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Jacob, F. (1970). La logique du vivant: Une histoire de l'hérédité. Paris: Éditions Gallimard.  
Added by: Dominique Meeùs 2013-10-24 23:26:47 Pop. 0%
      Pour l’œil armé du microscope, tout être vivant finit ainsi par se résoudre en une collection d’unités juxtaposées. C’est la conclusion à laquelle parviennent la plupart des histologistes et que généralisent Schleiden pour les végétaux et Schwann pour les animaux, sous forme d’une « théorie cellulaire ». Mais la théorie cellulaire ne se limite pas à ce problème de structure. Avec Schwann, la position et le rôle de la cellule se retournent en quelque sorte. La cellule ne constitue plus seulement le terme ultime de l’analyse des êtres vivants. Elle devient à la fois l’unité du vivant, c’est-à-dire l’individualité qui en détient toutes les propriétés, et le point de départ de tout organisme. « Les parties élémentaires des tissus, dit Schwann, sont formées de cellules selon des modalités semblables quoique très diversifiées, de sorte que l’on peut dire qu’il existe un principe universel de développement pour les parties élémentaires des organismes et que ce principe est la formation des cellules. » Ce qui importe ici, ce n’est plus tellement qu’on trouve des cellules dans tous les tissus ou même que tous les organismes soient constitués de cellules ; c’est que la cellule possède elle-même tous les attributs du vivant, qu’elle représente la source nécessaire de tout corps organisé.
     Par là même, la théorie cellulaire donne un premier coup d’arrêt au vitalisme qui avait présidé à la fondation de la biologie et dont elle rejette l’une des exigences fondamentales. Car, pour distinguer le vivant de l’inanimé, il avait fallu voir dans chaque être une totalité indivisible. Pour les zoologistes, pour les anatomistes ou les chimistes, la vie devait résider dans l’organisme pris dans son entier, et non dans tel organe, ou telle partie, ou telle molécule. Ne pouvant se réduire à des éléments d’ordre simple, elle restait inaccessible à l’analyse dont elle transcendait toute interprétation. D’où cette exigence, dans la structure intime des êtres, d’une continuité sur quoi se fondaient pour Bichat la texture des tissus et pour Oken la fusion des cellules en une « masse infusoriale » où s’immergeait l’individualité de chaque élément. Ce sont précisément ces idées de totalité et de continuité que conteste Schwann en considérant, non plus la composition élémentaire des êtres vivants, mais les causes régissant deux de leurs propriétés principales : la nutrition et la croissance. Si l’on adopte le point de vue vitaliste, il faut placer les causes de ces deux phénomènes dans l’ensemble de l’organisme. Par la combinaison des molécules en un tout, comme se trouve l’organisme à chaque étape de son développement, s’engendre une force qui donne à l’être la capacité de prélever les matériaux alentour et d’en tirer les constituants nécessaires à la croissance de toutes ses parties. Aucune de celles-ci prise isolément ne détient alors les pouvoirs de se nourrir et de croître. Mais on peut tout aussi bien considérer que, dans chacune des cellules, les molécules sont agencées de manière à permettre à la cellule d’attirer d’autres molécules et de croître par elle-même. Les propriétés du vivant ne peuvent plus alors être attribuées au tout, mais à chaque partie, à chaque cellule, qui possède en quelque sorte une « vie indépendante ».
     Pour Schwann, toutes les observations faites sur les plantes ou les animaux justifient cette seconde manière de voir. Qu’est-ce que l’œuf des animaux, sinon une cellule capable de croître et de se multiplier par elle-même ? Et plus particulièrement l’œuf de ces femelles qui se reproduisent par parthénogénèse puisqu’on ne peut évoquer là aucune force mystérieuse qu’apporterait la fécondation.
