Carroll, J. W. (1994). Laws of nature. Cambridge: Cambridge University Press. |
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Last edited by: Dominique Meeùs 2009-10-09 11:54:02 |
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3. A puzzle. Consider the generalization, discussed briefly in Chapter 1, that all gold spheres are less than ten meters in diameter. It is true, contingent and unrestricted. So, according to our naive regularity analysis, it is a law that all gold spheres are less that ten meters in diameter. Nevertheless, this generalization is not a law. All that prevents a gold sphere that big is the fact that no one has been curious enough and wealthy enough to have such a sphere produced. |
Cohen, I. B. (1962). Les origines de la physique moderne: De copernic à newton J. Métadier, Trans. Paris: Éditions Payot. |
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Last edited by: Dominique Meeùs 2009-08-15 18:25:29 |
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La méthode employée par Galilée, telle que nous l’avons décrite, ressemble à celle utilisée par les hommes de science les meilleurs ; pourtant elle diffère radicalement de celle communément décrite dans les manuels élémentaires et présentée comme « la méthode scientifique ». La première chose à faire, explique-t-on dans les manuels, c’est de « rassembler toutes les informations pertinentes », etc. La façon habituelle de procéder, nous dit-on, consiste donc à collecter un grand nombre d’observations, ou de faire une série d’expériences, puis de mettre en ordre les résultats, de les généraliser, de chercher une relation mathématique pouvant les exprimer et, finalement, de trouver une loi. Mais Galilée procède différemment : il s’assoit à son bureau, prend une feuille de papier et un crayon, médite et crée des idées. Il commence par s’appuyer sur la conviction primordiale que la nature est simple et que l’on peut ainsi spéculer sur des abstractions naturelles ; puis il cherche une relation simple du premier degré, plutôt que d’un degré plus élevé, et trouve la relation la plus simple n’impliquant pas contradiction. |
Duhem, P. (1908). Σώζειν τὰ φαινόμενα (sauver les phénomènes): Essai sur la notion de théorie physique de platon à galilée. Paris: Librairie scientifique A. Hermann et fils. |
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Last edited by: Dominique Meeùs 2009-12-01 00:15:39 |
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Au cours de l’Antiquité et du Moyen-Âge, la Physique nous présente deux parties si distinctes l’une de l’autre qu’elles sont, pour ainsi dire, opposées l’une à l’autre ; d’un côté se trouve la Physique des choses célestes et impérissables, de l’autre la Physique des choses sublunaires, soumises à la génération et à la corruption. Les êtres dont traite la première des deux Physiques sont réputés d’une nature infiniment plus élevée que ceux dont s’occupe la seconde ; on en conclut que la première est incomparablement plus difficile que la seconde ; Proclus enseigne que la Physique sublunaire est accessible à l’homme, tandis que la Physique céleste le passe et est réservée à l’intelligence divine ; Maïmonide partage cette opinion de Proclus ; la Physique céleste est, selon lui, pleine de mystères dont Dieu s’est réservé la connaissance, tandis que la Physique terrestre se trouve, tout organisée, en l’œuvre d’Aristote. Au contraire de ce que pensaient les hommes de l’Antiquité et du Moyen-Âge, la Physique céleste qu’ils avaient construite était singulièrement plus avancée que leur Physique terrestre. Dès l’époque de Platon et d’Aristote, la science des astres était organisée sur le plan que nous imposons aujourd’hui encore à l’étude de la Nature. D’une part, était l’Astronomie ; des géomètres, comme Eudoxe et Calippe, combinaient des théories mathématiques au moyen desquelles les mouvements célestes pouvaient être décrits et prévus, tandis que des observateurs appréciaient le degré de concordance entre les prévisions des calculs et les phénomènes naturels. D’autre part, était la Physique proprement dite ou, pour parler le langage moderne, la Cosmologie céleste ; des penseurs, comme Platon et Aristote, méditaient sur la nature des astres et sur la cause de leurs mouvements. […] Il s’en faut bien que la Physique des choses sublunaires soit parvenue d’aussi bonne heure à ce degré de différenciation et d’organisation. […] […] La Physique sublunaire ne connaissait guère les théories mathématiques. Deux chapitres de cette physique, l’Optique ou Perspective, et la Statique ou Scientia de ponderibus, avaient seuls revêtu cette forme […] Hors ces deux chapitres, l’analyse des lois qui président aux phénomènes demeurait