Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
L’attitude patronale agressive vis-à-vis des syndicats s’inscrit dans le cadre du virage à droite général. Les atteintes aux droits acquis, au niveau de vie, à la sécurité sociale, aux conditions de travail, aux services publics et aux droits démocratiques ne peuvent passer que si la résistance syndicale est brisée. La classe ouvrière, mais aussi la plupart des dirigeants syndicaux, n’étaient pas près de renoncer si facilement à leurs acquis obtenus dans la période de haute conjoncture. C’est pour cela que le patronat a élaboré une tactique qui consistait à renforcer progressivement la pression idéologique. Cette tactique tenait compte de la position de la plupart des dirigeants syndicaux, ainsi que des contradictions au sein des structures syndicales.
La stratégie générale du patronat vise à démanteler la puissance des syndicats, à les rendre inoffensifs en les soumettant complètement à la logique capitaliste. Le patronat veut des syndicats qui coopèrent loyalement avec eux et qui ont le contrôle sur la lutte de classe et sur la classe ouvrière. L’histoire nous montre que pour réaliser ce but, dans des conditions normales, la classe capitaliste compte sur la récupération des syndicats existants et non sur la création de nouveaux syndicats. Dans le passé, il n’y a qu’une tentative de créer un syndicat corporatiste, notamment sous l’occupation allemande (l’Union des travailleurs manuels et intellectuels). Ce n’est que dans des conditions exceptionnelles (fascisme), que les syndicats officiels sont mis de côté afin permettre la création de nouveaux syndicats et de structures corporatistes. Si, aujourd’hui, le patronat joue parfois le jeu des syndicats corporatistes (les syndicats maison), ceci fait partie de la stratégie globale en vue de démanteler le pouvoir syndical. Ils sont utilisés pour briser l’unité syndicale et pour augmenter la pression idéologique sur les syndicats traditionnels. Car le patronat sait parfaitement bien que le réformisme est ouvert à la collaboration de classes et qu’un corporatisme accepté volontairement garantit plus de succès que s’il est imposé.