Dominique Meeùs
Dernière modification le
retour à la table des matières
— au dossier marxisme
Septante ans de collaboration de classe n’ont fait qu’augmenter le dévouement et la fidélité des dirigeants réformistes au système impérialiste.
Au cours des périodes de prospérité relative de l’impérialisme, la marge de manœuvre de la bourgeoisie monopoliste augmente. Elle peut se montrer plus généreuse dans la distribution des miettes. Ce sont donc des périodes de gloire pour l’idéologie de la collaboration de classe. Après la Deuxième Guerre mondiale, le système impérialiste mondial atteint son apogée et, dans son sillage, le syndicalisme de concertation se développe. Ses principes de base ont déjà été élaborés avant la guerre, mais sont mis en structures pratiques dans les années 50 et 60. Les dirigeants syndicaux y mettent du leur afin de bien faire fonctionner l’économie capitaliste, ce qui leur permet de discuter avec les capitalistes de la répartition des fruits du travail.
La crise prolongée ébranle sérieusement les fondements matériels du réformisme. Bon nombre d’avantages et de droits acquis sont remis en cause, le patronat met la concertation de côté et beaucoup d’illusions tombent à l’eau. Ceci mène à une crise du syndicalisme de concertation et à une crise idéologique dans les deux syndicats.
L’idéologie de base n’est cependant pas remise en question. Les promesses d’un changement graduel du système sonnent creux. Mais globalement ceci fait plutôt virer les deux syndicats vers la droite que vers la gauche. Face à la capacité amoindrie du capitalisme à engendrer la « prospérité », l’aspect dominant est la résignation. En épousant le point de vue de la logique capitaliste, les syndicats acceptent les restrictions, les licenciements, le démantèlement des acquis sociaux comme des réalités inévitables et nécessaires.