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Duhem, P. (1908). Σώζειν τὰ φαινόμενα (sauver les phénomènes): Essai sur la notion de théorie physique de platon à galilée. Paris: Librairie scientifique A. Hermann et fils.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2009-12-01 00:15:39 Pop. 0%
      Au cours de l’Antiquité et du Moyen-Âge, la Physique nous présente deux parties si distinctes l’une de l’autre qu’elles sont, pour ainsi dire, opposées l’une à l’autre ; d’un côté se trouve la Physique des choses célestes et impérissables, de l’autre la Physique des choses sublunaires, soumises à la génération et à la corruption.
     Les êtres dont traite la première des deux Physiques sont réputés d’une nature infiniment plus élevée que ceux dont s’occupe la seconde ; on en conclut que la première est incomparablement plus difficile que la seconde ; Proclus enseigne que la Physique sublunaire est accessible à l’homme, tandis que la Physique céleste le passe et est réservée à l’intelligence divine ; Maïmonide partage cette opinion de Proclus ; la Physique céleste est, selon lui, pleine de mystères dont Dieu s’est réservé la connaissance, tandis que la Physique terrestre se trouve, tout organisée, en l’œuvre d’Aristote.
     Au contraire de ce que pensaient les hommes de l’Antiquité et du Moyen-Âge, la Physique céleste qu’ils avaient construite était singulièrement plus avancée que leur Physique terrestre.
     Dès l’époque de Platon et d’Aristote, la science des astres était organisée sur le plan que nous imposons aujourd’hui encore à l’étude de la Nature. D’une part, était l’Astronomie ; des géomètres, comme Eudoxe et Calippe, combinaient des théories mathématiques au moyen desquelles les mouvements célestes pouvaient être décrits et prévus, tandis que des observateurs appréciaient le degré de concordance entre les prévisions des calculs et les phénomènes naturels. D’autre part, était la Physique proprement dite ou, pour parler le langage moderne, la Cosmologie céleste ; des penseurs, comme Platon et Aristote, méditaient sur la nature des astres et sur la cause de leurs mouvements. […]
     Il s’en faut bien que la Physique des choses sublunaires soit parvenue d’aussi bonne heure à ce degré de différenciation et d’organisation. […]
     […] La Physique sublunaire ne connaissait guère les théories mathématiques. Deux chapitres de cette physique, l’Optique ou Perspective, et la Statique ou Scientia de ponderibus, avaient seuls revêtu cette forme […] Hors ces deux chapitres, l’analyse des lois qui président aux phénomènes demeurait peu précise, purement qualitative ; elle ne s’était pas encore dégagée de la Cosmologie.
     En la Dynamique, par exemple, les lois de la chute libre des graves, entrevues dès le 14e siècle, les lois du mouvement des projectiles, vaguement soupçonnées au 16e siècle, demeuraient impliquées dans les discussions métaphysiques sur le mouvement local, sur le mouvement naturel et le mouvement violent, sur la coexistence du moteur et du mobile. Au temps de Galilée seulement, nous voyons la partie théorique, en même temps que sa forme mathématique se précise, se dégager de la partie cosmologique. […]
     D’autre part, l’antique distinction entre la Physique des corps célestes et la Physique des choses sublunaires s’était graduellement effacée. Après Nicolas de Cues, après Léonard de Vinci, Copernic avait osé assimiler la Terre aux planètes. Par l’étude de l’étoile qui avait apparu, puis disparu en 1572, Tycho Brahé avait montré que les astres pouvaient, eux aussi, s’engendrer et périr. En découvrant les taches du Soleil et les montagnes de la Lune, Galilée avait achevé de réunir les deux Physiques en une seule science.
     Dès lors, lorsqu’un Copernic, lorsqu’un Képler, lorsqu’un Galilée déclarait que l’Astronomie doit prendre pour hypothèses des propositions dont la vérité soit établie par la Physique, cette affirmation, une en apparence, renfermait en réalité deux propositions bien distinctes.
