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Bachelard, G. (1975). Le rationalisme appliqué 5th ed. Paris: Presses universitaires de France.  
Added by: Dominique Meeùs 2010-11-13 19:53:15 Pop. 0%
      Le rationalisme est une philosophie qui travaille, une philosophie qui veut s’étendre, qui veut multiplier ses applications. On considère trop souvent la philosophie rationaliste comme une philosophie qui résume, comme une philosophie qui réduit la richesse du divers à la pauvreté de l’identique. On la croit absorbée dans une sorte de narcissisme des principes de la raison, uniquement animée par l’articulation mécanique de formes vides. Or la vraie démarche, la démarche active du rationalisme, n’est nullement une réduction. Il ne faut pas confondre l’appareil des preuves et les fonctions de la recherche. Il ne faut pas confondre la déduction qui assure et l’induction qui invente. Le rationalisme dans son travail positif est éminemment inducteur […] on se convainc aisément que le rationalisme est, non pas une pensée de réduction, mais une pensée de production.
     Mais pour donner tout de suite des preuves de cette allure inductive, nous allons choisir le plus simple des principes de raison, le principe d’identité que les philosophes aiment à mettre sous la forme vide A = A et nous allons montrer comment la pensée rationnelle fait travailler ce principe, comment d’abord elle l’engage sans se confier à une identité en soi, sans jamais s’appuyer sur une ontologie. Nous nous efforcerons donc de détacher le principe d’identité de toute référence à un réalisme absolu, nous verrons ensuite, qu’une fois le domaine choisi, le principe d’identité peut être producteur.
     […] notre polémique sera peut-être plus concluante si nous la développons à propos de l’expérience de la géométrie, là où l’on fait fonds souvent sur des réalités géométriques parfaites, mises sous la dépendance absolue du principe d’identité.
     […] On ne doit plus parler, dans le problème qui nous occupe, que d’une identité opératoire, que de l’identité relative à un groupe d’opérations bien spécifiées. Des êtres géométriques qui sont invariants dans les opérations d’un sous-groupe G′ du groupe général G de la géométrie euclidienne peuvent cesser d’être invariants pour des opérations qui, comprises dans G, ne figurent pas dans G′. Leur « identité » est donc simplement relative au groupe qui définit le système rationnel qui sert de base à l’examen de leurs propriétés. Il ne servirait de rien de parler d’une géométrie plus générale qui donnerait « l’identité » la plus spécieuse. Car la qualification désignée comme la plus générale serait aussi relative à un point de vue particulier. Qu’une sphère et un ellipsoïde soient des surfaces identiques du point de vue de l’Analysis Situs, voilà un fait qui nous libère d’une identité en soi.
Bunge, M. (2008). Le matérialisme scientifique S. Ayache, P. Deleporte, É. Guinet & J. Rodriguez Carvajal, Trans. Paris: Éditions Syllepse.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2017-04-01 21:24:07 Pop. 0%
      Il y a deux ensembles principaux de solutions au problème de la nature de l’esprit : le monisme psychoneural et le dualisme psychoneural. Alors que, selon le premier, dans un certain sens, l’esprit et le cerveau ne font qu’un, selon le dualisme ce sont des entités séparées. Toutefois, il y a des différences considérables entre les composantes de chacun des deux ensembles de solutions au problème corps-esprit. Ainsi, le monisme psychoneural se compose des doctrines alternatives suivantes : le panpsychisme (« Tout est mental »), le monisme neutre (« Le physique et le mental sont autant d’aspects ou de manifestations d’une seule entité »), le matérialisme éliminativiste (« Rien n’est mental »), le matérialisme réductionniste (« L’esprit est physique ») et le matérialisme émergentiste (« L’esprit est un ensemble de fonctions ou d’activités cérébrales émergentes »). De même, le camp dualiste est divisé en cinq sectes : l’autonomisme (« Le corps et l’esprit sont indépendants l’un de l’autre »), le parallélisme (« Le corps et l’esprit sont parallèles ou synchrones l’un à l’autre »), l’épiphénoménalisme (« Le corps affecte ou est la cause de l’esprit »), l’animisme (« L’esprit affecte, cause, anime ou contrôle le corps »), et l’interactionisme (« Le corps et l’esprit interagissent »).
