Dominique Meeùs
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64.
Lutte pour la paix et anti-impérialisme sont indissociables

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L’impérialisme n’a jamais hésité à défendre ses intérêts dans le monde par des agressions barbares et le génocide. Depuis la Seconde Guerre mondiale, ses interventions directes et son soutien à des régimes contre-révolutionnaires ont entraîné des millions de morts. L’une des plus grandes tueries du siècle (c’est la CIA elle-même qui l’affirme) s’est ainsi déroulée dans les années 1965-1969 en Indonésie. Environ un million d’Indonésiens y ont perdu la vie. Mais il a fallu attendre le 21 mai 1990 pour reconnaître officiellement ce que chacun savait depuis longtemps : ce massacre a été commandité par la CIA8. C’est une expression de la guerre permanente menée, entre autres, au Salvador, en Colombie, au Pérou, au Mozambique, au Zaïre, aux Philippines, en Turquie… Les stratèges l’ont dénommée la « guerre spéciale ». Les escadrons de la mort, les régimes fantoches corrompus défendent localement les intérêts des multinationales. Mais, si cela ne suffit pas, il y a aussi la guerre « régulière », comme celle qui a agressé la Corée et le Vietnam ou encore les interventions militaires et coups d’État au Chili, au Nicaragua et dernièrement au Panama.

Une dimension Est-Ouest était, jusqu’à dernièrement, présente dans la plupart de ces conflits. L’impérialisme américain combattait des forces nationalistes et communistes qui pouvaient, dans une mesure plus ou moins grande, bénéficier d’un soutien des pays socialistes. De ce point de vue, le retour des pays du bloc de l’Est dans le camp occidental impérialiste entraîne désormais un changement de la situation. L’impérialisme peut maintenant prôner triomphalement la défense de ses intérêts sous le couvert du « droit international », de telle manière que la partie nord du globe se trouve derrière le « nouvel ordre mondial ». Ce dernier est l’ordre de la confrontation Nord-Sud. Les stratèges militaires ont revu leur copie : la stratégie interventionniste a pris le pas sur la course aux armements avec l’Union soviétique. Les unités mobiles d’intervention et les ingérences locales garantissent le maintien des positions stratégiques du pouvoir contre le mouvement de libération et contre tout « dérapage » nationaliste.

Un choix clair se pose au mouvement syndical dans cette nouvelle situation mondiale : être aux côtés du Sud ou du Nord. Aujourd’hui, chaque déclaration d’intention à propos d’un « ordre mondial équitable » et de la « solidarité avec le tiers monde » prend sa véritable dimension.

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Notes
8.
D’anciens diplomates US et agents de la CIA ont avoué au Washington Post qu’ils ont donné, en 1965, les listes des membres du Parti communiste et de ses organisations à l’armée, responsable du bain de sang.
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