Dominique Meeùs

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211.
Le concept du matérialisme historique

Le matérialisme historique est la conception marxiste de l’histoire, qui part de « l’être » matériel. C’est l’application du matérialisme et de la dialectique, les deux piliers de la philosophie marxiste, à la connaissance de l’histoire. (Voir l’encadré 211 bis.)

Ce qui la caractérise, c’est qu’elle considère le travail comme la base de l’analyse sociale. Il y a à cela une double raison : d’une part, le travail est une nécessité pour pourvoir aux besoins vitaux, d’autre part, c’est par le travail que l’homme s’érige en être social. Au travers du processus de travail se développe un rapport déterminé avec la nature (naît une synthèse être humain-nature) et se développent des rapports entre les individus. Ces derniers sont appelés les rapports de production.

Ces rapports de production sont la caractéristique principale permettant de caractériser un système social. Les rapports de production capitalistes sont caractérisés par la propriété privée des moyens de production, par l’appropriation privée des biens produits. C’est la base d’un rapport d’exploitation, de la contradiction bourgeoisie-classe ouvrière, de l’inégalité sociale.

211 bis. Le matérialisme et la dialectique

Matérialisme

« Pour un matérialiste, ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, c’est la vie qui détermine la conscience. » Marx et Engels considèrent que la réalité ne peut être comprise qu’en partant du réel.

Le matérialisme s’oppose à l’idéalisme, qui regroupe toutes les philosophies qui affirment la primauté des idées, des forces surnaturelles et des religions sur la matière. Ces concepts philosophiques n’ont donc rien à voir avec l’utilisation du terme « matérialisme » et « idéalisme » dans le langage courant, où « matérialiste » est synonyme d’égoïste, possessif et ne pensant qu’à soi-même tandis qu’un « idéaliste » est considéré comme quelqu’un qui a un idéal dans la vie.

Dialectique

C’est la théorie philosophique relative aux lois du mouvement, du développement, de l’évolution. Cette théorie s’applique à la nature, la société, la pensée. Elle dit essentiellement que le monde est en perpétuel mouvement, parce que dans toute chose, tout être vivant, toute société, il y a des contradictions. La dialectique est la théorie des contradictions, de la lutte des contraires. Elle affirme que dans chaque contradiction il y a un aspect principal. Qu’une évolution quantitative peut se transformer en évolution qualitative et qu’une chose peut se transformer en son contraire. Qu’il y a à la fois unité et lutte entre les termes de la contradiction. Tout ceci est compris dans un « rapport dialectique ».