     Aucune de ces conceptions n’est bien claire ; aucune d’entre elles n’est à proprement parler une théorie, c’est-à-dire un système hypothético-déductif avec un énoncé clair des postulats, des définitions et des conséquences logiques qu’on en tire. Chacune de ces conceptions sur la nature de l’esprit n’a donné lieu qu’à des formulations purement verbales et plus soucieuses de soumission à l’idéologie que de la prise en compte des données et des modèles produits par les neuroscientifiques et les psychologues. En particulier, bien qu’il y ait quantité d’arguments pour et contre la prétendue théorie de l'identité, ou théorie matérialiste de l’esprit, personne ne semble avoir produit complètement une telle théorie au sens strict du terme « théorie ». Tout ce dont nous disposons, en plus d’un certain nombre de modèles psychophysiologiques portant sur quelques fonctions mentales particulières, c’est une hypothèse programmatique — à savoir que l’esprit est un ensemble de fonctions cérébrales. Il est certain que cette hypothèse a eu un pouvoir heuristique énorme en guidant la recherche en neurophysiologie des processus mentaux. Elle est pourtant insufïisante parce que les scientifiques ont besoin d’une formulation plus explicite de la thèse selon laquelle ce qui « manifeste de l’esprit », c’est le cerveau, et parce que les philosophes trouveraient plus facile d’évaluer les assertions de la « théorie » de l’identité psychoneurale si elle était formulée avec quelque précision et avec un certain nombre de détails.
     Ce chapitre essaie précisément de remplir cet objectif en ce qui concerne une théorie particulière de l’identité psychoneurale, à savoir le matérialisme émergentiste. Il s’agit de la conception selon laquelle les états mentaux et les processus mentaux, tout en étant des activités cérébrales, ne sont pas simplement physiques ou chimiques ni même cellulaires, mais sont des activités spécifiques aux assemblages complexes de neurones. Ces systèmes, qui ont évolué chez certains vertébrés supérieurs, sont fixes (Hebb 1949) ou mobiles (Craik 1966, Bindra 1976). Ce chapitre est fondé sur un autre travail, plus complet et plus formel (Bunge 1980), qui utilise lui-même des concepts clés élucidés ailleurs (Bunge 1977a, 1979), particulièrement ceux de système, de biosystème et de biofonction. Seule l’ossature de la théorie est présentée ici.
Changeux, J.-P. (2002). L’homme de vérité M. Kirsch, Trans. Paris: Éditions Odile Jacob.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2016-05-30 21:00:01 Pop. 0%
      Noam Chomsky (1995) allait encore plus loin et émettait des doutes sur l’ensemble de l’entreprise d’investigation naturaliste du langage. pour lui, « en raison des limites biologiques » de notre cerveau, le langage et sa générativité relèveraient probablement de « secrets ultimes de la nature » qui « demeureront à jamais » dans l’ « obscurité ».
      Si énigmes et problèmes subsistent […] cela ne devrait pas nous dissuader de nous intéresser en particulier à ce que Voltaire appelait la « matière pensante ». Bien au contraire. Car la chimie du cerveau ne présente guère d’ambiguïté à cet égard. Elle est constituée des mêmes éléments que la matière inorganique, et ceux-ci sont assemblés de façon à former des molécules organiques.
Changeux, J.-P. (1984). L’homme neuronal 5th ed. Paris: Fayard.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2011-01-02 15:35:12 Pop. 0%
      Jusqu’à ce point du chapitre, sauf dans son introduction, le mot « neurone » n’est pas apparu sous forme écrite. Il n’a été question que de « machine cérébrale » et des calculs qu’elle effectue sur les objets mentaux. Comme leur nom l’indique, ces objets appartiennent au mental et se situent à un niveau d’organisation très supérieur à celui de la cellule nerveuse. Faut-il pour autant les considérer comme détachés de celle-ci ? La méthode suivie au cours des chapitres précédents nous conduit à adopter l’attitude exactement inverse. La machine cérébrale est un assemblage de neurones et notre problème consiste désormais à rechercher les mécanismes cellulaires qui permettent de passer d’un niveau à l’autre, de disséquer puis de reconstruire les « objets mentaux » à partir des activités élémentaires d’ensembles définis de neurones.
