Dominique Meeùs
Dernière modification le
retour à la table des matières
— au dossier marxisme
Comment établir un bon rapport entre le programme et les objectifs démocratiques défendus dans le syndicat ?
1o L’objectif principal est de gagner les masses et le syndicat au syndicalisme de combat. Les mots d’ordre démocratiques sont avancés en vue de faire mieux passer un programme anticapitaliste, tout comme les comportements antidémocratiques de certains dirigeants syndicaux sont, eux, toujours au service d’un programme procapitaliste. Les mesures démocratiques ne sont donc pas un but en soi et elles ne garantissent pas automatiquement une attitude plus combative. Tout progrès de la démocratie peut être utilisé de manière démagogique, pour installer la confusion générale, masquer l’absence de perspectives et d’objectifs. Tout progrès de la démocratie doit donc aller de pair avec un développement de l’éducation des masses en vue d’acquérir des positions de classe. Dans certains cas, une « consultation démocratique » peut être utilisée pour permettre à des positions de droite de passer. (Par exemple, contre les immigrés, pour la défense de l’impérialisme contre le tiers monde, en faveur de certaines formes de flexibilité…) Dans ce cas, il faut surtout mettre l’accent sur l’éducation lors de l’application de la ligne de la masse. Mais cela ne peut en aucun cas porter préjudice à la lutte pour plus de démocratie au sein du syndicat. Les problèmes doivent être résolus par la lutte politique et pas en supprimant les élections.
2o Le soutien des masses est l’arme la plus importante des syndicalistes de combat. Certains responsables syndicaux ont une frousse bleue de développer la démocratie, parce qu’ils craignent que leur conception procapitaliste soit ainsi dévoilée. Les dirigeants syndicaux de droite réduisent la démocratie syndicale — ou n’en laissent qu’une faible trace — parce qu’ils veulent appliquer leur ligne sans discussion, parce qu’ils craignent les positions prolétariennes qui subsistent à la base. Ils combattent les élections démocratiques parce qu’ils veulent éviter que les forces les plus combatives obtiennent des responsabilités, parce qu’ils veulent protéger leurs propres partisans. La lutte pour plus de démocratie ne joue pas en leur faveur. La démocratie, la confiance inébranlable dans les masses sont des armes aux mains des révolutionnaires et des syndicalistes de combat.
3o Le travail d’éducation politique dans le syndicat est trop souvent laminé par les structures en place. Des idées combatives pourraient pénétrer plus rapidement, des forces combatives pourraient plus rapidement obtenir des responsabilités si les règles démocratiques les plus élémentaires étaient respectées.
Le combat pour la démocratie syndicale est une nécessité vitale, certainement dans une situation où les structures syndicales évoluent globalement à droite.
4o À l’heure actuelle, dans les syndicats, il est plus aisé de rassembler un large front autour de mots d’ordre démocratiques qu’autour de mots d’ordre radicalement anticapitalistes.
Le syndicalisme de combat défend les réformes démocratiques suivantes dans le travail syndical :