Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
Le réformisme compte sur un nouvel essor rapide et spontané de l’économie capitaliste et est prêt à y contribuer. Mais aucune des soi-disant solutions ne rend l’avenir du capitalisme plus rosé. D’après les doctrines bourgeoises (parmi lesquelles nous comptons la sociale-démocratie), la prospérité et la richesse capitalistes rayonneront tôt ou tard également sur les pauvres et les exploités de cette terre, pourvu qu’ils se taisent et qu’ils travaillent. Mais toutes les « solutions » à la crise renforcent encore les inégalités, le fossé entre le Nord et le Sud, entre riches et pauvres. Dernièrement, le fameux rapport Brundtland arrivait à la même conclusion : « Il y a aujourd’hui plus de gens sur terre qui souffrent de famine qu’il n’y en a jamais eu dans toute l’histoire de l’humanité et leur nombre s’accroît37. » L’immense faste de quelques-uns va de pair avec la misère immense de la toute grande majorité, parce que cette opulence est bâtie sur l’exploitation. C’est pourquoi ce système doit disparaître un jour, bien que cela n’arrivera jamais spontanément. Ou comme disait Mao : « Le marxisme contient des milliers de vérités, mais toutes peuvent être réduites à une seule essence — “Il est juste de se révolter”. » Face à l’idée d’un « mouvement cyclique naturel », une montée et descente éternelle du capitalisme, le marxisme prétend que le capitalisme est rongé par une crise générale. C’est la lente mais sûre accumulation de problèmes structurels et de contradictions qui mèneront tôt ou tard à son effondrement. Bien que des sorties temporaires de la crise structurelle ne soient pas exclues, les grands problèmes du capitalisme deviennent inextricables et indiquent sa faillite historique. Les contradictions entre les blocs impérialistes ont mené à la Première Guerre mondiale. Les ambitions expansionnistes du grand-capital allemand et japonais ont conduit à l’installation du nazisme et de la Deuxième Guerre mondiale. L’Europe d’aujourd’hui, sous contrôle allemand, a de nouvelles ambitions de superpuissance qui conduiront à de nouveaux conflits. Avec la guerre du Golfe, une période de conflits Nord-Sud généralisés a commencé, où les pays riches combattent ensemble pour la survie de l’ordre mondial impérialiste. Le signe le plus concret de la crise générale et du pourrissement est la militarisation continue et même accentuée des pays impérialistes. En 1987, les pays de l’OTAN ont dépensé au total 17 000 milliards de francs belges pour la défense38 ! Beaucoup avaient espéré un « dividende de paix » après la disparition de la rivalité entre les superpuissances. La guerre du Golfe a montré que les pays riches ont déjà trouvé une nouvelle destination à leur production d’armes : la répression brutale de toute aspiration d’indépendance nationaliste dans le tiers monde. Par la guerre du Golfe, l’impérialisme américain et occidental cherche à garder le contrôle d’une matière première stratégique, le pétrole, et d’une région stratégique, le Moyen-Orient. L’ impérialisme américain cherche également une solution à ses propres problèmes économiques. La technologie sophistiquée trouve, plus que jamais, son principal débouché dans l’armement. L’Europe aussi emprunte cette voie. Mais la guerre du Golfe créera à terme bien plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Le socialisme devient un besoin vital pour des centaines de millions d’exclus de la richesse capitaliste. Pour la classe ouvrière des pays impérialistes également, le socialisme est la seule voie pour mettre fin à l’exploitation, au cercle vicieux de la crise, de la militarisation, du fascisme et de la guerre. Le syndicalisme combatif doit se préparer aux lourdes crises qui surviendront et les aborder avec la ferme volonté d’accélérer la chute du capitalisme.