Dominique Meeùs

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331.
Les internationales syndicales

La position des syndicats nationaux dans l’ordre mondial existant se traduit officiellement par leur affiliation aux organisations syndicales internationales. Bien que celles-ci soient de constitution hétérogène et qu’elles puissent receler diverses tendances, le regroupement en différentes « internationales » s’opère suivant des lignes idéologiques clairement démarquées. (Voir l’encadré 331 bis.)

Dans deux grandes internationales, les syndicats belges jouent un rôle considérable.

La FGTB appartient à la Confédération internationale des syndicats libres (CISL). L’orientation de la CISL se caractérise par les lignes de force qui ont présidé à sa fondation. Les « syndicats libres » étaient des syndicats anticommunistes, qui reprochaient aux syndicats de la Fédération syndicale mondiale (FSM) leur dépendance vis-à-vis des partis communistes, alors que les liens syndicats-partis entre les syndicats d’Europe occidentale et les partis sociaux-démocrates ou entre le TUC britannique et le Labour Party étaient pour le moins aussi évidents. Les syndicats « libres » ont clairement opté pour des réformes à l’intérieur de l’économie de marché, pour une démocratie bourgeoise « corrigée ».

Cependant, au sein des syndicats affiliés à la CISL, il y a toujours eu des différences de « dosage » d’anticommunisme et de réformisme, ce qui a conduit à des tensions permanentes entre la confédération américaine AFL-CIO et les syndicats européens d’orientation sociale-démocrate.

Lorsque la CISL a été fondée en 1949, comme scission de la FSM, l’internationale était dominée (idéologiquement et financièrement) par le syndicat américain AFL, pour qui chaque réforme plus ou moins radicale s’identifiait au communisme. Les syndicats de tendance social-démocrate se sont progressivement alignés sur une politique plus pragmatique et réformiste. Depuis la période de la guerre froide, la confédération AFL-CIO — la fusion s’est produite entre-temps — a perdu en influence et a même quitté l’internationale en 1969, pour protester contre le rapprochement entre la CISL et la FSM. Mais par la voie de ses puissants « instituts de formation » et à travers les centrales professionnelles (chimie, métallurgie, communications…), l’AFL-CIO a poursuivi sans relâche sa lutte anticommuniste dans le tiers monde, ce qui lui vaudrait plutôt l’emblème d’AFL-CIA14. L’AFL-CIO a également maintenu sa domination sur l’organisation régionale de la CISL en Amérique latine (l’ORIT). Plusieurs syndicats du tiers monde sont de purs produits de l’AFL-CIO (surtout dans le Sud-Est asiatique et en Amérique latine). Plusieurs d’entre eux, dans le Sud-Est asiatique, en Corée du Sud, aux Philippines, et dans les pays de l’ASEAN (Malaisie, Singapour et Thaïlande), sont devenus les syndicats gouvernementaux officiels et les piliers des régimes proaméricains. (Le TUCP aux Philippines était le seul syndicat reconnu par Marcos !) Ils confessent un syndicalisme favorable au régime en place et hostile au communisme. Cette ligne est enseignée dans les instituts de l’AFL-CIO, spécialement créés à cet effet et directement subsidiés par le gouvernement américain. L’institut AIFLD par exemple opère officiellement en Amérique latine depuis 1961 et, selon les estimations, le gouvernement américain lui accorde environ 10 millions de dollars par an pour assurer son fonctionnement, hormis les dons offerts par les patrons américains. L’AIFLD et l’ORIT y ont combattu les régimes progressistes, en créant ou en soutenant des syndicats opposés au régime, préparant ainsi la voie à des coups d’État de la CIA (entre autres au Guatemala en 1954, au Brésil en 1964 et au Chili en 1973).

L’AFL-CIO dispose d’un institut similaire en Asie (AAFLI) et en Afrique (AALC). En 25 ans, au moins 600 000 à 700 000 dirigeants syndicaux sont passés par l’un de ces trois instituts de formation.

