Changeux, J.-P. (2002). L’homme de vérité M. Kirsch, Trans. Paris: Éditions Odile Jacob. |
|
Last edited by: Dominique Meeùs 2016-05-30 21:00:01 |
Pop. 0%
|
Dans certains cas de cécité précoce, les techniques d’imagerie cérébrale révèlent une extension significative du cortex pariétal somato-sensoriel de l’hémisphère gauche, après un an d’entraînement intensif au braille. Cette aire est concernée en particulier par la perception tactile de l’espace. La trace est stable et persiste pendant plusieurs années. Mais l’imagerie fonctionnelle révèle également un phénomène inattendu : une forte activation des aires visuelles primaires et secondaires du cortex occipital, dont on sait qu’elles sont spécialisées dans la vision chez les sujets voyants. À la suite de l’acquisition du braille, les aires visuelles des sujets aveugles deviennent capables de recevoir et de traiter des informations tactiles. De plus, la stimulation magnétique transcrânienne, nouvelle technique utilisée pour inactiver de façon réversible des aires délimitées du cortex, perturbe considérablement la lecture en braille quand on l’applique au niveau du cortex somato-sensoriel et aussi au niveau du cortex visuel strié chez le malvoyant. Dans le premier cas, la détection des mots en braille est perturbée, quel que soit le sens des mots. Dans le second cas, les sujets détectent le braille, mais sont incapables de dire si le texte a un sens ou non. Dans les deux cas, l’apprentissage de l’écriture braille produit un changement caractéristique de la connectivité cérébrale. Le modèle le plus plausible, sinon le seul, pour rendre compte de ces résultats remarquables, pose qu’à la naissance des connexions fonctionnelles existent déjà entre les cortex somato-sensoriel et visuel ainsi qu’entre le thalamus non visuel et le thalamus visuel. L’apprentissage du braille aurait pour effet de sélectionner mais aussi d’amplifier par bourgeonnement les branchements terminaux des axones de ces voies préexistantes au bénéfice de la lecture tactile. |
Lévy, J.-P. (1997). La fabrique de l’homme. Paris: Éditions Odile Jacob. |
|
Last edited by: Dominique Meeùs 2010-01-02 08:12:20 |
Pop. 0%
|
Au total, des phénomènes chimiques très simples, mettant en œuvre un petit nombre de molécules, expliquent l’influx nerveux de repos, sa modulation en période d’excitation et sa transmission, électrique tout le long du neurone, puis chimique dans les synapses. La nature du médiateur libéré par le neurone conditionne par ailleurs sa fonction précise : dans le cortex, les neurones les plus nombreux libèrent du glutamate et exercent ainsi une fonction activatrice, mais d’autres libèrent du GABA (acide gamma-aminobutyrique) et sont au contraire inhibiteurs de l’activation. De même, les neurones de certains noyaux du tronc cérébral envoient dans tout le cerveau de longs axones qui sécrètent de la dopamine ou de la sérotonine, ou d’autres médiateurs qui conditionnent le type de réponse des neurones récepteurs et, par conséquent, une fonction cérébrale précise. Ce qui peut surprendre finalement, c’est qu’il ne se passe rien d’autre dans les neurones que des phénomènes physiques et chimiques aussi simples, même lorsqu’il s’agit d’expliquer la pensée ! |
Prochiantz, A. (1989). La construction du cerveau. Paris: Hachette. |
|
Last edited by: Dominique Meeùs 2010-07-18 09:34:49 |
Pop. 0%
|
Ces prolongements neuronaux ([axones] peuvent être très longs, comme ceux qui connectent les neurones moteurs de la moelle épinière à un muscle du doigt (jusqu’à un mètre chez l’homme). |