Dominique Meeùs

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Chapitre 4.
La composition de la classe ouvrière

Si on se base sur la classification traditionnelle, c’est-à-dire le secteur agricole, le secteur industriel et celui des services (ou encore les secteurs primaire, secondaire et tertiaire), on a l’impression que l’industrie est en train de disparaître. Beaucoup d’auteurs en vogue parlent à ce propos de « la société postindustrielle ». D’après certains, cette évolution irait de pair avec la fin des contradictions de classe de la société industrielle1.

Une théorie que les idéologues réformistes se sont hâtés d’adopter. Depuis que Bernstein, en 1898, a écrit ses Thèses de base du socialisme2, on réaffirme souvent l’idée selon laquelle le capitalisme a tellement changé que le prolétariat ne joue plus un rôle prépondérant et que, de ce fait, la révolution prolétarienne est dépassée.

Les syndicats accordent une grande importance aux changements dans la composition de la classe travailleuse et à ses conséquences. Le prolétariat industriel n’est plus la base du syndicat, dit-on. Il faut chercher de nouvelles couches, de nouveaux terrains de travail. Souvent, on proclame dans la foulée que la grève, en tant qu’arme de lutte, a fait son temps et qu’elle doit être remplacée par d’autres formes d’actions plus « créatives ».

Table of contents

Notes
1.
John Naisbitt dans Megatrends, 1982. Alvin Toffler dans The Third Wave, 1980 (traduit en français : La Troisième Vague, Denoël, 1980).
2.
Bernstein fut le premier idéologue de calibre qui fraya le chemin à la sociale-démocratie allemande en lutte contre le marxisme révolutionnaire. Dans son livre Voraussetzungen des Sozialismus, il conteste les thèses de base du marxisme, la théorie de la valeur, la théorie de la crise, la loi de la concentration.