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Lévy, J.-P. (1997). La fabrique de l’homme. Paris: Éditions Odile Jacob.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2010-01-02 08:12:20 Pop. 0%
      Les religions ont donc eu pour rôle de tenter d’y pourvoir [à la difficulté d’accepter la mort] par des explications sédatives de la mort que la science moderne ne peut malheureusement plus entériner. L’exemple du message catholique contemporain est significatif à cet égard d’une rupture profonde entre la science et la pensée religieuse, dans le temps même où l’Église se dit convaincue de devoir prendre en considération les acquis scientifiques, qu’elle ne peut plus nier. Seule une évolution majeure des pensées religieuses pourrait combler cette rupture, puisque le discours catholique sur la mort, celui du dernier catéchisme romain, reste totalement traditionnel et inconciliable avec toute vision scientifique. Si l’on en reste à la tradition augustinienne bien sûr, la mort, la maladie, la souffrance ne sont pas des événements d’ordre biologique, comme nous les comprenons aujourd’hui. Ce qui est surprenant, c’est que des esprits du 20e siècle continuent à vouloir imaginer leur être et leur mort comme on pouvait le faire au 5e, comme si l’on n’avait rien découvert entre-temps. Continuer à enseigner, dans les années 1990, que « l’homme aurait été soustrait à la mort corporelle s’il n’avait péché. Dieu destinait l’homme à ne pas mourir… » est purement et simplement une absurdité ! Mais l’Église, qui a toujours enseigné, depuis saint Paul (« par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort »), que le péché est mort de l’âme et responsable des misères humaines, ne renonce pas fondamentalement à cette vision. S’accrocher farouchement à des concepts venus de l’Antiquité, si ce n’est des sociétés néolithiques, est évidemment une belle illustration des mécanismes de défense que peut créer l’encéphale pour échapper à ce qui le gêne, mais cela revient aussi dans ce cas à nier de proche en proche toute la vision scientifique du monde. Cet homme qui n’était pas destiné à mourir ne peut pas être un primate, un mammifère, un vertébré, il ne peut être qu’une « créature » au sens le plus archaïque.
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