… dans l’Antiquité, le développement du commerce international s’accompagne de la concentration de travail non libre dans la grande maison [Haushalt] esclavagiste. Sous une superstructure d’économie de marché se glisse et se développe incessamment une infrastructure où les besoins sont satisfaits sans faire appel au marché : les concentrations d’esclaves absorbent constamment des êtres humains, dont les besoins sont couverts, pour l’essentiel, non par le marché mais par leur production propre. Plus se développent les besoins de la couche supérieure propriétaire d’esclaves et s’étend le marché qu’ils créent, plus les échanges perdent en intensité, plus ils se réduisent à un mince filet qui s’étale sur un fond d’économie naturelle : ses mailles s’affinent sans doute, mais ne cessent de s’amenuiser du même mouvement. […] Dans l’Antiquité, le commerce intemational laisse prospérer les οἶκος, qui enlèvent à l’économie de marché locale son sol nourricier. |