Crick, F. (1994). L’hypothèse stupéfiante: À la recherche scientifique de l’âme H. Prouteau, Trans. Paris: Plon.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2016-05-30 20:17:35 Pop. 0%
      Le terme « émergent » a deux sens. Le premier a des accents mystiques. Il implique que par principe le comportement émergent ne peut absolument pas être compris comme une combinaison du fonctionnement de ses différentes parties. Il m’est difficile de me rallier à ce type de pensée. La définition scientifique d’émergent, celle du moins à laquelle je souscris, suppose que si le tout peut ne pas être que la simple somme de ses parties, son fonctionnement peut, en principe, être compris à partir de la nature et du comportement de ses parties et de leurs interactions.

Prenons un exemple en chimie élémentaire : un composé organique comme le benzène. Une molécule de benzène est faite de six atomes distribués symétriquement en anneau. À l’extérieur de l’anneau, un atome d’hydrogène est attaché à chaque atome de carbone. En dehors de sa masse, les propriétés d’une molécule de benzène ne sont en aucun cas la simple somme arithmétique des propriétés des douze atomes qui la constituent. On peut cependant calculer le comportement du benzène, comme sa réactivité chimique et sa capacité d’absorption de la lumière, si on sait comment ces parties interagissent, bien que nous ayons besoin de la mécanique quantique pour nous dire comment procéder. Il est curieux que personne ne retire une sorte de satisfaction mystique à l’idée que « la molécule de benzène représente davantage que la somme de ses parties », tandis que tant de gens hochent la tête d’un air entendu en appliquant ce même raisonnement au cerveau. Le cerveau est si compliqué, et chaque cerveau si individualisé, qu’il est fort possible que nous n’obtenions jamais une connaissance détaillée seconde par seconde du fonctionnement d’un cerveau. On peut cependant espérer comprendre les principes généraux qui permettent à des sensations et des comportements complexes de prendre corps dans le cerveau à partir des interactions de ses innombrables parties.

Feltz, B. (2003). La science et le vivant: Introduction à la philosophie des sciences de la vie. Bruxelles: De Boeck.  
Added by: Dominique Meeùs 2010-09-06 19:16:05 Pop. 0%
      Les propriétés d’une organisation sont qualifiées d’émergentes par rapport aux propriétés des éléments constituants de cette organisation lorsqu’aucune théorie ne permet d’expliquer les propriétés de l’organisation en fonction des propriétés des éléments. Dans ce sens, le fait que les organismes vivants produisent de la chaleur, par exemple, ce qui est une propriété de l’organisme dans son ensemble, peut difficilement être qualifiée de propriété émergente par rapport à la structure biologique de ces organismes, puisque l’analyse biologique permet précisément de rendre compte de cette production de chaleur en fonction de mécanismes biochimiques. À l’opposé du concept d’émergence, on trouve le concept de réduction ; une propriété d’une structure complexe est dite réduite aux propriétés de ses éléments constituants si une théorie permet de rendre compte de la propriété du macroniveau en fonction des propriétés du microniveau.
      […] la qualité d’émergente accordée à une propriété apparaît fondamentalement historique. Dans l’exemple qui nous occupe, il ne fait pas de doute que les modifications des chromosomes dans la cellule seront un jour expliquées en fonction de la structure biochimique de la cellule. C’est le caractère réductionniste de programme de recherche biologique contemporaine qui est manifeste.
Garaudy, R. (1953). La théorie matérialiste de la connaissance. Paris: Presses universitaires de France.  
Last edited by: Dominique Meeùs 2010-11-28 12:02:45 Pop. 0%
      Notons d’abord que le matérialisme ne nie nullement l’existence de l’esprit. La pensée existe. La matière existe. Il ne s’agit pas de « réduire » la pensée à la matière, mais de montrer que la matière est la réalité première et l’esprit la donnée seconde.
