Dominique Meeùs
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Boèce

Anicius Manlius Torquatus Severinus Boetius, dit Boèce, Rome 480-524. Étudie à Rome puis à Athènes. Traduit Porphyre et Aristote. Écrit lui-même une abondante œuvre de logique.

Boèce propose deux solutions au problème des universaux tel que Porphyre l’a posé.

Suivant Aristote, ce qui est général ne peut être une substance parce que ce qui est commun à un groupe d’individus n’et pas un individu. Pour autant, si ce ne sont que de simples notions de l’esprit sans répondant dans la réalité, en les pensant nous ne pensons rien et une pensée sans objet n’est même pas une pensée. Le problème de la nature des universaux reste posé.

Boèce emprunte une solution à Alexandre d’Aphrodise. Nous sommes autorisés à distinguer des corps des propriétés qui s’y trouvent mélangées à d’autres. Rien n’interdit de penser à part des propriétés qui n’existent pas à part pourvu qu’on sache qu’elles sont unies dans la réalité. Les universaux subsistent en liaison avec les choses sensibles mais on les connaît à part des corps, subsistunt ergo circa sensibilia, intelliguntur autem praeter corpora.

Mais Boèce ajoute : « Platon pense que genres, espèces et autres universaux ne sont pas seulement connus à part des corps, mais qu’ils existent et subsistent en dehors d’eux. » Il ne prend pas lui-même position. Mais sa réponse aristotélicienne est mal fondée (il n’entre pas dans la théorie de l’intellect agent) et d’autres textes le montrent plutôt platonicien.

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