Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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30.3. La loi du développement harmonieux de l’économie nationale et la planification socialiste.

Le Parti communiste et l’État socialiste répondent aux exigences de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale au moyen de plans qui organisent et orientent l’activité créatrice des masses laborieuses. La direction de l’économie nationale selon un plan est une particularité essentielle de la fonction d’organisation économique de l’État socialiste.

En développant l’économie suivant un plan, l’État socialiste a la possibilité d’assurer un essor continu, rapide et général de la production, de satisfaire le plus complètement possible les besoins du peuple. Aux mains de l’État soviétique, le plan est une force puissante, qui organise et oriente le travail de millions d’hommes.

N. Boulganine, Les tâches à accomplir pour un nouvel essor de l’industrie, pour le progrès technique et l’amélioration de l’organisation de la production. Rapport présenté le 4 juillet 1955 à la session plénière du C.C. du P.C.U.S. Cf. Paix et démocratie, 22 juillet 1955.

La planification socialiste repose sur des bases rigoureusement scientifiques ; elle requiert une synthèse continue de l’expérience de l’édification communiste, la mise à profit de toutes les réalisations de la science et de la technique. Diriger l’économie nationale selon un plan, c’est prévoir. La prévision scientifique est fondée sur la connaissance des lois économiques objectives ; elle a son point de départ dans les besoins du développement de la vie matérielle de la société.

Pour planifier correctement, il faut avant tout connaître et savoir appliquer la loi du développement harmonieux de l’économie nationale.

On ne doit pas confondre la loi du développement harmonieux de l’économie nationale avec la planification de l’économie par les organismes compétents de l’État socialiste, ni avec les plans annuels et quinquennaux de développement de l’économie nationale. La loi du développement harmonieux de l’économie nationale est une loi économique objective. Elle donne aux organismes d’État la possibilité de planifier correctement la production sociale. Mais possibilité n’est pas réalité. Pour que cette possibilité devienne une réalité, il faut savoir appliquer la loi du développement harmonieux, il faut dresser des plans qui répondent entièrement aux exigences de cette loi.

Dans la pratique, les plans ne répondent pas toujours exactement aux exigences de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale. Quand celles-ci sont enfreintes, des disproportions se révèlent dans certains secteurs de l’économie nationale, le cours normal de la production et de la circulation est troublé. Si, par exemple, le plan prévoit la fabrication d’un certain nombre d’automobiles, mais non la quantité nécessaire de tôle d’acier, le programme de production d’automobiles peut ne pas être exécuté. Un plan de production de la fonte est irréalisable sans une production correspondante de coke.

Les organismes de planification ont à tenir compte, lorsqu’ils établissent les plans, des exigences de la loi du développement harmonieux, à prévenir toute disproportion et, s’il s’en produit, à prendre en temps utile les mesures propres à y remédier. Les réserves, qu’il s’agisse de ressources matérielles ou financières ou de main-d’œuvre, jouent un rôle important dans le développement ininterrompu, de l’économie nationale. Elles donnent la possibilité d’éliminer rapidement les disproportions qui se manifestent dans certains secteurs, ou de les prévenir ; elles permettent plus de souplesse dans le maniement des ressources.

La planification de l’économie nationale ne peut donc donner de bons résultats, assurer le développement proportionné de l’économie nationale et l’essor permanent de la production que si elle tient compte correctement des exigences de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale et se conforme en tous points à celles de la loi économique fondamentale du socialisme.

La planification socialiste s’appuie également sur l’utilisation des autres lois économiques du socialisme. C’est ainsi que la loi de la répartition selon le travail est une condition nécessaire de la gestion planifiée de l’économie. Cette loi fait que les producteurs ont un intérêt matériel à augmenter la productivité du travail ; elle est l’un des moteurs de la production socialiste.

La planification socialiste implique la nécessité d’utiliser des instruments économiques se rattachant à l’action de la loi de la valeur : prix, monnaie, commerce, crédit. Le principe de la gestion équilibrée (khozrastchot), qui incite à gérer la production dans un esprit d’épargne, à mobiliser les ressources intérieures, à réduire les prix de revient et à augmenter la rentabilité de l’entreprise, est aussi un instrument de planification.

La planification socialiste exige l’étude approfondie et la large utilisation des réalisations modernes de la science et des techniques soviétiques et étrangères en vue d’assurer un progrès technique rapide de toutes les branches de l’économie nationale, de perfectionner sans relâche la technologie, d’augmenter sans cesse la productivité du travail.