En Europe occidentale, selon le modèle CISL d’aide aux syndicats amis dans le tiers monde, une fondation allemande, la Friedrich Ebert Stiftung, subventionne de même des syndicats amis et dispose de son propre institut à Djakarta.

C’est incontestablement en vue du contrôle des syndicats du tiers monde que la confédération AFL-CIO est redevenue membre à part entière de la CISL en 1981.

À propos de questions cruciales dans le tiers monde, telles que la Palestine, le Nicaragua, les Philippines, la Corée, la Chine, la CISL emboîte généralement le pas à l’AFL-CIO, aux « libéraux » (démocrates) américains, et… à la CIA, ce qui provoque régulièrement des mouvements d’opposition. Sous la pression des syndicats européens, la CISL tente actuellement d’attirer des syndicats du tiers monde plus radicaux (comme le COSATU d’Afrique du Sud). Inspirée par sa position fondamentalement réformiste et anticommuniste, la CISL s’oppose aux syndicats réellement anti-impérialistes dans le tiers monde, comme le KMU des Philippines. La CISL veut « contrôler » et arrondir les excès de l’impérialisme et imposer des limites à la politique arbitraire des transnationales. La CISL veut généraliser au niveau mondial le modèle occidental de concertation sociale et de participation. Le représentant par excellence, de cette voie, était Charles Levinson, ancien président de l’ICEF (internationale de la chimie) : grand dénonciateur des transnationales, grand défenseur de la cogestion et anticommuniste viscéral15.

Les secrétariats professionnels affiliés à la CISL jouent souvent un rôle plus actif dans l’organisation de la solidarité internationale à l’occasion de grèves, de répression syndicale, etc. Citons comme exemple positif, la campagne mondiale de boycott contre Coca-Cola pour soutenir les 450 ouvriers qui, au Guatemala, ont lutté pendant neuf ans contre l’une des plus puissantes transnationales16. Cette campagne a été dirigée par l’IUF (alimentation). Dans le boycott de l’Afrique du Sud, les secrétariats professionnels ont également joué un rôle actif. L’ICEF (chimie, énergie) et la FIOM (métallurgie) sont à la base de différents « Conseils mondiaux » réunissant des délégués syndicaux de groupes mondiaux comme Philips, General Motors, Ford, Nestlé, Akzo, Unilever, Solvay, BSN-Glaverbel, etc.

La CSC quant à elle joue un rôle primordial dans la Confédération mondiale du travail (CMT). Au congrès de Caracas en novembre 1989, Willy Peirens, qui venait d’accéder à la présidence de la CSC, a été élu président de la CMT. On peut affirmer que la survie même de la CMT dépend de la CSC.

Les syndicats chrétiens ont été créés pour barrer la route au socialisme et au communisme, pour remédier aux « abus du capitalisme » dans un esprit de collaboration de classes, pour faire collaborer le travail et le capital (Rerum Novarum). Dans le cadre de la CMT, les présidents successifs de la CSC se sont consacrés corps et âme à cette tâche et ils ont surtout œuvré à endiguer le communisme dans le monde entier. Dans le cadre de la CMT, l’ancien président de la CSC August Cool a mené, après la Deuxième Guerre mondiale, une croisade anticommuniste en Afrique, en Asie et en Amérique latine17. Sur cette base, la CMT a acquis une influence assez considérable dans les pays du tiers monde, en particulier en Amérique latine (à travers sa centrale régionale latino-américaine CLAT) et dans certains pays africains (comme le Zaïre).

Mais d’autre part, plusieurs de ces organisations syndicales sont influencées par la théologie de la libération, surtout en Amérique latine. Au congrès d’Évian en 1973, une radicalisation verbale s’est manifestée, sous la pression de la CFDT française et de la CLAT latino-américaine. Un programme anti-impérialiste a été adopté, qui affirme notamment : « Le développement n’est plus concevable qu’en dehors du système capitaliste, qui, durant son existence, a opprimé les hommes et les femmes dans les pays industrialisés et encore plus dans le tiers monde ». La CMT veut défendre « le véritable socialisme, c’est-à-dire la socialisation des moyens de production et des moyens d’échange entre les mains des travailleurs et au service du peuple, le planning démocratique de l’économie et de son développement, la voie de l’autogestion et la suppression du salariat18. »