peu précise, purement qualitative ; elle ne s’était pas encore dégagée de la Cosmologie. En la Dynamique, par exemple, les lois de la chute libre des graves, entrevues dès le 14e siècle, les lois du mouvement des projectiles, vaguement soupçonnées au 16e siècle, demeuraient impliquées dans les discussions métaphysiques sur le mouvement local, sur le mouvement naturel et le mouvement violent, sur la coexistence du moteur et du mobile. Au temps de Galilée seulement, nous voyons la partie théorique, en même temps que sa forme mathématique se précise, se dégager de la partie cosmologique. […] D’autre part, l’antique distinction entre la Physique des corps célestes et la Physique des choses sublunaires s’était graduellement effacée. Après Nicolas de Cues, après Léonard de Vinci, Copernic avait osé assimiler la Terre aux planètes. Par l’étude de l’étoile qui avait apparu, puis disparu en 1572, Tycho Brahé avait montré que les astres pouvaient, eux aussi, s’engendrer et périr. En découvrant les taches du Soleil et les montagnes de la Lune, Galilée avait achevé de réunir les deux Physiques en une seule science. Dès lors, lorsqu’un Copernic, lorsqu’un Képler, lorsqu’un Galilée déclarait que l’Astronomie doit prendre pour hypothèses des propositions dont la vérité soit établie par la Physique, cette affirmation, une en apparence, renfermait en réalité deux propositions bien distinctes. Une telle affirmation, en effet, pouvait signifier que les hypothèses de l’Astronomie étaient des jugements sur la nature des choses célestes et sur leurs mouvements réels ; elle pouvait signifier qu’en contrôlant la justesse de ces hypothèses, la méthode expérimentale allait enrichir nos connaissances cosmologiques de nouvelles vérités. Ce premier sens se trouvait, pour ainsi dire, à la surface même de l’affirmation ; il apparaissait tout d’abord ; c’est ce sens-là que les grands astronomes du 16e siècle et du 17e siècle voyaient clairement, c’est celui qu’ils énonçaient d’une manière formelle, c’est enfin celui qui ravissait leur adhésion. Or, prise avec cette signification, leur affirmation était fausse et nuisible ; Osiander, Bellarmin et Urbain VIII la regardaient, à juste titre, comme contraire à la Logique […] Sous ce premier sens illogique, mais apparent et séduisant, l’affirmation des astronomes de la Renaissance en contenait un autre ; en exigeant que les hypothèses de l’Astronomie fussent d’accord avec les enseignements de la Physique, on exigeait que la théorie des mouvements célestes reposât sur des bases capables de porter également la théorie des mouvements que nous observons ici-bas ; on exigeait que le cours des astres, le flux et le reflux de la mer, le mouvement des projectiles, la chute des graves fussent sauvés à l’aide d’un même ensemble de postulats, formulés en la langue des Mathématiques. Or ce sens-là restait profondément caché ; ni Copernic, ni Képler, ni Galilée ne l’apercevaient nettement ; il demeurait, cependant, dissimulé, mais fécond, au-dessous du sens clair, mais erroné et dangereux, que ces astronomes saisissaient seul. Et tandis que la signification fausse et illogique qu’ils attribuaient à leur principe engendrait des polémiques et des querelles, c’est la signification vraie, mais cachée, de ce même principe qui donnait naissance aux essais scientifiques de ces inventeurs ; alors qu’ils s’efforçaient de soutenir l’exactitude du premier sens, c’est à établir la justesse du second sens qu’ils tendaient sans le savoir ; […] ils croyaient prouver, l’un et l’autre, que les hypothèses copernicaines ont leur fondement en la nature des choses ; mais la vérité qu’ils introduisaient peu à peu dans la Science, c’est qu’une même Dynamique doit, en un ensemble unique de formules mathématiques, représenter les mouvements des astres, les oscillations de l’Océan, la chute des graves ; ils croyaient renouveler Aristote; ils préparaient Newton. En dépit de Képler et de Galilée, nous croyons aujourd’hui, avec Osiander et Bellarmin, que les hypothèses de la Physique ne sont que des artifices mathématiques destinés à sauver les phénomènes ; mais grâce à Képler et à Galilée, nous leur demandons de sauver à la fois tous les phénomènes de l’Univers inanimé. |
Lachelier, J. (1907). Du fondement de l’induction: Suivi de psychologie et métaphysique et de notes sur le pari de pascal 5th ed. Paris: Félix Alcan, éditeur. |
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Last edited by: Dominique Meeùs 2009-07-13 07:44:31 |
