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Bonnard, A. (1963). Civilisation grecque: De l’iliade au parthénon. Paris: Union générale d’éditions.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2012-07-13 15:07:03 Pop. 0%
      Les improvisateurs grecs, prédécesseurs d’Homère, récitaient d’abord leurs poèmes, par fragments, dans des maisons seigneuriales. Ces seigneurs n’étaient plus les chefs pillards de l’époque de Mycènes, c’étaient surtout de gros propriétaires ruraux qui se plaisaient à entendre célébrer les exploits guerriers du temps passé. Vient un moment où apparaissent dans le monde grec les premiers marchands. C’est dans les villes d’Ionie en Asie mineure, juste au sud du pays éolien, à Milet, Smyrne, et autres ports. Homère vit au 8e siècle dans l’une de ces villes de la côte ionienne, sans que nous puissions préciser laquelle. C’est l’époque où va se déclencher la lutte des classes avec une violence subite, comme peut-être à aucun autre moment de l’histoire. Dans cette lutte le peuple misérable qui n’a point de terres ou rien que des terres médiocres, conduit par la classe des marchands, va tenter d’arracher aux nobles propriétaires le privilège presque exclusif qu’ils se sont arrogé sur le sol. Du même coup ils arrachent à la classe possédante sa culture, se l’approprient et en façonnent les premiers chefs-d’œuvre du peuple grec.
     De récents travaux savants ont suggéré que la naissance de l’Iliade, au 8e siècle en Ionie, se place au moment où la poésie improvisée et encore flottante se fixe en une œuvre d’art écrite et élaborée. L’apparition de la première épopée, et la plus belle de l’héritage humain, est liée à la naissance de cette classe nouvelle de bourgeois commerçants. Ce sont des commerçants qui diffusent soudain l’usage ancien mais très peu répandu de l’écriture. Un poète ionien — un poète de génie que la tradition nomme Homère — amène au niveau de l’œuvre d’art une partie choisie par lui de la matière traditionnelle épique improvisée. Il compose et il écrit enfin, sur papyrus, notre Iliade.
     C’est dire que la classe bourgeoise donne valeur artistique, donne forme à une culture poétique jusque-là informe. Du même coup cette culture poétique est mise par elle, dans des récitations publiques, au service de toute la cité, au service du peuple.
Mireaux, É. (1954). La vie quotidienne au temps d’homère. Paris: Librairie Hachette.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2011-05-28 20:50:49 Pop. 0%
      Comme la plupart des périodes de toute histoire, cet âge est une époque de transition. […]
     Politiquement, elle commence au moment où disparaissent les anciennes royautés d’allure religieuse et patriarcale. À Athènes, la dynastie des Médontides s’efface au cours du premier quart du 8e siècle. Peu après, c’est le tour des dynastes de Corinthe. Vers le même temps, les Néléides subissent le même sort à Milet, les descendants du fondateur Proclès à Samos. Dans nombre de cités, la même révolution s’accomplit, le plus souvent, semble-t-il, dans des formes pacifiques, les descendants des vieilles dynasties conservant en maints endroits une prééminence religieuse et honorifique, dont la dignité du roi Alcinoos dans la ville des Phéaciens nous donne une assez bonne image.
     Vers la fin du 8e siècle, un peu partout, au moins dans la majorité des cités maritimes, les grandes familles aristocratiques se sont emparées du pouvoir. Il en est ainsi notamment tout le long de la côte d’Asie, à Mytilène, Chios, Éphèse, Samos et Milet. En Grèce continentale, Athènes, Érétrie, Mégare, Corinthe, Sicyône, Chalcis sont également gouvernées par des minorités d’aristocrates.
     Cette transformation politique se double d’un profond bouleversement économique. Les nouveaux maîtres, obéissant à l’appel de la mer omniprésente, retrouvent la vocation des thalassocrates crétois, des navigateurs achéens qui sillonnèrent la Méditerranée au cours du deuxième millénaire avant Jésus-Christ jusqu’à l’arrivée des rudes terriens de l’invasion dorienne.
     Les 8e et 7e siècles, ceux de l’ « âge homérique », nous font assister en effet à un irrésistible mouvement d’expansion maritime, commerciale et coloniale de l’hellénisme. Vers l’ouest, jusqu’en Campanie, les Grecs jalonnent de leurs fondations les côtes de l’Italie méridionale et de la Sicile. Vers le nord-est, ils ceinturent le Pont-Euxin de leurs comptoirs. Ils abordent en Afrique, à Cyrène, s’installent à demeure dans leurs concessions du delta du Nil. Nous avons nous-même essayé de montrer comment cette révolution économique, en ouvrant des horizons nouveaux, en éveillant des curiosités et des préoccupations inédites, avait pu et dû, sur le plan intellectuel et moral, créer le milieu propice à l’évolution de la poésie traditionnelle des hymnes religieux et mythologiques vers l’épopée héroïque et humaine, susciter un Homère.
     Transformation morale qui se double bientôt d’une transformation sociale. Le patriciat des grands propriétaires qui détient le pouvoir se mue progressivement en une oligarchie d’industriels et d’armateurs, en une aristocratie de la richesse. Une réaction se dessine. Les classes populaires opprimées et parfois dépossédées s’agitent. Elles trouvent des défenseurs au sein même de ces grandes familles que divisent les ambitions personnelles. Les premières tyrannies apparaissent à Sicyône, à Corinthe, à Mégare, vers le milieu du 7e siècle.