S’inspirant des lois économiques du socialisme, synthétisant l’expérience acquise en matière d’édification économique et culturelle et tenant compte des conditions intérieures et extérieures, le Parti communiste et l’État socialiste déterminent à chaque étape les objectifs économiques et politiques essentiels des plans d’État ; c’est ainsi que sont fixés le volume de la production, les rythmes du développement de chaque branche de l’économie nationale, le montant des investissements au titre des fonds fixes, le niveau des salaires, etc.

La direction planifiée de l’économie soviétique est exercée, sur la base des directives du Parti communiste, par le Conseil des ministres de l’U.R.S.S. et les Conseils des ministres des républiques fédérées. Les plans d’État sont dressés à l’échelle de toute l’économie nationale, mais aussi pour les diverses branches et leurs différents départements, par républiques, par territoires, par régions et zones économiques. Leur élaboration et le contrôle de leur exécution sont confiés à la Commission d’État auprès du Conseil des ministres de l’U.R.S.S. pour la planification perspective (Gosplan de l’U.R.S.S., à la Commission économique d’État auprès du Conseil des ministres de l’U.R.S.S. pour la planification courante (Commission économique d’État de l’U.R.S.S.), aux ministères de l’U.R.S.S. et des républiques, ainsi qu’aux Soviets locaux, qui possèdent également leurs organismes de planification.

La planification socialiste combine les plans perspectifs, qui traduisent la ligne fondamentale du développement économique pour un certain nombre d’années, avec les plans courants, programmes concrets des travaux à exécuter dans des délais plus réduits. Il faut mentionner, parmi les plans perspectifs, les plans quinquennaux de développement de l’économie nationale, ainsi que ceux qui sont dressés pour de plus longues périodes. Parmi les plans courants, il convient de ranger les plans annuels. Les plans courants sont élaborés à partir des plans perspectifs.

Au fur et à mesure du développement de l’économie socialiste, la planification perspective gagne sans cesse en importance. Lénine indiquait qu’

on ne peut pas travailler sans avoir un plan à longue échéance et susceptible d’un succès valable. (V. Lénine, « Rapport sur l’activité du Conseil des commissaires du peuple au 8e Congrès des Soviets de Russie », Œuvres, t. 31, p. 532.)

Le Gosplan de l’U.R.S.S. a pour tâche d’élaborer les plans quinquennaux avec leurs subdivisions annuelles, ainsi que les perspectives du développement des diverses branches et de l’ensemble de l’économie nationale pour une période plus longue, de dix à quinze ans.

La Commission économique d’État de l’U.R.S.S. a pour tâche d’élaborer, à partir des plans quinquennaux, les plans d’État annuels du développement de l’économie nationale et les plans d’approvisionnement en matières premières et en machines avec leurs subdivisions trimestrielles.

Chaque entreprise d’État (usine, mine, sovkhoz, S.M.T., etc.) possède son plan financier et technique de production, qui est établi à partir des objectifs prévus au plan d’État et constitue le plan général pour l’activité financière et technique de la production de l’entreprise.

Le développement harmonieux de l’économie socialiste exige que la planification centralisée de l’économie, quant aux indices essentiels, laisse aux organismes locaux chargés de la planification de la production l’autonomie et l’initiative indispensables. Les conditions et particularités locales doivent jouer un très grand rôle dans la planification qui, si elle est stéréotypée et ignore ces particularités, contredit aux exigences de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale. Une centralisation excessive, la tendance à planifier d’en haut jusqu’aux moindres détails sans connaître suffisamment ni prendre en considération les conditions et les possibilités locales entraînent des erreurs dans la planification, paralysent les initiatives de la base, empêchent d’utiliser au maximum les ressources locales et les immenses réserves existant dans les différentes branches de l’économie socialiste et dans les entreprises.

La direction planifiée des kolkhoz par l’État présente des particularités, qui découlent du caractère de la propriété coopérative-kolkhozienne. L’État socialiste s’appuie ici sur l’initiative des kolkhoz et des masses kolkhoziennes, qui est un facteur déterminant de l’essor de l’agriculture, de l’utilisation plus complète des conditions économiques et naturelles de chaque région, de chaque kolkhoz.

Un système de planification bien compris implique que les organismes centraux compétents fixent pour chaque région, territoire et république les indices et les objectifs fondamentaux et déterminants relatifs à la production agricole et à la livraison des produits agricoles à l’État. Ces objectifs sont exprimés en production marchande, nécessaire pour satisfaire les besoins de la population en denrées alimentaires et ceux de l’industrie en matières premières. D’après les objectifs fixés pour la livraison à l’État des produits de l’agriculture et de l’élevage, les kolkhoz déterminent à leur gré les dimensions des emblavures, la productivité de l’élevage et la quantité des différentes espèces de bétail. La direction de chaque kolkhoz dresse un plan de production annuel, qui est soumis à l’examen et à l’approbation de l’assemblée générale des kolkhoziens.

