Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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Entre toutes les transformations sociales et économiques fondamentales accomplies dans la République populaire chinoise, celles qui ont été opérées dans le domaine agraire revêtent une importance exceptionnelle.
Pendant la guerre révolutionnaire, puis au cours des transformations agraires de 1950-1952, il a été mis fin au système féodal de possession de la terre et à l’exploitation féodale.
En vertu de « la Loi sur les transformations agraires », adoptée par le Gouvernement populaire central de Chine en 1950, les terres appartenant aux grands propriétaires fonciers ont été confisquées sans indemnité ; les terres des temples et des monastères ont également été réquisitionnées. Ont de même été confisqués les bêtes de trait, le matériel agricole des grands propriétaires fonciers ainsi que les locaux excédant leurs besoins. Les terres et les autres moyens de production confisqués ont été partagés entre les paysans en parts égales (par tête), indépendamment de l’âge, du sexe et de la nationalité. Le gros de la terre et du cheptel ayant appartenu aux grands propriétaires fonciers a été distribué aux paysans dépourvus ou insuffisamment pourvus de terre. Toutes les dettes contractées par les paysans chez les grands propriétaires fonciers pour l’affermage de la terre et chez les usuriers ont été abolies.
Les transformations agraires ont été réalisées par le pouvoir de démocratie populaire avec la participation active des grandes masses paysannes. Au début de 1953, elles ont été terminées dans tout le pays (à l’exception de quelques régions peuplées de minorités nationales) sur un territoire dont la population rurale s’élève à environ 450 millions d’habitants. Les paysans dépourvus ou insuffisamment pourvus de terre ont reçu 47 millions d’hectares de terre arable. En même temps, on a aboli l’ancienne fiscalité féodale, en vertu de laquelle il existait dans les campagnes une foule d’impôts généraux et locaux qui, de plus, étaient réclamés à la population des années à l’avance.
Les transformations agraires en Chine ont abouti à la disparition de la classe des propriétaires fonciers. À la grande propriété foncière s’est substituée la propriété privée du petit paysan sur la terre. Les forces productives de l’agriculture ont été débarrassées des entraves des rapports féodaux périmés. C’est ainsi qu’a été tracée la voie pour l’accomplissement de la tâche grandiose qu’est l’industrialisation de la Chine. Tout en accomplissant les transformations agraires qui ont achevé la révolution démocratique bourgeoise, le pouvoir démocratique populaire est entré dans la voie des transformations socialistes. Il a réalisé d’abord la nationalisation socialiste de la grande industrie et des banques : on a confisqué au profit de l’État populaire toutes les entreprises industrielles et commerciales, les banques, les moyens de transports et autres biens appartenant à la bourgeoisie monopoliste et à la bourgeoisie compradore.
Tous les traités inégaux conclus avec les États étrangers, toutes les anciennes lois et règlements douaniers qui permettaient aux impérialistes étrangers de piller le peuple chinois et d’étrangler l’industrie nationale, ont été liquidés. La plupart des entreprises appartenant au capital étranger ont été réquisitionnées. L’État a établi son contrôle sur le commerce extérieur. La Chine a définitivement secoué le joug impérialiste.
La nationalisation socialiste réalisée en Chine par le pouvoir de démocratie populaire présente cette particularité de n’avoir pas touché à la propriété de la bourgeoisie nationale, qui est dans sa majorité une bourgeoisie moyenne.
Elle a permis de créer un secteur d’État socialiste, qui constitue le principal point d’appui économique de l’État de démocratie populaire dans l’édification économique et culturelle.