Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
Les évolutions ne changent rien au rôle d’avant-garde des ouvriers industriels. Le prolétariat industriel est à l’avant-garde de la lutte pour le socialisme parce qu’il éprouve le plus la réalité de l’exploitation, parce qu’il est le plus concentré, qu’il ne lutte pas pour d’autres rapports d’exploitation mais pour l’abolition de toute exploitation. Ce sont les ouvriers qui produisent la plus-value qui est répartie dans les différents secteurs non productifs. Ce sont eux qui sont les plus concentrés et « disciplinés » par le capital. Ce sont eux qui contrôlent les rouages vitaux de l’économie.
Leur rôle dirigeant n’a rien à voir avec leur nombre, mais avec leur place dans la société et dans le processus de production. Dans de nombreux cas, l’avant-garde n’est pas le groupe le plus nombreux. Dans tous les pays du tiers monde, les paysans constituent la force révolutionnaire la plus importante (en nombre), tandis que la classe ouvrière assume le rôle dirigeant en politique. Le prolétariat industriel demeurera l’avant-garde aussi longtemps que le capitalisme existera. Au sens large, ce rôle est assumé par les travailleurs qui sont directement impliqués dans le processus de production et par les couches les plus prolétaires dans le secteur des services.
La tâche la plus prioritaire consiste à amener les autres travailleurs à la combativité et la tradition de lutte des ouvriers. En d’autres termes, il s’agit de transmettre la tradition de lutte du prolétariat industriel et la faire assimiler par les « nouveaux » travailleurs industriels, notamment, les couches les plus prolétarisées du secteur des services. C’est exactement le contraire de l’ « éloignement » des usines et de la fuite vers « les nouveaux mouvements sociaux ».