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Quant à l’autorité d’Aristote, elle est beaucoup moins décisive sur ce point qu’elle ne semble au premier abord. Il est évident, en effet, qu’Aristote n’a pas admis sérieusement que l’homme, le cheval et le mulet fussent les seuls animaux sans fiel, ni qu’il fût possible, en général, de dresser la liste complète des faits ou des individus d’une espèce déterminée : le syllogisme qu’il décrit suppose donc, dans sa pensée, une opération préparatoire, par laquelle nous décidons tacitement qu’un certain nombre de faits ou d’individus peuvent être considérés comme les représentants de l’espèce entière. Or il est visible, d’une part, que cette opération est l’induction elle-même et, de l’autre, qu’elle n’est point fondée sur le principe d’identité, puisqu’il est absolument contraire à ce principe de regarder quelques individus comme l’équivalent de tous. Dans le passage cité, Aristote (n.d) garde le silence sur cette opération : mais il l’a décrite, dans la dernière page des Analytiques, avec une précision qui ne laisse rien à désirer. « Nous percevons, » dit-il, « les êtres individuels : mais l’objet propre de la perception est l’universel, l’être humain, et non l’homme qui s’appelle Callias. » Ainsi, de l’aveu même d’Aristote, nous ne concluons pas des individus à l’espèce, mais nous voyons l’espèce dans chaque individu ; la loi n’est pas pour nous le contenu logique du fait, mais le fait lui-même, saisi dans son essence et sous la forme de l’universalité. L’opinion d’Aristote sur le passage du fait à la loi, c’est-à-dire sur l’essence même de l’induction, est donc directement opposée à celle que l’on est tenté de lui attribuer. |
Politzer, G., Besse, G., & Caveing, M. (1954). Principes fondamentaux de philosophie. Paris: Éditions sociales. |
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Last edited by: admin 2009-03-18 22:33:21 |
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Quant au matérialisme dialectique, il a un double objet : – en tant que dialectique, il étudie les lois les plus générales de l’univers, lois communes à tous les aspects du réel, depuis la nature physique jusqu’à la pensée, en passant par la nature vivante et la société. […] C’est le progrès des sciences qui leur [Marx et Engels] a permis de découvrir et de formuler les lois les plus générales, communes à toutes les sciences et que la philosophie expose. – en tant que matérialisme, la philosophie marxiste est une conception scientifique du monde, la seule scientifique, c’est-à-dire la seule conforme à ce que nous enseignent les sciences. Or qu’enseignent les sciences ? Que l’univers est une réalité matérielle, que l’homme n’est pas étranger à cette réalité et qu’il peut la connaître, et par là la transformer (comme le montrent les résultats pratiques obtenus par les diverses sciences). […] Le matérialisme marxiste ne s’identifie pas aux sciences, car son objet n’est pas tel aspect limité du réel (c’est là l’objet des sciences), mais la conception du monde dans son ensemble, conception que toutes les sciences admettent implicitement, même si les savants ne sont pas marxistes. |
Rosenthal, M. (1959). Les problèmes de la dialectique dans le capital de marx. Moscou: Éditions en langues étrangères. |
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Added by: Dominique Meeùs 2013-10-01 21:19:56 |
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Marx explique nettement ce qu’il entend par corrélations internes, par la notion de loi. Ce sont en somme des concepts identiques. La loi exprime les connexions internes et essentielles des phénomènes. À propos de la baisse tendancielle du taux de profit, il définit la loi comme « la connexion interne nécessaire entre deux choses… » Toute liaison entre les phénomènes n’est pas essentielle. Marx parle toujours des connexions internes, nécessaires. On le conçoit, car la corrélation peut n’avoir qu’un caractère purement externe. |
Thuillier, P. (1972). Qu’est-ce que l’émergence ? In Jeux et enjeux de la science (pp. 66–86). Paris: Éditions Robert Laffont. |
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Added by: admin 2009-03-19 22:21:49 |
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L’étude objective des sciences ôte toute portée à l’émergentisme, qui par définition constitue une agression contre la démarche fondamentale de la science, à savoir l’effort pour relier X à Y par une loi. On relie d’abord les phénomènes d’un même niveau ; il est ensuite possible de relier entre eux des niveaux différents. Ainsi, la loi d’Ohm a été découverte à un certain niveau d’observation, puis mise en rapport avec des phénomènes relevant d’un autre niveau épistémologique (électrons, etc.) […] La notion de « réduction » […] si elle a un sens épistémologique, c’est essentiellement celui de « mise en relation d’une classe de phénomènes avec une ou plusieurs autres classes de phénomènes ». |