Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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L’économie socialiste exige un large développement du commerce extérieur, de l’échange de marchandises avec les pays étrangers, ce qui permet d’utiliser les avantages de la division internationale du travail. Tous les articles de la production socialiste entrant dans le commerce extérieur sont, ainsi qu’il a été dit, des marchandises. Dans la société socialiste, le développement du commerce extérieur est subordonné à la loi économique fondamentale et aux autres lois économiques du socialisme ; il s’effectue méthodiquement, compte tenu de l’action de la loi de la valeur. En régime socialiste, le commerce extérieur concourt à mieux satisfaire les besoins croissants de la société. Il fournit un appoint de ressources pour développer la production, utiliser les réalisations de la technique mondiale et améliorer l’approvisionnement de la population en biens de consommation.
Le commerce extérieur en régime socialiste est le monopole de l’État socialiste. En U.R.S.S., toutes ses opérations relèvent d’un organisme d’État spécial : le ministère du Commerce extérieur, et sont subordonnées aux besoins de l’édification socialiste ; elles reposent sur des plans d’exportation et d’importation qui sont partie intégrante du plan d’ensemble de l’économie nationale. Le monopole du commerce extérieur est une condition nécessaire de l’existence et du développement de l’économie socialiste.
Le monopole du commerce extérieur en U.R.S.S. sert au développement méthodique des échanges avec les pays étrangers et remplit à l’heure actuelle deux fonctions essentielles. Premièrement, il garantit l’indépendance économique du pays du socialisme face à l’entourage capitaliste, protège son économie nationale, son marché intérieur, contre toute pénétration du capital étranger, contre l’influence pernicieuse des crises économiques, de l’anarchie qui règne sur le marché mondial capitaliste. Deuxièmement, c’est un instrument servant à renforcer la coopération économique avec les pays de démocratie populaire, un moyen pour l’U.R.S.S. d’aider ces pays à se développer économiquement. Cette nouvelle fonction du monopole du commerce extérieur est apparue depuis que s’est formé un marché mondial des pays du camp démocratique, qui fondent leurs relations commerciales non sur la concurrence, mais sur une entraide fraternelle.
Le monopole du commerce extérieur a permis à l’économie soviétique de se défendre efficacement contre l’agression économique des pays impérialistes. Il a joué un rôle important dans l’industrialisation de l’U.R.S.S. en procurant aux entreprises industrielles un grand nombre de machines importées. Depuis que l’U.R.S.S. est devenue une puissance industrielle, la structure de son commerce extérieur s’est profondément modifiée : les articles industriels ont pris dans les exportations soviétiques une place prépondérante, alors qu’avant la Révolution la Russie exportait principalement des produits agricoles. Au cours des quatrième et cinquième quinquennats, l’U.R.S.S. n’a cessé de développer ses exportations de produits de l’industrie lourde. Les exportations d’outillage ont été multipliées par 16,5 (à parité de prix) entre 1938 et 1954.
Dans son commerce extérieur, l’Union soviétique applique scrupuleusement les principes du respect de la souveraineté nationale de tous les pays, de l’égalité complète des parties contractantes et de l’avantage réciproque. Convaincue de la possibilité d’une coexistence pacifique des deux systèmes, socialiste et capitaliste, elle estime que l’extension des relations commerciales est un des principaux moyens de rapprocher les peuples, d’amener une détente internationale et de consolider la paix.
Grâce aux immenses progrès de la production socialiste en U.R.S.S. et à la formation d’un nouveau marché mondial, celui du camp démocratique, le chiffre d’affaires du commerce extérieur soviétique augmente d’année en année. Les échanges entre l’U.R.S.S. et les pays de démocratie populaire se développent rapidement. Ils constituent, et de beaucoup, la plus grosse part des transactions de l’Union soviétique avec l’étranger. En 1954, le commerce avec les pays capitalistes entrait pour 1/5, et le commerce avec les pays du camp démocratique pour 4/5 dans l’ensemble des opérations commerciales extérieures de l’U.R.S.S.
La politique immuable de l’Union soviétique est de développer les relations d’affaires avec les pays capitalistes à des conditions réciproquement avantageuses. Mais son commerce avec les pays capitalistes se heurte à la politique de discrimination appliquée sous la pression des milieux agressifs des États-Unis. Cette politique se traduit par la répudiation des relations commerciales avec l’U.R.S.S. et les pays de démocratie populaire, et par une pression exercée sur les États bourgeois dépendants pour les obliger à suivre la même voie. Cette politique est mise en échec parce qu’elle cause un grave préjudice aux pays qui s’y conforment. De 1953 à 1955, un certain nombre d’Etals bourgeois ont manifesté une tendance à établir des relations d’affaires plus actives avec l’Union soviétique et les pays de démocratie populaire.
En 1953, l’U.R.S.S. faisait du commerce avec 51 États ; 25 d’entre eux avaient conclu avec elle des accords commerciaux pour une durée d’un an ou davantage. Les transactions extérieures de l’U.R.S.S. se chiffraient en 1953 à 23 milliards de roubles et avaient presque quadruplé (à parité de prix) par rapport à l’avant-guerre. Le commerce de l’U.R.S.S. s’est considérablement développé avec les pays du camp démocratique, mais aussi avec un certain nombre d’États d’Europe occidentale, du Proche et du Moyen-Orient, tandis que la gamme des marchandises exportées et importées ne cessait de s’enrichir. En 1954, l’Union soviétique a continué d’étendre ses relations économiques avec les pays étrangers ; elle a fait du commerce avec 56 États.