont basés sur l’idée d’équilibre de la nature. Certes désacralisée, l’idée d’une nature immuable reste encore vivace. On parle souvent d’équilibre et de stabilité des écosystèmes, avec en contrepoint l’idée que les perturbations d’origine anthropique créent des « déséquilibres », et que le système retrouve son état antérieur quand la perturbation s’arrête. Même si l’équilibre de la nature n’existe pas, nous aimons croire qu’il en est ainsi. Il est vrai que sur de courtes périodes, on peut avoir l’impression d’une certaine stabilité.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   écologie scientifique équilibre de la nature nature immuable perturbation des écosystèmes stabilité des écosystèmes
p.78   Les recherches paléontologiques font clairement apparaître que la diversité du vivant est en réalité le résultat de multiples avatars. L’histoire de la biodiversité est jalonnée de ce que nous appelons « catastrophes » qui sont en réalité les événements aléatoires à l’origine de cette diversité biologique. Les écosystèmes n’ont jamais cessé de se transformer et la biodiversité est avant tout le produit du changement, non du statu quo. […] D’ailleurs l’écologie scientifique moderne met l’accent sur le rôle de la variabilité et de l’hétérogénéité dans la structuration des écosystèmes. Elle a montré également que des systèmes écologiques pouvaient exister sous divers états.
     La mutation de l’écologie vers une écologie du changement, et non de l’équilibre, est en cours, mais elle est difficile. L’enseignement de l’écologie fait encore largement référence aux concepts « anciens » de l’équilibre des écosystèmes et de la compétition entre espèces. Et pour le public, médias, ONG et certains scientifiques utilisent encore des concepts obsolètes.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   écologie du changement équilibre des écosystèmes
p.80   Alors que la diversité biologique est issue de l’adaptation des organismes aux changements de leur environnement, de nombreux concepts de l’écologie sont basés sur le principe de l’équilibre. On transmet ainsi une vision statique de la nature qui ne cadre pas avec la dynamique de la vie, mais qui s’apparente plutôt à la pensée créationniste. Le discours sur les espèces introduites venant perturber l’ordre naturel […] traduisent ainsi une certaine crainte du changement. Pourtant c’est vers une écologie plus dynamique, basée sur le changement et non pas l’équilibre, qu’il faudrait se tourner. Ce qui implique de disposer d’outils et de concepts nouveaux.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   biodiversité créationnisme diversité biologique écologie du changement équilibre de la nature ordre naturel
pp.134-135   Il existe, dans notre monde occidental, une peur très ancienne des zones humides. Dès l’Antiquité, les Grecs perçoivent les marais comme des lieux de sinistre réputation peuplés d’êtres fantastiques (l’hydre des marais de l’Herne par exemple). Au Moyen Âge, les marais et les étendues d’eau stagnante sont considérés comme des zones dont l’air putride et vicié est vecteur de maladies contagieuses. Dès les 12-13e siècles, des zones humides vont être asséchées. Le plus souvent, les zones de marais sont aménagées par les moines, fréquemment à des fins piscicoles (marais transformés en étangs en Dombes, en Sologne ou en Brenne…) Dès le 17e siècle, les rois mènent une politique ambitieuse d’assèchement des marais et vasières salés du littoral atlantique et de la Manche. Toute la période du 17e au 19e siècle est marquée par une peur parfois exacerbée des espaces humides exsudant miasmes, odeurs pestilentielles et vecteurs de fièvres. Leur assèchement et leur mise en valeur constituent un des objectifs des physiocrates. Cette œuvre de salubrité sera poursuivie sous la Révolution.