Une radicalisation qui sera rapidement aplanie par après. Houthuys (qui siégeait à ce moment dans la Trilatérale aux côtés de Carter et de Brzeziński) part immédiatement en guerre contre les résolutions du congrès d’Évian, et après 1977, lorsque la CFDT quitte la CMT, il parvient à neutraliser la tendance. Actuellement, la CMT marche de nouveau au pas. Au pas des sociaux-chrétiens européens, qui s’intéressent particulièrement à l’Amérique latine et centrale. L’un des principaux instituts qui traduisent cet intérêt particulier est la fondation KAS (Konrad Adenauer Stiftung), mise sur pied par la CDU allemande dans le but d’organiser des « activités de formation » en Amérique latine, et plus tard dans les autres continents. La KAS soutient annuellement, à coups de millions de marks, l’Organisation sociale chrétienne d’Amérique19 et finance des instituts de formation de la CLAT et du BATU (respectivement à Caracas et à Manille). Les sociaux-chrétiens (et leurs finances) emboîtent remarquablement le pas à la confédération américaine AFL-CIO et de la CIA.

Le syndicat libre polonais Solidarność (affilié aussi bien à la CMT qu’à la CISL) est devenu le nouvel enfant chéri de la CMT et est présenté comme modèle aux syndicats du tiers monde : il est chrétien, très anticommuniste et partisan de l’économie de marché. Ce syndicat « indépendant » a joué un rôle politique remarquable dans la restauration du capitalisme. Entre-temps, l’ancien secrétaire général de la CMT, le Polonais Kulakowski, est devenu l’ambassadeur du nouveau régime polonais auprès de la Commission européenne.

Le rôle que les deux confédérations syndicales CMT et CISL jouent depuis des dizaines d’années dans le tiers monde, par le biais de leurs instituts de formation, se répétera d’une manière encore plus accentuée dans les pays de l’Est. L’empressement des partis et syndicats occidentaux à former des cadres et à financer de nouveaux partis et de nouveaux syndicats dans les pays de l’Est n’a d’égal que la rapidité avec laquelle les monopoles occidentaux envahissent l’économie de ces pays. Lorsque les monopoles auront à nouveau réduit les forces de travail à l’état d’esclaves salariés, ces derniers auront le droit de s’affilier à des syndicats « libres » pour lutter contre le chômage, contre la course impitoyable au profit d’une petite minorité, et contre l’inégalité sociale. Liberté d’exploitation et syndicats « libres » : cela démontre d’une manière frappante à quel point les deux sont intimement liés

331 bis. Bref historique des internationales syndicales*

Les premières internationales syndicales étaient constituées d’organisations professionnelles (imprimeurs, couturiers, métallurgistes, travailleurs du textile…). Elles sont nées à la fin du siècle dernier et existent toujours. Aujourd’hui, elles représentent l’aile professionnelle de la CISL sociale-démocrate. (Voir plus loin.)

Une première tentative d’unification des syndicats nationaux donna naissance, en 1913, à la Fédération syndicale internationale (FSI). Celle-ci éclata immédiatement et se scinda en trois blocs : ceux des deux camps belligérants et un bloc neutre.

Après la guerre, en 1919, la FSI fut reconstituée. En 1921, la fédération syndicale américaine AFL quitta la FSI, à cause de sa doctrine trop explicitement socialiste et les syndicats communistes créèrent leur propre internationale : l’Internationale syndicale rouge (ISR ou Profintern). En 1920, les syndicats chrétiens formèrent leur propre internationale : la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC).

Après la Deuxième Guerre mondiale, cette division en blocs idéologiques fut temporairement surmontée. À Paris, en octobre 1945, la Fédération syndicale mondiale (FSM) vit le jour. Elle réunissait les organisations syndicales communistes et socialistes de 71 pays et comptait 70 millions d’affiliés. Seuls, la fédération américaine AFL et les syndicats chrétiens refusèrent d’adhérer.

