Textes

D’un point de vue pratique, le révisionnisme est par essence et obligatoirement un compromis, ne serait-ce qu’à cause de son point de départ théorique. Il est toujours éclectique : c’est-à-dire qu’il tente d’émousser et d’égaliser déjà théoriquement les différences de classe pour faire de leur unité le critère qui servira à apprécier les événements. C’est pour cette raison que le révisionnisme rejette la dialectique, car la dialectique n’est pas autre chose que l’expression conceptuelle du fait que l’évolution de la société procède en réalité d’une série de contradictions et que ces contradictions (entre les classes, entre leur existence économique antagoniste, etc.) constituent le fondement, le noyau réel de tout événement […] Comme la dialectique en tant que méthode n’est que la formulation théorique du fait que la société poursuit son développement à travers une série de contradictions, du passage d’un contraire à un autre, donc de manière révolutionnaire, le rejet théorique de la dialectique signifie la rupture principielle avec tout comportement révolutionnaire.

Lukacs, cité par Daniel Bensaïd dans « Dialectique et révolution » (2005). Bensaïd ne donne pas d’autre indication que « Dans le petit livre sur Lénine ». Peut-être La pensée de Lénine ?

Liens

Daniel Bensaïd, « Dialectique et révolution » (2005).

Daniel Bensaïd, État de la pensée dialectique en France et dans le monde ? (septembre 2005)

Denis Collin, La dialectique de la nature contre le matérialisme ? sur son site. Repris de Matière première no 1 (2006), Éditions Syllepse.