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Lewontin, R. C., Rose, S., & Kamin, L. J. (1985). Nous ne sommes pas programmés: Génétique, hérédité, idéologie M. Blanc, R. Forest & J. Ayats, Trans. Paris: Éditions La Découverte.  
Added by: admin 2008-06-14 17:29:04 Pop. 0%
      En fait, il s’agit d’une tentative d’explication systématique de l’existence sociale de l’homme, fondée sur deux principes : les phénomènes sociaux humains sont la conséquence directe du comportement des individus ; ces comportements individuels sont la conséquence directe de caractéristiques biologiques innées. Ainsi, le déterminisme biologique est une explication réductionniste de la vie humaine, pour laquelle les « flèches » de la causalité vont des gènes aux individus humains et des individus humains à l’humanité. Mais c’est davantage qu’une explication : c’est une position politique. Car si l’organisation sociale humaine, y compris les inégalités de statut, richesse ou pouvoir, est la conséquence directe de notre biologie, alors, en dehors de tel ou tel programme gigantesque de génie génétique, aucune pratique ne peut modifier significativement la structure sociale ou la situation des individus ou des groupes au sein de celle-ci. Ce que nous sommes est naturel, et donc fixé une fois pour toutes. Lutter, faire des lois, faire des révolutions même, tout cela est vain. À la longue les différences naturelles entre individus et entre groupes, fondées sur les universaux biologiques du comportement humain, rendront impuissants tous nos efforts naïfs pour restructurer la société. Nous ne vivons peut-être pas dans le meilleur de tous les mondes concevables, mais nous vivons dans le meilleur de tous les mondes possibles.
      La croissance du déterminisme biologique au début des années soixante-dix fut précisément la réponse aux militantismes de plus en plus menaçants. Ce fut une tentative pour résister à leurs pressions en leur refusant toute légitimité. Ainsi, on a commencé à dire que les Noirs n’ont pas à réclamer des salaires et des statuts sociaux égaux, parce qu’ils sont biologiquement moins aptes à maîtriser les hautes abstractions grâce à quoi on obtient les hautes rémunérations. La revendication égalitaire féministe n’est pas fondée, puisque la domination masculine est inscrite dans nos gènes par suite d’une évolution multimillénaire. Impossible de satisfaire les parents qui veulent restructurer les écoles pour que leurs enfants « retardés » puissent y être instruits : leurs enfants ont des cerveaux défectueux. La violence des Noirs contre les propriétaires et les marchands n’est pas la révolte des dépossédés : elle découle de lésions cérébrales. À chaque mouvement militant, son explication biologique sur mesure qui le rend illégitime ! Le déterminisme biologique est une façon puissante de « blâmer la victime » dans toutes sortes de circonstances [Ryan 1971]. On peut s’attendre à le voir, de ce fait, se renforcer et se diversifier en un temps où la conscience d’être victime se répand au fur et à mesure que s’accroît l’impossibilité de satisfaire les revendications.
      L’idéologie de l’égalité est devenue une arme pour le maintien d’une société inégalitaire à partir du moment où l’on a fait passer la cause des inégalités de la structure de la société à la nature des individus. Le discours mis en place a pris la forme suivante. D’abord, on affirme que les inégalités au sein de la société sont la conséquence directe et inéluctable des différences de mérite et de capacité intrinsèques entre les individus. Chacun peut réussir, atteindre les sommets ; mais y parvenir ou non résulte de la force ou de la faiblesse de la volonté ou du caractère. Deuxièmement, alors que l’idéologie libérale adhérait à un déterminisme culturel, mettant l’accent sur le milieu et l’éducation, le déterminisme biologique affirme que les succès ou les échecs de la volonté et du caractère sont codés, pour une large part, dans les gènes des individus ; autrement dit, le mérite et le talent se transmettent par filiation de génération en génération. Enfin, le déterminisme biologique affirme que l’existence de ces différences biologiques entre individus conduit nécessairement à la création de sociétés hiérarchisées, parce qu’il est inscrit dans la nature humaine de créer des hiérarchies de statut, de richesse, de pouvoir. Ces trois arguments sont requis ensemble pour justifier complètement les structures sociales existantes avec leurs inégalités.
Russell, B. (1968). The autobiography of bertrand russel: 1914 — 1944 Vol. 2. Londres: George Allen & Unwin Ltd.  
Added by: Dominique Meeùs 2010-03-17 20:28:20 Pop. 0%
      I am afraid you may be disappointed that I am not more of an apostle of science, but as I grow older, and no doubt as a result of the decay of my tissues, I begin to see the good life more and more as a matter of balance and to dread all over-emphasis upon any one ingredient.
      I think people who are unhappy are always proud of being so, and therefore do not like to be told that there is nothing grand about their unhappiness. A man who is melancholy because lack of exercise has upset his liver always believes that it is the loss of God, or the menace of Bolshevism, or some such dignified cause that makes him sad.
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