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Bunge, M. (2008). Le matérialisme scientifique S. Ayache, P. Deleporte, É. Guinet & J. Rodriguez Carvajal, Trans. Paris: Éditions Syllepse.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2017-04-01 21:24:07 Pop. 0%
      Il y a deux ensembles principaux de solutions au problème de la nature de l’esprit : le monisme psychoneural et le dualisme psychoneural. Alors que, selon le premier, dans un certain sens, l’esprit et le cerveau ne font qu’un, selon le dualisme ce sont des entités séparées. Toutefois, il y a des différences considérables entre les composantes de chacun des deux ensembles de solutions au problème corps-esprit. Ainsi, le monisme psychoneural se compose des doctrines alternatives suivantes : le panpsychisme (« Tout est mental »), le monisme neutre (« Le physique et le mental sont autant d’aspects ou de manifestations d’une seule entité »), le matérialisme éliminativiste (« Rien n’est mental »), le matérialisme réductionniste (« L’esprit est physique ») et le matérialisme émergentiste (« L’esprit est un ensemble de fonctions ou d’activités cérébrales émergentes »). De même, le camp dualiste est divisé en cinq sectes : l’autonomisme (« Le corps et l’esprit sont indépendants l’un de l’autre »), le parallélisme (« Le corps et l’esprit sont parallèles ou synchrones l’un à l’autre »), l’épiphénoménalisme (« Le corps affecte ou est la cause de l’esprit »), l’animisme (« L’esprit affecte, cause, anime ou contrôle le corps »), et l’interactionisme (« Le corps et l’esprit interagissent »).
     Aucune de ces conceptions n’est bien claire ; aucune d’entre elles n’est à proprement parler une théorie, c’est-à-dire un système hypothético-déductif avec un énoncé clair des postulats, des définitions et des conséquences logiques qu’on en tire. Chacune de ces conceptions sur la nature de l’esprit n’a donné lieu qu’à des formulations purement verbales et plus soucieuses de soumission à l’idéologie que de la prise en compte des données et des modèles produits par les neuroscientifiques et les psychologues. En particulier, bien qu’il y ait quantité d’arguments pour et contre la prétendue théorie de l'identité, ou théorie matérialiste de l’esprit, personne ne semble avoir produit complètement une telle théorie au sens strict du terme « théorie ». Tout ce dont nous disposons, en plus d’un certain nombre de modèles psychophysiologiques portant sur quelques fonctions mentales particulières, c’est une hypothèse programmatique — à savoir que l’esprit est un ensemble de fonctions cérébrales. Il est certain que cette hypothèse a eu un pouvoir heuristique énorme en guidant la recherche en neurophysiologie des processus mentaux. Elle est pourtant insufïisante parce que les scientifiques ont besoin d’une formulation plus explicite de la thèse selon laquelle ce qui « manifeste de l’esprit », c’est le cerveau, et parce que les philosophes trouveraient plus facile d’évaluer les assertions de la « théorie » de l’identité psychoneurale si elle était formulée avec quelque précision et avec un certain nombre de détails.
     Ce chapitre essaie précisément de remplir cet objectif en ce qui concerne une théorie particulière de l’identité psychoneurale, à savoir le matérialisme émergentiste. Il s’agit de la conception selon laquelle les états mentaux et les processus mentaux, tout en étant des activités cérébrales, ne sont pas simplement physiques ou chimiques ni même cellulaires, mais sont des activités spécifiques aux assemblages complexes de neurones. Ces systèmes, qui ont évolué chez certains vertébrés supérieurs, sont fixes (Hebb 1949) ou mobiles (Craik 1966, Bindra 1976). Ce chapitre est fondé sur un autre travail, plus complet et plus formel (Bunge 1980), qui utilise lui-même des concepts clés élucidés ailleurs (Bunge 1977a, 1979), particulièrement ceux de système, de biosystème et de biofonction. Seule l’ossature de la théorie est présentée ici.
Changeux, J.-P. (1984). L’homme neuronal 5th ed. Paris: Fayard.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2011-01-02 15:35:12 Pop. 0%
      Les sciences de l’homme sont à la mode. On parle et on écrit beaucoup, que ce soit en psychologie, en linguistique ou en sociologie. L’impasse sur le cerveau est, à quelques exceptions près, totale. Ce n’est pas un hasard. L’enjeu paraît beaucoup trop important pour cela. Cette négligence délibérée est cependant de date relativement récente. Est-ce par prudence ? Peut-être craint-on que les tentatives d’explication biologique du psychisme ou de l’activité mentale ne tombent dans les pièges d’un réductionnisme simpliste ? Alors on préfère déraciner les sciences humaines de leur terreau biologique. Conséquence surprenante : des disciplines au départ « physicalistes », comme la psychanalyse, en sont venues à défendre, sur le plan pratique, le point de vue d’une autonomie quasi complète du psychisme, revenant à leur corps défendant au traditionnel clivage de l’âme et du corps.
      L’Homme neuronal est né en 1979 d’un entretien avec Jacques-Alain Miller et ses collègues de la revue 0micar?, devenue entre-temps l’Âne. Ce dialogue à bâtons rompus entre psychanalystes et neurobiologistes eut le mérite de démontrer, contre toute attente, que les protagonistes pouvaient se parler, même s’entendre. On oublie souvent que Freud était neurologue de métier mais, depuis son Esquisse d’une Psychologie scientifique de 1895, les multiples avatars de la psychanalyse ont coupé celle-ci de ses bases proprement biologiques. Ce dialogue renoué avec les sciences « dures » est-il le signe d’une évolution des idées, d’un retour aux sources, voire, pourquoi pas, d’un nouveau départ ?
     Autre signe positif de cette rencontre : elle a permis de mesurer la distance qui reste à parcourir pour que ces échanges de vues deviennent constructifs et qu’une synthèse enfin émerge. Peut-être le moment est-il venu de réécrire l’Esquisse, de jeter les bases d’une biologie moderne de l’esprit ?
Prochiantz, A. (1989). La construction du cerveau. Paris: Hachette.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2010-07-18 09:34:49 Pop. 0%
      Freud, que les biologistes ne lisent peut-être pas assez, a écrit dans ses ouvrages de jeunesse de très beaux passages sur le substrat biologique des phénomènes psychiques, sur le passage d’énergie d’une cellule à l’autre en particulier. Il a même inventé dans l’Esquisse d'une psychologie scientifique sinon le terme, en tous cas le concept de facilitation synaptique. Les considérations qu’il développe sont loin d’être aberrantes du point de vue de la théorie biologique actuelle. Disons, pour reprendre et transposer la belle expression de Canguilhem, qu’il était « dans le vrai », même si les instruments conceptuels et les connaissances biologiques manquaient alors pour énoncer ce vrai. […] recherches biologiques, auxquelles il ne s’est jamais, quoi qu’on en dise, résigné à renoncer […]
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