     Le matérialisme vulgaire, c’est-à-dire mécaniste, fait cette confusion. Vogt écrivait que « la pensée est dans le même rapport avec le cerveau que la bile avec le foie ou l’urine avec le rein ». Cette formule de la « sécrétion » de la pensée par le cerveau est proprement absurde et aussi inintelligible que la formule hégélienne de « l’aliénation » de l’idée qui engendrerait la nature, ou que la formule théologique de la Création du monde par l’Esprit.
     Dans les deux cas — celui de l’idéalisme et de la théologie, ou celui du matérialisme mécaniste — on rend incompréhensibles les rapports de la pensée et de la matière. Par opposition symétrique à un idéalisme qui prétend tirer la matière de la pensée, le matérialisme vulgaire réduit la pensée à des phénomènes mécaniques, physiques ou physiologiques, ou ne fait d’elle qu’un « épiphénomène ».
     […]
     La tâche de la théorie matérialiste de la connaissance ce sera de montrer que la pensée est issue de la matière mais nullement identique à elle.
Thuillier, P. (1972). Qu’est-ce que l’émergence ? In Jeux et enjeux de la science (pp. 66–86). Paris: Éditions Robert Laffont.  
Added by: admin 2009-03-19 22:21:49 Pop. 0%
      Chaque science a en effet la responsabilité de l’organisation d’un « niveau épistémologique ». Ce concept de niveau possède un sens opératoire et se trouve au cœur des débats sur 1’unité des sciences. Un niveau épistémologique se définit par une échelle d’observation et un vocabulaire scientifique ; la science correspondante ne dépend, en droit, que d’el1e-même ; elle se juge en fonction de son aptitude à « mettre de 1’ordre », c’est-à-dire à découvrir des relations entre les phénomènes grâce à une conceptualisation et à une méthode efficaces. On ne connaît pas a priori la fécondité d’un niveau ; les responsables doivent l’aménager, y discerner des « êtres scientifiques » qui n’apparaissent pas d’emb1ée. Il faut procéder à une véritable construction des objets : l’objet « cyclone », l’objet « électron », l’objet « inconscient »…
     […] Envisager une réduction, ce n’est pas souhaiter la suppression de toutes les sciences sauf une, c’est seulement admettre comme légitime la possibilité d’établir entre elles des relations.
      L’étude objective des sciences ôte toute portée à l’émergentisme, qui par définition constitue une agression contre la démarche fondamentale de la science, à savoir l’effort pour relier X à Y par une loi. On relie d’abord les phénomènes d’un même niveau ; il est ensuite possible de relier entre eux des niveaux différents. Ainsi, la loi d’Ohm a été découverte à un certain niveau d’observation, puis mise en rapport avec des phénomènes relevant d’un autre niveau épistémologique (électrons, etc.)
     […] La notion de « réduction » […] si elle a un sens épistémologique, c’est essentiellement celui de « mise en relation d’une classe de phénomènes avec une ou plusieurs autres classes de phénomènes ».
Vignaux, G. (1991). Les sciences cognitives: Une introduction. Paris: Éditions La Découverte.  
Added by: Dominique Meeùs 2010-11-13 16:46:16 Pop. 0%
      La rétine est constituée de trois couches de cellules : les récepteurs, les cellules bipolaires et les cellules ganglionnaires. Les récepteurs — cônes et bâtonnets — sont situés au fond de la rétine et leur rôle est de réagir à la lumière en donnant naissance à des différences de potentiels électriques dans les cellules nerveuses, qui vont constituer alors les « messages » nerveux. On peut compter dans l’œil environ 130 millions de récepteurs et un million à peine de cellules ganglionnaires. Cela signifie que les cônes sont concentrés dans la partie centrale — la fovéa — et que chaque cône de la fovéa est relié à une cellule ganglionnaire, mais que plus on s’éloigne du centre, plus le nombre de récepteurs connectés à une seule cellule ganglionnaire augmente.
     Il y a donc bien réduction de l’information dans l’image rétinienne et chaque cellule ganglionnaire va réagir aux stimulations lumineuses à partir d’une surface et non d’un point rétinien déterminé.
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