Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
La théorie libérale classique (Smith, 1776) affirme que le capitalisme privé, livré à lui-même, atteint un « équilibre naturel » grâce à la libre concurrence. La « main invisible du marché » réglant toute chose, le capitalisme permet de concilier les intérêts individuels (profit privé) et les intérêts collectifs (la prospérité). Si cet équilibre est perturbé par des facteurs externes, alors les mécanismes de marché sont capables de redresser seuls le déséquilibre. Appliqué à la situation actuelle, le néo-libéralisme prétend que les salaires extravagants, une sécurité sociale exagérée et un État omniprésent ont dérangé la régulation par les mécanismes du marché libre et ont provoqué ainsi la crise. Le pouvoir syndical doit être brisé afin de pouvoir remettre la pendule en arrière dans tous ces domaines.
C’est Thatcher qui, la première, lance l’assaut, vite rejointe par Reagan. (1980.) Depuis cet instant, le cercle infernal du démantèlement gagne tout le monde occidental. Afin de pouvoir échapper à la crise, chaque pays veut diminuer les salaires et les acquis sociaux avant que ses concurrents ne le fassent.
Le 21 novembre 1981, des industriels et des banquiers belges de haut niveau lancent un « Appel à tous les citoyens de ce pays », sous-titré : « Pour un gouvernement véritable10 ». Ils en appellent à une main forte qui pourra faire passer les souhaits patronaux et qui tiendra bon à toute opposition. (Un gouvernement « indépendant des groupes de pression », à l’exception des groupes patronaux.) Quelques jours plus tard, Martens V est en place, avec des pouvoirs spéciaux.