Lévy, J.-P. (1997). La fabrique de l’homme. Paris: Éditions Odile Jacob.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2010-01-02 08:12:20 Pop. 0%
      Les limites
     Dans cet univers infini où notre place ne cesse de se restreindre et nos explications traditionnelles de s’effondrer, nous prenons conscience de l’incapacité humaine à totalement expliquer le monde, sans pouvoir espérer d’autres intelligences une future révélation. Ce n’est pas la connaissance du vivant qui sera l’obstacle. Les réponses aux questions que son existence soulève sont proches, quand elles ne sont pas déjà acquises. La vie est explicable de bout en bout, même si nous ne pouvons dire exactement aujourd’hui comment elle s’est initialement formée. La logique des scénarios possibles nous est connue, si bien que nous pourrons probablement progresser vers une certitude, même si nous ne parvenions pas à les reproduire en laboratoire. La pensée, dans la compréhension de ses mécanismes intimes, nous pose de difficiles questions, mais tout permet de croire que leur résolution est désormais engagée. L’âme humaine fabriquée par le cerveau, imparfaite et mortelle, ne devrait plus nous poser de problème : chacune certes restera singulière, mais nous savons pourquoi. Il n’existe même pas à proprement parler de nature humaine puisque nous n’avons fait que poursuivre l’exploitation de fonctions apparues avant nous. Tout cela ne nous prive en rien, pourtant, de notre dignité et des devoirs que notre humanité nous impose, si nous acceptons de considérer notre situation objective.
      L’univers dans lequel nous nous trouvons risque, en revanche, de rester plus impénétrable que le vivant. Nous ignorons jusqu’où il faudra progresser pour aller jusqu’au bout des questions : les particules supposées élémentaires le sont-elles vraiment ? N’ont-elles d’autre réalité que probabiliste ? Pourquoi la matière émerge-t-elle du vide ? Qu’est-ce que ce vide qui grouille de particules virtuelles et bouillonne d’énergie ? Quel sera le destin final de cet univers ? Comment peut-on même envisager une cause explicative d’un début alors qu’elle serait nécessairement hors du système ?
      D’une soupe chimique prébiotique a émergé la cellule, le seul miracle. Encore le mot est-il trop fort car l’événement était probablement inéluctable dans les conditions de l’environnement. D’ailleurs, il a dû se reproduire de multiple fois, pour finalement se maintenir envers et contre tout.
      L’une des énigmes les plus passionnantes tient évidemment à la formation des toutes premières cellules, par enfermement de ces réactions dans une membrane de lipides protégeant les composantes des réactions. En outre, en les concentrant dans un espace réduit, elle accélérait, parmi les associations moléculaires formées au hasard, la sélection des plus efficaces. Dans un milieu ouvert, elles se seraient diluées. À la vérité, l’évolution prébiotique reste très largement inconnue, même si ces hypothèses ont le mérite de la vraisemblance. Il reste encore énormément à découvrir sur le chemin qui a mené des premières molécules organiques aux premières cellules vivantes, et l’on trouve là un des champs les plus passionnants de la biologie.

La vie, qu’est-ce que c’est ?
On dit souvent que la vie est la réplication infinie de la molécule d’ADN. En fait, tout a donc plus vraisemblablement commencé avant cela, par l’ARN. Puis l’information aurait été stockée préférentiellement par l’ADN, qui est plus stable que l’ARN, mieux réparable par les systèmes enzymatiques de la cellule, notamment du fait de sa structure à deux chaînes complémentaires, et tout aussi apte à garder cette information. La cellule aurait donc exploité ces avantages, et, depuis, l’ARN n’a plus été que l’intermédiaire entre l’ADN et les protéines. Mais ce qui caractérise vraiment la vie, même si on la considère comme un moyen pour l’ADN de se perpétuer, c’est la constitution de cette machine qui fait du complexe, contre les lois physiques de l’univers, grâce à l’information contenue dans l’ADN. On devrait donc plutôt dire que la vie a commencé avec la cellule et qu’elle est le produit d’une chimie prébiotique dont elle conserve et améliore sans cesse l’information. Ce qui la caractérise n’est ni la nature chimique des constituants, ni la possibilité d’échapper aux lois physiques et chimiques qu’elle subit comme le reste de la matière. Ce n’est pas non plus un mystérieux principe vital, notion qui ne ferait qu’éluder le problème. C’est seulement l’aptitude à s’isoler transitoirement du milieu ambiant tout en assurant une communication sélective avec lui, et donc à échapper en partie à son influence immédiate.
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