Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
À la recherche d’un coût de production réduit et d’une plus grande flexibilité de la production, le patronat a développé, au niveau mondial et à grande échelle, de multiples formes de travail marginal. Il est important de préciser que la superexploitation à laquelle ces travailleurs marginaux sont soumis est un moyen de pression — tout comme l’armée de réserve de chômeurs — pour augmenter le taux d’exploitation de tous les travailleurs. Il est faux de prétendre qu’il y a conflit d’intérêts entre « un noyau de privilégiés » et un noyau d’exclus, comme si le premier groupe profitait de privilèges au détriment du second groupe. Des solutions qui maintiendraient au même niveau le taux d’exploitation moyen, en accordant un peu plus aux uns et aux autres un peu moins, n’intéressent nullement le patronat. Ce qu’il veut, c’est augmenter le taux d’exploitation général en fractionnant et divisant la classe ouvrière, en créant certaines catégories de sur exploités. Le patronat prendra toujours en point de mire les conditions sociales les plus pénibles. Les situations du tiers monde sont mises en concurrence avec les acquis sociaux et les salaires des pays riches. Le patronat démantèle les acquis généraux, en créant des statuts marginaux et en imposant des exceptions dans la législation sociale pour une partie de la population ouvrière. Ainsi se développe « un tiers monde de chez nous », qui, à son tour, est mis en concurrence avec les droits sociaux généralement appliqués11.
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