     La démocratie entre en scène. Une ère nouvelle s’annonce. L’âge homérique touche à sa fin.
Thomson, G. (1973). Les premiers philosophes M. Charlot, Trans. Paris: Éditions sociales.  
Added by: Dominique Meeùs 2010-02-07 21:37:31 Pop. 0%
      Par révolution démocratique de la Grèce ancienne (elle n’eut lieu nulle part ailleurs dans l’Antiquité) nous entendons le passage du pouvoir d’État des mains de l’aristocratie terrienne à celles de la nouvelle classe des marchands. On a objecté que le terme était trop vague puisqu’il pouvait tout aussi bien s’appliquer à la révolution bourgeoise ou à la révolution socialiste. C’est exact mais sans grande importance. L’absence d’un terme plus précis provient du manque de nom spécifique pour ce qu’Engels appelle, dans son tableau de la Grèce ancienne « la nouvelle classe des riches industriels et commerçants ». Par conséquent, lorsque nous parlons de révolution démocratique, il faut comprendre que nous pensons aux Grecs de l’Antiquité qui, après tout, ont un certain droit de priorité, puisque la démocratie est toujours désignée par le nom qu’ils lui ont donné.
     Cette révolution fut en général précédée par une phase de transition qu’on appelle la tyrannie. Nous pensons donc distinguer trois étapes : l’oligarchie qui est la domination de l’aristocratie terrienne, la tyrannie et la démocratie. Cette évolution est typique mais il est évident qu’elle ne se produisit pas partout au même rythme ou avec la même régularité. Dans certains États retardataires l’étape finale ne fut jamais atteinte. Dans certains des États les plus avancés l’évolution fut arrêtée ou même l’on revint en arrière. Dans les dernières années du 5e siècle la lutte que se livraient démocrates et oligarques prit la forme d’une guerre panhellénique entre Athènes et Sparte. Les premiers tyrans appartiennent à la seconde moitié du 7e siècle : Cypsélos et Périandre à Corinthe, Théagénès à Mégare, Orthagoras à Sicyône, Thrasyboulos à Milet, Pythagore (ce n’est pas le philosophe) à Éphèse. Dans quelques cités la tyrannie fut évitée ou anticipée par un aisymnètes, ou « arbitre », désigné d’un commun accord par les factions rivales pour exercer pendant une période limitée des pouvoirs dictatoriaux. C’est le cas de Pittacos de Mytilène et de son contemporain Solon d’Athènes (594). En 545 Polycrate devint tyran de Samos et, cinq ans plus tard, aidé par un autre tyran Lygdamis de Naxos, Pisistrate réussit à imposer la tyrannie à Athènes. Les premières démocraties qui nous soient connues existaient à Chios (600) et à Mégare (590). À Mégare, quelques années plus tard, les oligarques organisèrent avec succès une contre-révolution, peut-être avec le soutien des Bacchides, qui peu après la mort de Périandre avaient repris le pouvoir à Corinthe. À Milet, la mort de Thrasyboulos fut suivie d’une guerre civile qui dura deux générations, après quoi la cité retrouva sa prospérité antérieure sous la tyrannie d’Histiaios. Entre-temps, à Naxos la tyrannie de Lygdamis avait cédé la place à une démocratie. Et à Samos aussi, après la mort de Polycrate (523), il y eut une révolution démocratique mais elle fut vaincue à la suite de l’intervention perse. Partout, après leur conquête de l’Ionie (545) les Perses avaient mis en place des tyrans qui leur étaient favorables. Aussi lorsque les Ioniens se révoltèrent (499) et à nouveau lorsque les Perses furent vaincus à la bataille de Mycale (479), la démocratie fut en général restaurée.
     En Italie et en Sicile, cette évolution commença plus tard et n’eut pas le même résultat. Les peuples non grecs de l’Italie du Sud et de la Sicile se trouvaient à un niveau culturel bien inférieur à celui des Lydiens et des Cariens et, par conséquent, il était plus facile de les exploiter. À Syracuse et probablement aussi dans d’autres cités, les Grecs des classes inférieures firent cause commune avec les indigènes contre l’aristocratie terrienne. La lutte faisait déjà rage vers le milieu du 6e siècle mais dans plusieurs cités la tyrannie n’apparaît pas comme une transition vers la démocratie mais plutôt comme l’instrument de l’unification par la violence de cités voisines. Nous savons que le philosophe Empédocle était à la tête du parti démocratique à Agrigente vers 470 (Diogène Laërce, livre 8, § 66), et un autre philosophe, Archytas le Pythagoricien, était le dirigeant élu de la démocratie à Tarente aux environs de 400 (Strabon 280).
     C’est seulement pour Athènes que la suite des événements est conservée avec assez de précision pour former un récit continu et nous serons donc obligés de considérer son histoire comme, en gros, représentative des autres cités. Après avoir suivi la montée du mouvement démocratique à Athènes, nous examinerons son reflet dans la pensée athénienne, et ayant ainsi reconstitué dans ses lignes essentielles l’idéologie de la démocratie, nous utiliserons nos résultats pour l’étude des premiers philosophes.
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