Le perfectionnement des méthodes de planification socialiste suppose une centralisation conséquente de la planification quant aux indices fondamentaux et déterminants, tout en accordant plus d’importance et en laissant plus de latitude à l’initiative des organismes locaux, des entreprises industrielles, des sovkhoz et des kolkhoz pour diriger la production, assurer une planification différenciée dans chaque région économique, chaque zone agricole, chaque entreprise ou kolkhoz.

Diriger l’économie nationale selon un plan, c’est établir quels sont les principaux maillons de l’économie. Le plan met en relief les branches maîtresses dont dépend l’exécution du plan de l’économie nationale dans son ensemble. Les principaux maillons des plans quinquennaux sont les branches de l’industrie lourde (et notamment les constructions mécaniques), car elles déterminent le développement de toutes les branches industrielles et de l’économie nationale dans son ensemble. Ce sont ces branches qui reçoivent en premier lieu moyens de production, main-d’œuvre et argent. C’est par rapport à elles que sont dressés les plans des autres branches, de manière à assurer l’essor de toute l’économie nationale et la coordination la plus rationnelle de ses éléments.

La loi du développement harmonieux, proportionnel, de l’économie nationale requiert une coordination rigoureuse des plans de développement des différentes branches et leur harmonisation dans un plan économique unique.

Tous les plans des différentes branches de la production, disait Lénine, doivent être strictement coordonnés, liés, et former ensemble le plan d’économie unique, dont nous avons tant besoin.

V. Lénine, « Rapport sur l’activité du Conseil des commissaires du peuple au 8e Congrès des Soviets de Russie», Œuvres, t. 31, p. 532.

Les plans économiques comportent un certain nombre d’indices, exprimés les uns en nature (catégories de produits, assortiments, etc.), les autres en argent (production globale, prix de revient, revenus et dépenses, etc.) Parmi les indices en nature et en argent, il y a lieu de distinguer les indices qualitatifs (augmentation de la productivité du travail, diminution du prix de revient, rentabilité, amélioration de la qualité des produits, efficacité de l’emploi des moyens de production : équipement, machines, matières premières, etc.) Dans l’agriculture, l’indice fondamental est l’obtention d’un maximum de production pour 100 hectares de surface agricole avec le minimum de dépense de travail et de moyens de production par unité de produit.

Le plan de développement de l’économie nationale comporte les subdivisions suivantes : programme de production de l’industrie et de l’agriculture ; plan des transports et développement des communications ; plan des grands travaux, du développement et de l’introduction de nouvelles techniques ; plan d’approvisionnement par l’État de l’économie nationale ; plan concernant le travail et les salaires ; plan concernant le commerce et les stockages ; plan des mesures d’ordre social et culturel ; plan concernant le prix de revient de la production ; plan du développement de l’économie nationale par république fédérée et par région économique ; partie synthétique du plan de l’économie nationale, comprenant les indices généraux du développement de l’économie nationale et les principaux objectifs des différentes branches industrielles. L’indice donnant la meilleure vue d’ensemble du plan est l’accroissement du revenu national et le pourcentage qu’y occupent respectivement le fonds de consommation et le fonds d’accumulation. Font aussi partie intégrante de la planification d’État la planification des prix et des finances (budget d’État, plans de crédit et de caisse de la Banque d’État), ainsi que celle du commerce extérieur.

Le plan de développement et d’introduction des nouvelles techniques embrasse les objectifs les plus importants, d’importance nationale, concernant la mécanisation et l’automatisation des processus de la production, la mise au point de la production de nouvelles machines et de nouveaux matériaux, l’implantation des processus technologiques d’avant-garde, ainsi que les principaux travaux de recherche scientifique, des bureaux d’études et d’essais relatifs aux techniques nouvelles.

Dans la planification socialiste, une importance croissante est réservée à la répartition géographique rationnelle des forces productives, au développement dans tous les domaines des régions économiques et à la coordination des plans de développement de l’économie nationale de l’U.R.S.S. et des pays de démocratie populaire.

Une des principales méthodes utilisées pour établir dans l’économie nationale des proportions correctes, répondant aux exigences de la loi du développement harmonieux, est la mise au point d’un système de balances. L’État socialiste fixe ainsi les proportions, exprimées en nature et en argent, dans le développement de l’économie nationale, détermine les ressources et leur répartition par branches d’activité et catégories de produits. La confrontation des ressources existantes et des besoins que l’on en éprouve fait apparaître les points faibles de l’économie nationale, les disproportions entre les différentes branches quant au niveau et aux rythmes de leur développement, et suggère les mesures à prendre pour y remédier. Par ailleurs, le système des balances permet de déceler des ressources supplémentaires résultant d’une économie de matières premières et de matériaux, ainsi que d’une meilleure utilisation de l’équipement, ressources qui contribueront à accroître la production et la consommation.