L’AFL mena (en collaboration avec la CIA) une politique active de scission pour barrer la route au communisme en Europe occidentale et incita les syndicats sociaux-démocrates à soutenir le plan Marshall en vue de la reconstruction de l’Europe sous l’égide des États-Unis. Cela conduisit finalement à la scission et la reconstitution, en 1949, de l’ancienne FSI. Celle-ci prit ensuite le nom de CISL (Confédération internationale des syndicats libres).

La confédération américaine AFL-CIO accusa la CISL de tolérance à l’égard du communisme et retira son affiliation en 1969. Mais à partir de 1981, elle redevint membre à part entière.

Les trois internationales syndicales

La FSM comptait jusqu’il y a peu 190 millions d’affiliés, dont 100 millions en Union soviétique. À côté des syndicats communistes d’Europe de l’Est, la CGT française en faisait également partie, mais pas la CGIL italienne. Les syndicats chinois et albanais ne sont plus membres depuis 1960. Dans le tiers monde, la FSM compte parmi ses organisations affiliées, des syndicats d’Angola, de Cuba, d’Éthiopie, du Vietnam, d’Irak, ainsi que des syndicats plus petits, tels que l’AITUC d’Inde, le syndicat TUPAS des Philippines, le SACTU d’Afrique du Sud et le DWC du Sri Lanka.

Comment la FSM évoluera-t-elle après l’effondrement de la plupart des régimes et des partis communistes de l’Est ? Les syndicats bulgare, hongrois et tchèque ont déjà été dissous en juillet 1990 et reconstitués sur une ligne « d’économie de marché sociale ». Les nouveaux syndicats dans les pays de l’Est proclament tous leur « indépendance vis-à-vis de l’État, des partis et des autres organisations politiques ». Le nouveau syndicat tchèque a quitté la FSM et s’est affilié à la CISL. Les autres syndicats des pays de l’Est ont déjà quitté la FSM dans les faits. Le syndicat est-allemand a été englouti par la DGB ouest-allemande et passe donc automatiquement à la CISL. Dans ces conditions, il est difficile de prédire quelle sera l’évolution de la FSM. Éclatera-t-elle suite à la défection de la plupart de ses membres ? Deviendra-t-elle un pôle de regroupement des syndicats radicaux du tiers monde ? Ou choisira-t-elle la voie de la sociale-démocratie en fonctionnant comme forum provisoire et tremplin vers la CISL ? L’évolution du syndicat soviétique peut être décisive.

Par ailleurs, une situation de « pluralisme syndical » s’installe dans tous les pays d’Europe de l’Est. Diverses centrales syndicales nouvelles voient le jour. En Pologne, la situation est spécifique : l’ancien syndicat « indépendant » Solidarność, affilié aussi bien à la CMT qu’à la CISL, est aujourd’hui scindé en une aile pour et une aile contre Wałęsa. Solidarność touche à présent plus d’argent de l’étranger que de ses affiliés, dont le nombre diminue rapidement. Le syndicat communiste est devenu un syndicat d’opposition regroupant tous les militants de base restés fidèles au communisme.

La CMT autant que la CISL espèrent récupérer le maximum d’organisations.

La CISL, créée en opposition à la FSM, compte environ 85 millions de membres, surtout en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Environ 62 millions de membres (75 %) proviennent des pays riches de la zone OCDE, dont la DGB allemande, la confédération américaine AFL-CIO, le TUC britannique, la CISL italienne et les syndicats scandinaves, comme « poids lourds ». Dans le tiers monde, la CISL compte quelques syndicats affiliés en Amérique du Sud (la CGT en Argentine, et des syndicats plus petits au Brésil, en Colombie, au Mexique, au Pérou, au Venezuela…) et en Asie (Bangladesh, Corée du Sud, Pakistan, Philippines…).

La CISL regroupe également les importantes fédérations internationales professionnelles, qui comptent 60 millions d’affiliés et qui suivent plus ou moins une course indépendante, les principales sont la FIOM (métallurgie), l’ICEF (chimie et énergie), l’UITA (alimentation) et la FIET (employés et techniciens). Une tendance à l’unification des idéologies se manifeste clairement au sein de ces fédérations professionnelles, qui regroupent également des centrales syndicales chrétiennes (la centrale CSC de l’alimentation) ou des syndicats indépendants (du tiers monde).

