Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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40.6. Le passage au principe communiste : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

Les conditions nécessaires pour passer au principe communiste : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », se réalisent graduellement, à mesure que la production augmente, entraînant l’abondance des objets de consommation ; à mesure que s’instaure la propriété communiste unique et que les membres de la société acquièrent le niveau de culture et de conscience qui correspond au communisme. Ce principe signifie que, dans la société communiste, chacun travaillera selon ses capacités et recevra des biens de consommation selon ses besoins, qui seront ceux d’un homme évolué et cultivé.

Les conditions du passage à la phase supérieure du communisme sont le fruit de l’utilisation la plus complète des lois économiques du socialisme par l’État socialiste. Conformément aux exigences de la loi économique fondamentale du socialisme, la production socialiste et le bien-être de la population augmentent à des rythmes toujours plus rapides. La loi du développement harmonieux de l’économie nationale est de plus en plus utilisée et les méthodes de planification socialistes se perfectionnent. Les plans de l’économie nationale, établis pour une longue période, déterminent concrètement la voie à suivre pour créer la base matérielle de production du communisme, pour assurer une productivité du travail plus élevée qu’en régime capitaliste.

Pour assurer une augmentation considérable de la richesse sociale, il importe d’utiliser à fond, dans la période du passage du socialisme au communisme, les instruments économiques d’une direction planifiée de l’économie nationale qui se rattachent à l’existence de la loi de la valeur, tels que la monnaie, le crédit, le commerce, la gestion équilibrée.

L’élévation ininterrompue du niveau d’existence matérielle et culturelle des travailleurs est fondée sur l’application conséquente de la loi économique de la répartition selon le travail. L’augmentation de la productivité du travail va de pair avec la baisse des prix des articles industriels et des denrées agricoles. Le salaire réel des ouvriers et des employés et les revenus des kolkhoziens augmentent régulièrement. Les travailleurs peuvent se procurer toujours plus de denrées alimentaires, de vêtements, d’objets d’usage domestique, etc.

La réalisation du programme visant à assurer un vigoureux essor de l’agriculture et à augmenter la production des objets de consommation courante, appliqué par le Parti communiste et le gouvernement soviétique, joue un rôle capital dans la création des conditions nécessaires pour passer au communisme. On s’est assigné en U.R.S.S. la tâche de satisfaire intégralement les besoins de l’homme en denrées alimentaires conformément aux exigences de la science.

Il faut faire en sorte, a dit N. Krouchtchev, que la consommation des denrées alimentaires soit basée sur des normes de nourriture scientifiquement établies, qui assurent le développement harmonieux et complet d’un homme bien portant.

N. Krouchtchev, Des mesures tendant à assurer le développement de l’agriculture en U.R.S.S., p. 12, Éditions en langues étrangères.

L’essor considérable de la production des biens matériels fait que le niveau du salaire des ouvriers et des employés et celui des revenus des kolkhoziens permettent de satisfaire de mieux en mieux les besoins matériels et culturels croissants des travailleurs. À mesure qu’augmentera l’abondance des produits seront créées les conditions qui permettront de passer de la répartition selon le travail à la répartition selon les besoins. Pendant toute la période du passage graduel du socialisme au communisme, une grande importance sera dévolue au développement maximum du commerce, qui assure la répartition d’une masse croissante de biens de consommation courante. Les progrès du commerce soviétique prépareront l’appareil largement ramifié par lequel s’effectuera, à la phase supérieure du communisme, la répartition directe des produits selon les besoins, sans circulation marchande ni monétaire.

Le communisme assurera la satisfaction intégrale de tous les besoins personnels des membres de la société, aussi bien en multipliant les biens de consommation et d’usage domestique destinés à devenir propriété personnelle, qu’en pourvoyant dans une mesure toujours accrue aux besoins de la population sur le plan collectif (services culturels et sociaux, habitations, maisons de cure, théâtres, etc.)

L’Union soviétique, premier pays au monde qui ait construit le socialisme, bâtit aujourd’hui l’édifice du communisme. Mettant à profit l’expérience de l’Union soviétique, les pays de démocratie populaire édifient le socialisme, première phase de la société communiste. Le développement de toute l’humanité suivra infailliblement la voie du communisme. Dessinant les perspectives de la construction du communisme, Lénine disait que

si la Russie se couvre d’un réseau serré de centrales électriques et d’installations techniques puissantes, notre édification économique communiste servira de modèle à la future Europe et à l’Asie socialistes. (V. Lénine, « Rapport sur l’activité du Conseil des commissaires du peuple au 8e Congrès des Soviets de Russie », Œuvres, t. 31, p. 540.)

Le grand exemple de l’Union soviétique, qui avance vers la phase supérieure du communisme, et des pays de démocratie populaire, qui édifient le socialisme, montre à tous les peuples la voie à suivre pour s’affranchir de l’esclavage capitaliste. Chaque pas en avant du peuple soviétique vers le communisme confirme avec toujours plus d’éloquence la supériorité du socialisme sur le capitalisme et affermit chez les travailleurs de tous les pays la certitude, dictée par l’histoire, de la condamnation irrémédiable du capitalisme et du triomphe du communisme.