Faure, P. (1973). La vie quotidienne en crète au temps de minos, 1500 av. j.-c; Paris: Hachette. |
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Last edited by: Dominique Meeùs 2011-05-28 21:22:55 |
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Enfin, un fait humain pique constamment l’intérêt de nos campagnards : l’arrivée au village de gens qui ne sont ni des éleveurs ni des cultivateurs, mais des artisans spécialisés, ou des marchands, ou des guérisseurs, ou des devins, tous êtres éminemment mobiles, mais riches de nouveautés et excitateurs de besoins. Depuis que le tour rapide a remplacé le tour lent, la surproduction des vases est devenue telle que le potier d’un village, ou l’équipe de potiers à laquelle il appartient, a dû se promener de pays en pays pour proposer sa marchandise, contre de la nourriture d’abord, contre des objets façonnés ensuite. Cela suppose que la communauté ouverte à laquelle il s’adresse produit un surplus capable de le faire vivre. Cela suppose surtout des emplois différenciés au sein des villages minoens les plus évolués. À voir le caractère traditionnel de la profession de potier, tout le matériel et le savoir-faire enseigné qu’elle exige, on se dit qu’il existait en Crête, à l’époque du bronze déjà, des corporations de spécialistes et même des villages spécialisés dans la fabrication des grandes jarres, tels que ceux qui existent dans chacun des quatre départements actuels, Gra Lygia, Thrapsano, Margarites et Nokhia. Les équipes se mettent en route à la saison sèche en quête de sols argileux, d’eau et de bois, construisent leurs fours en pleine campagne, fabriquent leurs récipients, les chargent sur le dos des ânes ou des mulets et vont les proposer de porte en porte d’un département à l’autre. Les compagnons rentrent chez eux à l’automne et se partagent la recette selon les règles de leur contrat d’association. Mais que de curiosité […] Eux aussi opèrent mystérieusement, se cachent dans les gorges des montagnes, logent dans les cavernes, passent pour magiciens et jeteurs de sorts, connaissent l’avenir, dérobent les volailles des villages, mais fournissent à leur clientèle les outils et les ustensiles qui lui permettent de travailler et de vivre mieux. On les craint, mais on les respecte. Ce sont les seuls êtres libres du monde. Comme ils savent les secrets de l’art et de l’avenir, les grands leurs confient parfois leurs fils à former. Ces étrangers, la plupart du temps, ont été le plus puissant ferment de civilisation du monde méditerranéen, des sociétés tribales en particulier. |
Magdoff, F. (2011). Ecological civilization. Monthly Review, 62(8), 1–25. |
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Last edited by: Dominique Meeùs 2011-02-22 15:16:13 |
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Capitalism is incompatible with a truly ecological civilization because it is a system that must continually expand, promoting consumption beyond human needs, while ignoring the limits of nonrenewable resources (the tap) and the earth’s waste assimilation capacity (the sink). As a system of possessive individualism it necessarily promotes greed, individualism, competitiveness, selfishness, and an Après moi le déluge philosophy. (*) Engels suggested that “real human freedom” can be achieved only in a society that exists “in harmony with the laws of nature.” (**) Although it is impossible to know what future civilizations will be like, we can at least outline characteristics of a just and ecologically based society. As a system changes, it is the history of the country and the process of the struggle that bring about a new reality. However, in order to be ecologically sound, a civilization must develop a new culture and ideology based on fundamental principles such as substantive equality. It must (1) provide a decent human existence for everyone: food, clean water, sanitation, health care, housing, clothing, education, and cultural and recreational possibilities; (2) eliminate the domination or control of humans by others; (3) develop worker and community control of factories, farms, and other workplaces; (4) promote easy recall of elected personnel; and (5) re-create the unity between humans and natural systems in all aspects of life, including agriculture, industry, transportation, and living conditions. An ecological society is one that will need to be the opposite of capitalism in essentially all aspects. It would: (l) stop growing when basic human needs are satisfied; (2) not entice people to consume more and more; (3) protect natural life support systems and respect the limits to natural resources, taking into account needs of future generations; (4) make decisions based on long-term societal/ecological needs, while not neglecting short-term needs of people; (5) run as much as possible on current (including recent past) energy instead of fossil fuels; (6) foster the human characteristics and a culture of cooperation, sharing reciprocity, and responsibility to neighbors and community; (7) make possible the full development of human potential; and (8) promote truly democratic political and economic decision making for local, regional and multiregional needs.
(*) Après-moi le déluge! is the watchword of every capitalist and every capitalist nation. Capital therefore takes no account of the health and length of life of the workers unless society forces it to do so. (Karl Marx, Capital, vol. 1, p. 381.)
(**) Frederick Engels, Anti-Dühring, in Marx and Engels, Collected Works, vol. 25, New York: International Publishers, 1975, p. 106. |