La CMT (Confédération mondiale du travail) est le prolongement de la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC) fondée en 1920 pour propager la doctrine sociale des encycliques, face au socialisme et au communisme. Initialement, la CISC était exclusivement présente en Europe occidentale, avec comme pilier la CSC belge. À partir des années 50, les syndicats du tiers monde constituent la grande majorité des organisations membres de la CMT, qui est la plus petite des internationales, avec 15 millions d’affiliés.

En Afrique, il y a des syndicats CMT dans une quinzaine de pays, dont certains relativement importants comme ceux du Libéria, de l’île Maurice, du Sénégal et du Togo.

En Amérique latine et en Amérique centrale, la CMT compte de petits syndicats dans pratiquement tous les pays et des syndicats importants en Colombie, en Équateur, à Porto Rico, dans la République dominicaine et au Venezuela. Ils sont organisés au sein de la confédération régionale CLAT.

En Asie, elle est présente dans huit pays, principalement au Bangladesh, en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et au Sri Lanka.

En 1968, la CISC a transformé son nom en CMT, sous la pression des syndicats du tiers monde, qui ne voulaient plus d’une organisation purement « chrétienne ». La déconfessionnalisation de la CFTC française (CFDT depuis 1964) a contribué à cette modification, la doctrine chrétienne n’étant plus l’unique source de référence idéologique ; il faut maintenant aussi tenir compte du personnalisme. Lorsque la CFDT quitte la CMT en 1977, la CSC est le dernier syndicat chrétien européen important, à côté du CNV hollandais beaucoup plus modeste.

* Cet aperçu est basé sur :

Jean Auger, Syndicalisme d’Europe, syndicalisme des autres ; Emiel Vervliet, Internationale Vakbeweging in de Derde Wereld, Tijdschrift voor Ontwikkelingssamenwerking, NCOS, décembre 85.

Notes
14.
Ceci est confirmé entre autres par Philip Agee, Inside company : CIA diary, Penguin Books 1975, p. 74-78. Agee cite nommément comme collaborateurs « effectifs et conscients » de la CIA, George Meany (président d’AFL-CIO), Jay Lovestone (chef de la section internationale de l’AFL), Irving Brown (représentant de l’AFL en Europe) et Serafina Romualdi (représentante de l’AFL en Amérique latine). Irving Brown, agent réputé de la CIA, est aujourd’hui à la tête de la section internationale de l’AFL.
15.
Il a publié plusieurs ouvrages, comme Les multinationales et l’inflation et Vodka-Cola. Dans ce dernier livre, il défendait la thèse d’un complot mondial entre les monopoles américains et soviétiques pour la détente.
16.
Les ouvriers se sont battus pour le maintien de leur emploi et pour leurs droits syndicaux. Ils ont occupé à trois reprises leur usine, la dernière fois pendant treize mois. Trois secrétaires syndicaux et cinq ouvriers ont été assassinés, quatre ouvriers ont été enlevés et n’ont pas été retrouvés. Les ouvriers ont gagné le combat ! Voir Mike Gatehouse, Miguel Angel Reyes, Soft Drink, Hard Labour : Guatemalan Workers take on Coca-Cola, Latin America Bureau, London, 1987.
17.
Voir Peter Franssen, Ludo Martens, L’argent du PSC-CVP : La mort d’un dirigeant de la CSC, EPO 1984.
18.
CMT, Congrès d’Evian, Vers la libération des travailleurs par les luttes solidaires, 18e congrès, 28 septembre 1973.
19.
L’Organisation sociale-chrétienne d’Amérique a été fondée en 1947 par le Chilien Eduardo Frei dans le but de combattre le communisme dans un esprit « d’humanisme intégral et de pluralisme démocratique ». Elle réunit une vingtaine de partis. L’un des derniers produits de cette organisation est Napoleón Duarte au Salvador.