Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
La représentation dans les exécutifs syndicaux doit correspondre à la nouvelle composition de la population travailleuse. L’une des violations les plus flagrantes de ce principe est la place marginale accordée aux chômeurs et aux sous-statuts au sein de la structure syndicale. Leur nombre se situe toujours aux alentours de 850 000, alors que le chômage complet atteint encore 15 % des salariés (chiffre officiel). Les chômeurs sont utilisés comme main-d’œuvre de réserve par le capital ; pourquoi ne sont-ils pas intégrés comme travailleurs à part entière dans la lutte syndicale ? À défaut de l’être, ils risquent de se retrouver en marge de la société et de former une base de recrutement pour l’extrême droite.
L’acceptation de fait de l’article 143 par les directions syndicales et, pire encore, la collaboration de certains responsables à la chasse aux « chômeurs volontaires », démontre comment, même dans les cercles syndicaux, les chômeurs sont considérés comme coupables.
D’autre part, de nombreuses expériences de travail syndical avec des chômeurs ont eu lieu, mais un des problèmes centraux est la continuité. Ce problème ne peut être résolu sans une représentation stable des chômeurs dans les instances dirigeantes. L’actuelle dispersion des chômeurs dans les différentes centrales rend impossible la réalisation d’un travail sérieux parmi eux. L’argument selon lequel l’union avec les travailleurs actifs est ainsi maintenue sert souvent d’alibi pour museler les chômeurs. La constitution d’une centrale qui leur est propre est la seule manière d’intégrer pleinement les intérêts des chômeurs dans l’ensemble du travail syndical.
En second lieu, toutes les catégories spécifiques de travailleurs doivent disposer d’une représentation propre dans les organes dirigeants et avoir un fonctionnement autonome afin de renforcer leurs revendications. C’est le cas des immigrés, des femmes, des jeunes et des pensionnés.