À l’époque de George Sand, les zones humides étaient perçues comme des lieux malsains, qu’il fallait éviter. Ainsi, les fièvres ont touché la population de Sologne tout au long du 18e siècle et au début du 19e. Les fièvres tierces (Plasmodium vivax) et quartes (Plasmodium malariae) tuent peu mais sont débilitantes. Le quinquina, seul médicament connu depuis 1640 en Europe pour lutter contre le paludisme, n’est utilisé que dans les familles bourgeoises. La fin du paludisme en Sologne intervient dans les années 1880, après trente ans d’aménagements volontaires diligentés par Napoléon III. Les sources historiques évoquent par ailleurs des taux de mortalité importants chez les enfants jusqu’au milieu du 19e siècle. On incrimine les vapeurs méphitiques, les miasmes, les exhalaisons vaseuses… Par la suite, après la Seconde Guerre mondiale, les zones humides seront drainées et asséchées, à grands coups de subventions lucratives, surtout dans les vallées alluviales, pour développer l’agriculture et lutter contre les moustiques. Une politique en contradiction avec les déclarations de la loi sur la pêche de 1984, de la loi sur l’eau de 1992, et du « plan d’action pour les zones humides » redéfini en 2010, qui recommande de favoriser les bonnes pratiques agricoles permettant de maintenir d’importantes surfaces de zones humides. La vie était donc loin d’être paradisiaque autrefois dans les zones humides. Aujourd’hui, par contre, on met en avant leur aspect « sauvage » et esthétique, ainsi que les divers services écologiques, économiques et culturels qu’elles fournissent.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   assèchement des marais eau stagnante fièvre quarte fièvre tierce hydre des marais marais paludisme plasmodium malariae plasmodium vivax quinquina
pp.136-137   On peut comprendre que certains citoyens soient attachés à la protection des oiseaux utilisant les habitats aquatiques. Mais ce qui doit être dénoncé énergiquement est la présentation tronquée des zones humides qui est popularisée par certaines ONG pour justifier cette protection. Cette présentation ne met en avant que les aspects positifs pour l’homme des zones humides, écartant délibérément ce qui pourrait nuire à cette belle image idyllique. L’économie est même instrumentalisée, ignorant de manière systématique le fait que les zones humides sont aussi d’importants réservoirs de maladies et/ou de vecteurs de maladies en région tropicale. Si le paludisme a pratiquement disparu d’Europe au début du 20e siècle, d’autres parasitoses humaines et animales comme la douve ou le ténia ont persisté plus longtemps. Quant aux pays tropicaux, la grande majorité des endémies parasitaires humaines sont étroitement liées aux zones humides : paludisme, bilharziose, ver de Guinée, etc. La prise en compte de ces questions de santé publique n’apparaît guère dans les évaluations économiques des écosystèmes, alors que les maladies émergentes sont en progression ! Le silence fait autour de cette question par les économistes et les écologistes laisse d’ailleurs perplexe. On ne peut plus douter qu’il s’agit d’une démarche délibérée qui tend à privilégier une protection affichée de certaines espèces d’oiseaux en occultant les problèmes de santé humaine. Inacceptable quand on sait qu’il est possible, dans une démarche de développement durable, d’associer un programme de santé publique à la protection. Mais évidemment c’est un peu plus complexe et ça coûte plus cher !
     Les zones humides ont donc beaucoup d’attraits… lorsqu’elles ne sont pas source de nuisances. Ce ne sont pas des milieux idylliques. Elles peuvent être dangereuses pour l’homme, et occulter ce problème relève de l’inconséquence.   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   bilharziose douve paludisme parasitose ténia ver de Guinée
pp.151-154   Dans les faits, ce sont les ONG qui semblent mener le jeu, en se présentant comme les porte-parole de la société civile. On ne peut parler de manière globale de toutes les ONG et associations de protection de la nature. Elles n’ont pas toutes les mêmes objectifs, ni les mêmes modes de fonctionnement. Il y a notamment les grosses ONG qui fonctionnent comme des multinationales bien structurées, et les petites qui comptent surtout sur l’enthousiasme de leurs militants. Les grosses (WWF ; WRI, UICN, Conservation international, etc.) comptent plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’employés, elles tirent leur financement pour partie de dons et pour partie d’expertises. Elles sont construites comme de grandes entreprises de protestation, ont un besoin de pérennité et de légitimité politique, qui les amène à rassembler des moyens importants (agents, donateurs, militants). Ainsi l’UICN affiche 1 000 professionnels répartis en 60 bureaux et 11 000 scientifiques et experts bénévoles dans environ 160 pays. Les grandes ONG internationales environnementales sont presque toutes d’origine anglo-saxonne. Leurs modes d’action se sont largement inspirés de ceux du lobbying à l’américaine, et des méthodes de Ralph Nader, un avocat américain promoteur des associations de défense des consommateurs, qui fit voter des réformes au Congrès en s’appuyant sur les médias, l’opinion publique et le mouvement associatif agissant comme groupes de pression.
     Ces ONG sont actives depuis plusieurs décennies. On peut les comparer, toutes proportions gardées, à des « syndicats de la nature ». Ce sont elles, pas les scientifiques, qui ont été à l’origine des Stratégies de conservation et de la Convention sur la diversité biologique. Elles aussi peuvent légitimement se revendiquer d’être les principaux acteurs dans le domaine de la conservation de la biodiversité.
