Il est curieux de constater combien les travaux de Weismann ont influencé l’opinion scientifique dans la première moitié du 20e siècle. Le dogmatisme de Lyssenko a engendré dans le second quart de ce siècle un dogmatisme occidental tout aussi sclérosant que l’était le sien en U.R.S.S. Il en découla des prises de position extrêmes. Là, on en vint à nier, contre l’évidence, l’existence des chromosomes ; ici, les expériences furent entreprises dans le seul but de fournir des preuves contre l’hérédité de l’acquis, toutes autres tentatives étant déclarées suspectes de sans aucun intérêt. Heureusement, depuis une dizaine d’années, un revirement s’est opéré, tant à l’Est et chez les défenseurs de ce que l’on appela péjorativement le « mitchourinisme » (alors que les résultats techniques de Mitchourine sont en dehors de la critique) qu’à l’Ouest où l’on ne rencontre plus guère de biologistes qui n’acceptent pas de reconsidérer la question. |