     Une telle affirmation, en effet, pouvait signifier que les hypothèses de l’Astronomie étaient des jugements sur la nature des choses célestes et sur leurs mouvements réels ; elle pouvait signifier qu’en contrôlant la justesse de ces hypothèses, la méthode expérimentale allait enrichir nos connaissances cosmologiques de nouvelles vérités. Ce premier sens se trouvait, pour ainsi dire, à la surface même de l’affirmation ; il apparaissait tout d’abord ; c’est ce sens-là que les grands astronomes du 16e siècle et du 17e siècle voyaient clairement, c’est celui qu’ils énonçaient d’une manière formelle, c’est enfin celui qui ravissait leur adhésion. Or, prise avec cette signification, leur affirmation était fausse et nuisible ; Osiander, Bellarmin et Urbain VIII la regardaient, à juste titre, comme contraire à la Logique […]
     Sous ce premier sens illogique, mais apparent et séduisant, l’affirmation des astronomes de la Renaissance en contenait un autre ; en exigeant que les hypothèses de l’Astronomie fussent d’accord avec les enseignements de la Physique, on exigeait que la théorie des mouvements célestes reposât sur des bases capables de porter également la théorie des mouvements que nous observons ici-bas ; on exigeait que le cours des astres, le flux et le reflux de la mer, le mouvement des projectiles, la chute des graves fussent sauvés à l’aide d’un même ensemble de postulats, formulés en la langue des Mathématiques. Or ce sens-là restait profondément caché ; ni Copernic, ni Képler, ni Galilée ne l’apercevaient nettement ; il demeurait, cependant, dissimulé, mais fécond, au-dessous du sens clair, mais erroné et dangereux, que ces astronomes saisissaient seul. Et tandis que la signification fausse et illogique qu’ils attribuaient à leur principe engendrait des polémiques et des querelles, c’est la signification vraie, mais cachée, de ce même principe qui donnait naissance aux essais scientifiques de ces inventeurs ; alors qu’ils s’efforçaient de soutenir l’exactitude du premier sens, c’est à établir la justesse du second sens qu’ils tendaient sans le savoir ; […] ils croyaient prouver, l’un et l’autre, que les hypothèses copernicaines ont leur fondement en la nature des choses ; mais la vérité qu’ils introduisaient peu à peu dans la Science, c’est qu’une même Dynamique doit, en un ensemble unique de formules mathématiques, représenter les mouvements des astres, les oscillations de l’Océan, la chute des graves ; ils croyaient renouveler Aristote; ils préparaient Newton.
     En dépit de Képler et de Galilée, nous croyons aujourd’hui, avec Osiander et Bellarmin, que les hypothèses de la Physique ne sont que des artifices mathématiques destinés à sauver les phénomènes ; mais grâce à Képler et à Galilée, nous leur demandons de sauver à la fois tous les phénomènes de l’Univers inanimé.
Huxley, J. (1950). La génétique soviétique et la science mondiale J. Castier, Trans. Paris: Stock.  
Added by: Dominique Meeùs 2009-08-03 13:51:51 Pop. 0%
      Pour eux [Bateson, Punnett], comme pour moi, ou n'importe que néo-mendélien dont le nom puisse me revenir en mémoire, la formulation d’une loi est une tentative de traduire en termes généraux, et si possible, simples et, en outre quantitatifs, toutes les régularités pouvant être découvertes dans les phénomènes étudiés.
     Une fois qu’une loi est formulée, sa validité (ou non-validité) peut être mise à l’épreuve en lui opposant des phénomènes nouveaux, de façon à en perfectionner l’exactitude, ou à en dénoncer les insuffisances ou le caractère illusoire. Elle n’a rien d’éternel ni d’immuable. C’est une façon sténographique d’exprimer que, dans certaines circonstances, certains résultats ont été obtenus dans le passé, et qu’on peut s’y attendre à l’avenir. […]
     Ceci m’amène à un autre point relatif aux lois scientifiques. À mesure que se poursuivent les travaux sur un sujet, les lois qui s’y rapportent tendent à paraître de moins en moins importantes, mais se fondent dans une construction plus vaste, une large théorie, ou un grand système de phénomènes tous liés entre eux sur base de certains faits et conceptions simples et fondamentaux.
      Pour eux [Bateson, Punnett], comme pour moi, ou n'importe que néo-mendélien dont le nom puisse me revenir en mémoire, la formulation d’une loi est une tentative de traduire en termes généraux, et si possible, simples et, en outre quantitatifs, toutes les régularités pouvant être découvertes dans les phénomènes étudiés.
     Une fois qu’une loi est formulée, sa validité (ou non-validité) peut être mise à l’épreuve en lui opposant des phénomènes nouveaux, de façon à en perfectionner l’exactitude, ou à en dénoncer les insuffisances ou le caractère illusoire. Elle n’a rien d’éternel ni d’immuable. C’est une façon sténographique d’exprimer que, dans certaines circonstances, certains résultats ont été obtenus dans le passé, et qu’on peut s’y attendre à l’avenir. […]
     Ceci m’amène à un autre point relatif aux lois scientifiques. À mesure que se poursuivent les travaux sur un sujet, les lois qui s’y rapportent tendent à paraître de moins en moins importantes, mais se fondent dans une construction plus vaste, une large théorie, ou un grand système de phénomènes tous liés entre eux sur base de certains faits et conceptions simples et fondamentaux.
Rosenthal, M. (1959). Les problèmes de la dialectique dans le capital de marx. Moscou: Éditions en langues étrangères.  
Added by: Dominique Meeùs 2013-10-01 21:19:56 Pop. 0%
      Marx explique nettement ce qu’il entend par corrélations internes, par la notion de loi. Ce sont en somme des concepts identiques. La loi exprime les connexions internes et essentielles des phénomènes. À propos de la baisse tendancielle du taux de profit, il définit la loi comme « la connexion interne nécessaire entre deux choses… »
     Toute liaison entre les phénomènes n’est pas essentielle. Marx parle toujours des connexions internes, nécessaires. On le conçoit, car la corrélation peut n’avoir qu’un caractère purement externe.
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