Dominique Meeùs
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— au dossier marxisme
Chère lectrice, cher lecteur,
Nous avons tenté d’analyser de manière approfondie les évolutions qui se produisent dans la sphère économique, car nous sommes convaincus qu’une bonne compréhension du capitalisme constitue la base indispensable à l’orientation du travail syndical. Si l’on veut combattre le capitalisme, il faut le connaître. Cela nécessite un effort de réflexion, d’étude.
Pour vous permettre d’utiliser cet ouvrage comme instrument de formation, nous avons, dans la première partie, respecté une subdivision systématique. Le schéma ci-dessous la résume. Les lignes verticales subdivisent en quatre chapitres, les lignes horizontales subdivisent les chapitres en quatre parties fixes (analyse, patrons, syndicats, prise de position). Cette division correspond à la numérotation adoptée dans le livre.
Il est possible qu’une telle approche pose des problèmes, puisque la partie la plus difficile — l’analyse — se trouve à chaque fois en début de chapitre.
Si vous éprouvez des difficultés à comprendre l’analyse (c’est-à-dire la première partie de chaque chapitre), nous vous conseillons de lire les points de vue du patronat et du syndicat (deuxième et troisième partie) et de reprendre ensuite l’analyse.
Les différents chapitres peuvent être lus indépendamment l’un de l’autre. Si, à la lecture, le premier chapitre (la crise) vous semble le plus ardu, lisez-le donc en dernier lieu, après les trois suivants. Les deux parties du livre constituent des entités distinctes. Rien ne vous empêche de commencer par la seconde partie.
Nous avons voulu montrer que le marxisme n’est pas un dogme ou une théorie dépassée, mais un outil d’analyse vivant. Les encadrés proposent le plus souvent un résumé très succinct de concepts marxistes utilisés dans le texte.
Si le marxisme vous est familier, cela suffira certainement à vous rafraîchir les idées. Si par contre la doctrine marxiste vous est tout à fait étrangère, ces encadrés seront peut-être insuffisants. Le livre sera une incitation à faire plus ample connaissance avec la théorie marxiste.
Il est tout à fait possible de lire le texte en omettant ces encadrés. S’il est question, par exemple, du taux de profit et que vous comprenez que les technologies nouvelles font augmenter ce taux de profit, cela suffit pour poursuivre la lecture de l’ouvrage. Il n’est pas indispensable que vous compreniez dans le détail la formule du taux de profit.
L’aperçu figurant au verso du signet, place les concepts utilisés dans un ordre logique, avec référence aux encadrés. La lecture des encadrés dans cet ordre-là donne une vue plus systématique de la théorie marxiste.
Enfin, nous vous signalons que d’autres outils sont à la disposition de ceux qui veulent utiliser le livre comme instrument d’étude et de formation. Quatre cassettes vidéo illustrent les quatre premiers chapitres et des réunions de formation régionales sont organisées. Elles constituent un excellent complément à la lecture.
Pour plus d’informations, adressez-vous à votre vendeur ou à l’éditeur, EPO.
Jo Cottenier et Kris Hertogen.
1. Crise | 2. Technologie | 3. Mondialisation | 4. Travailleurs | |
---|---|---|---|---|
Analyse | 11. Cause Externe ? Système Formes Conjoncturelle Structurelle Générale |
21. Forces productives Révolutions technologiques |
31. Accumulation Étapes Cap. commercial Cap. libéral Impérialisme Phases impérialisme |
41. Plus-value Exploitation Extension Rapprochement |
Patrons | 12. Taux de profit Marchés |
22. Production flexible Management participatif |
32. Division internat. du travail Formation blocs Europe 92 |
42. Division Éparpillement Réserves |
Syndicats | 13. Moralisme Réalisme Position concurrentielle Capitalisme dynamique |
23. Syndicalisme managérial Cogestion |
33. Chauvinisme Syndicalisme international de concertation |
43. Dualisation Privilégiés Autres actions |
Position | 14. Faillite Préparer de nouvelles crises Qui paie ? |
24. Rapports de production Socialisme Charte Boycott MP |
34. Internationalisme prolétarien Caractère social Conscience de classe Solidarité |
44. Syndicalisme de classe Avant-garde Revendications Structures |
Voir plus : | |
Notions de base de la philosophie marxiste |
534 bis |
Les deux composantes fondamentales de la philosophie marxiste sont le matérialisme et la dialectique. Appliquées à l’histoire, elles donnent vie au matérialisme historique. | 211 bis |
Le matérialisme historique part de l’analyse matérielle de la production des biens, des moyens de subsistance, pour caractériser la société. L’infrastructure est ainsi déterminée par le niveau de développement des forces productives et des rapports de production qui s’installent. Sur cette infrastructure se construit une superstructure, un appareil d’État, des courants de pensée, une culture. | 212 bis |
Les rapports de production sont la base de la division de la société en classes. Sous le capitalisme, il y a deux classes antagoniques, la bourgeoisie et le prolétariat. | 711 bis |
L’une vit de l’exploitation de l’autre, une exploitation qui est indissolublement liée à la propriété privée des moyens de production. | 41 bis |
Notions de base de l’économie marxiste |
534 bis |
Un capitaliste investit pour 10 millions. C’est le capital. Avec ce capital : — Il achète pour 6 millions de machines et de matières premières. C’est le capital constant, C. — Il achète pour 4 millions de force de travail (salaires). C’est le capital variable, V. |
312 bis |
Le capital parcourt le cycle de production et fournit des marchandises pour une valeur de 12 millions. Lorsque les produits sont
vendus, le capitaliste encaisse un bénéfice de 2 millions. D’où vient-il ? Il provient uniquement du travail. Le travail ajoute une nouvelle valeur à la matière, aux produits. Cette valeur est proportionnelle au temps de travail, à la complexité du travail, à l’intensité du travail. De la nouvelle valeur produite (6 millions), une partie sera utilisée pour payer le salaire (4 millions), une autre partie sera empochée par le capitaliste : c’est la plus-value. |
222 bis |
De ces notions de base, on peut déduire un nombre de relations importantes. Le taux d’exploitation ou taux de plus-value, c’est le rapport entre la plus-value et le salaire ; dans ce cas-ci ; il égale 50 % (2 millions/4 millions). Le taux de profit est le rapport entre le bénéfice et la totalité du capital engagé ; dans ce cas-ci, il égale 20 % (2 millions/10 millions). | 12 bis |
La composition organique exprime le rapport entre le capital mort (constant) et le capital vivant (variable). Dans ce cas, la composition organique du capital est de 1,5. Elle est importante, car la seule source de nouvelle valeur est le capital variable. Avec la tendance à l’augmentation de l’investissement en machines et en technologie, le taux de profit a tendance à la baisse. | 111 bis |
La loi fondamentale du capitalisme, c’est la poursuite du taux de profit maximum. Le capital dispose de plusieurs moyens d’augmenter ce taux de profit. Il peut augmenter le taux d’exploitation en augmentant la part de plus-value par rapport au salaire : c’est la politique de modération salariale des années 80. Il peut aussi économiser du capital « mort » : c’est une des composantes de la politique de flexibilité. | 226 bis |