Dominique Meeùs
Dernière modification le
retour à la table des matières
— au dossier marxisme
Malgré le danger d’erreurs sectaires et de rupture avec les masses, on ne peut totalement exclure la création de nouveaux syndicats. Dans plusieurs pays, de nouveaux syndicats progressistes ou révolutionnaires ont réussi à jouer un rôle décisif. Ce qui est notamment le cas dans quelques pays du tiers monde. Dans des circonstances exceptionnelles — en cas de modifications qualitatives dans la situation objective —, il peut être correct de prendre l’initiative de la création d’un nouveau syndicat. Pendant la Seconde Guerre mondiale apparut un « vide syndical » parce qu’une grande partie des états majors syndicaux avait fui à l’étranger et une autre partie collaborait avec l’ennemi. Dans ces conditions, le PCB a essayé de combler le vide syndical en créant un nouveau syndicat avec d’autres tendances idéologiques qui voulaient résolument organiser la résistance (les Comités de lutte syndicale — CLS). De plus, on a vu se créer, sous l’occupation, le Mouvement syndical unifié (MSU) d’André Renard et la CGSP, le syndicat des services publics. Les groupes les plus combatifs de l’ancienne CGTB se réorganisèrent ainsi pour reprendre, dans une plus ou moins grande mesure, la lutte contre l’occupant. Les CLS jouèrent un rôle important dans la défense des intérêts directs, dans la résistance à l’intérieur et à l’extérieur des entreprises. L’opportunisme de la direction du PC a empêché qu’après la guerre, ils ne se transforment en levier pour le renversement du capitalisme. Aussi, dans les années 30, il y eut des syndicats autonomes de mineurs où le rôle des communistes a été très grand (notamment celui de Julien Lahaut).
Mais il s’agit bien évidemment de circonstances exceptionnelles. Dans la situation actuelle, où les masses sont fortement encadrées par les structures réformistes, il ne peut en être question.