     Les ONG usent souvent du registre médiatique et de la dramatisation mettant en avant les atteintes irréversibles à l’environnement provoquées par les activités humaines. Leur système de communication est très élaboré (bien supérieur à celui du monde scientifique), sachant par ailleurs que leur existence repose en grande partie sur les dons. Elles ont fondé leur réputation dans les années 1970-1980 comme force de contestation. À la fin des années 1980 elles s’affichent ainsi comme représentantes d’une société civile mondiale, produisant des ouvrages scientifiques, ou développant des stratégies faisant autorité au niveau international. Simultanément elles perdent en partie leur caractère contestataire en s’impliquant de plus en plus dans l’élaboration de politiques publiques, nationales et internationales, et en développant un lobbying à l’expertise. Elles se voient confier par des États ou des organismes internationaux des missions qui demandent une expertise éprouvée. Et pour cela, elles associent des scientifiques à leur démarche, ce qui crée implicitement des liens de dépendance entre les scientifiques et ces ONG. Cette situation engendre également une dépendance des ONG par rapport aux États ou aux institutions internationales qui les subventionnent.
     Néanmoins, les ONG continuent de s’autoproclamer représentantes de la société civile et essaient de légitimer cette position en faisant appel à 1’opinion publique sous forme de pétition, de mobilisation, de dons. La légitimité et la visibilité des ONG dépendent de leur capacité d’expertise et de proposition, ainsi que des arguments qu’elles développent pour convaincre les adhérents/donateurs ou les politiques. Ce n’est pas un monde idyllique et la compétition est la règle derrière des alliances conjoncturelles, ce qui conduit inévitablement à certaines surenchères. On se doit donc d’être vigilants sur certains aspects du discours que les unes ou les autres propagent, et qui est relayé sans trop de discernement par les médias :
     — D’une part certaines ONG se préoccupent avant tout de la protection intégrale de la biodiversité. Le danger dans l’entrecroisement des discours médiatiques est de voir s’imposer des positions idéologiques. Les positions des ONG « intégristes » ne sont pas très éloignées d’une vision créationniste de la nature. On sait que les mouvements créationnistes sont puissants aux États-Unis où beaucoup de grandes ONG environnementales ont leur siège…
     — L’attitude qui consiste à dramatiser la situation pour retenir l’attention a des aspects positifs : elle a permis une prise de conscience de l’impact de l’homme sur la nature. Mais simultanément la radicalisation du discours peut conduire à la diffusion de messages caricaturaux, ou par trop globaux, ou pour le moins discutables sur le taux d’érosion de la biodiversité ou sur le danger supposé des introductions d’espèces.
     — De même, pour soutenir des politiques de conservation, certaines ONG ont tendance à instrumentaliser l’écologie et l’économie pour justifier leur action. On peut avoir parfois l’impression confuse (et parfois vérifiée) que des ONG privilégient la protection de certaines espèces animales, au détriment du bien-être des populations locales.
     Les grandes ONG qui ont fondé leur existence sur la contestation sont progressivement devenues des institutions qui doivent assurer leur pérennité à tout prix. Elles n’ont plus guère l’esprit suffisamment révolutionnaire pour remettre en cause leur statut de conseiller du Prince en contestant de manière frontale le système économique et politique international. Seules quelques-unes le font, à l’exemple de Transparency International (TI), une ONG qui lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales mondiales. En d’autres termes, on ne s’attaque pas aux causes profondes de la question : pourquoi y a-t-il érosion de la biodiversité ? On se contente de proposer quelques solutions curatives, une situation qui peut s’éterniser…
     Dans cette grande mise en scène internationale autour de la protection de la biodiversité, avec ses grands-messes et ses grands prêtres, on a l’impression que les différents acteurs jouent leur rôle en éludant les questions de fond, qui sont d’ailleurs les mêmes que celles posées à propos du développement durable : comment faire, dans le système politique et économique mondial actuel, pour mieux partager les ressources naturelles entre les hommes ? C’est un des objectifs du Millénaire de l’ONU… Et comment faire pour que la recherche effrénée du profit à court terme ne mette pas en péril l’intérêt collectif et notre patrimoine naturel ? Mais y a-t-il des réponses possibles à ces questions dans le contexte de l’ordre économique actuel ?   Added by: Dominique Meeùs
Keywords:   créationnisme lobbying ONG ordre économique recherche du profit société civile Transparency International UICN WWF
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