On distingue les balances des ressources matérielles (exprimées en nature), les balances exprimées sous forme monétaire, et les balances de la main-d’œuvre.

Les balances des ressources matérielles font apparaître la corrélation qui existe entre la production et la consommation d’un produit ou d’un groupe de produits sous leur forme naturelle. Elles portent sur les principaux produits : machines-outils, minerais, métaux, coton et autres moyens de production, objets de consommation individuelle (viande, sucre, huile, beurre, etc.)

Elles sont indispensables pour dresser les plans de fourniture de moyens de production à toutes les branches de l’économie nationale par ministères et par départements. Ces plans prévoient une meilleure utilisation de l’équipement, des matières premières, du combustible, etc., grâce à l’application de normes progressives.

Parmi les balances exprimées sous forme monétaire, il faut ranger notamment celles des revenus et des dépenses en argent de la population, du revenu national et de sa répartition.

Les balances de la main-d’œuvre déterminent les besoins de l’économie nationale en main-d’œuvre et en cadres qualifiés, ainsi que les moyens de couvrir ces besoins.

La balance apportant la synthèse la plus complète est la balance de l’économie nationale, qui représente un système d’indices économiques caractérisant les principaux rapports et proportions de l’économie socialiste. Elle comprend les balances essentielles suivantes : produit social global, revenu national, travail.

La planification socialiste, qui reflète les exigences de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale, établit des directives. Les plans d’État ne sont pas des plans-pronostics, mais des plans-directives, que les organismes dirigeants sont tenus d’exécuter et qui déterminent l’orientation du développement économique de tout le pays.

Une fois sanctionnés par les organismes supérieurs de l’État socialiste, les plans d’État ont force de loi. Les dirigeants de l’économie sont tenus d’en assurer l’exécution régulière, suivant le rythme prévu, par chaque entreprise, tout au long de l’année, du trimestre et du mois, en ce qui concerne non seulement le volume de la production, mais aussi son assortiment ; ils sont tenus d’améliorer sans cesse la qualité de la production et de réduire les prix de revient conformément aux prévisions du plan.

Une particularité essentielle de la planification socialiste est qu’elle associe le maintien des proportions nécessaires à l’essor ininterrompu de la production socialiste, au progrès technique. Les proportions définies par le plan pour le développement de l’économie nationale ne représentent pas quelque chose de figé, d’intangible. La planification socialiste a un caractère actif, mobilisateur. Les plans orientent le travail de millions d’hommes à l’échelle de tout le pays, donnent aux masses laborieuses une perspective nette, les incitent à accomplir de véritables exploits dans le travail. Le plan, c’est l’activité créatrice et vivante des masses. La réalité des plans de production, ce sont les millions de travailleurs qui bâtissent une vie nouvelle.

Dresser un plan n’est que le début de la planification. Lénine, qui qualifiait le plan d’électrification de la Russie (plan Goelro) de second programme du Parti, soulignait que « ce programme ira s’améliorant chaque jour, dans chaque atelier, dans chaque canton ; il sera approfondi, perfectionné et modifié ». (V. Lénine : « Rapport sur l’activité du Conseil des commissaires du peuple au 8e Congrès des Soviets de Russie », Œuvres, t. 31, p. 536.) Tout plan est précisé, modifié et perfectionné en tenant compte de l’expérience des masses et du déroulement de son exécution, aucun plan ne pouvant prévoir à l’avance toutes les possibilités que renferme le régime socialiste et qui ne se révèlent qu’au cours du travail. Dans la lutte pour l’exécution du plan à la fabrique, à l’usine, au sovkhoz, au kolkhoz, l’initiative créatrice et l’activité des masses se donnent libre cours, l’émulation socialiste se développe, et la mise au jour de nouvelles réserves permet d’accélérer les progrès de l’économie. La mobilisation des masses est effectuée par le Parti communiste et sous sa direction, à l’appel des organisations d’État et des organisations sociales, des syndicats, des Jeunesses communistes. La participation active des masses à la lutte pour l’exécution des plans de développement de l’économie nationale est l’une des principales conditions de l’exécution et du dépassement des plans, de l’accélération des rythmes de la construction de la société communiste.

Les plans socialistes ne peuvent jouer un rôle mobilisateur que si les organismes de planification tablent sur les éléments nouveaux, progressistes qui naissent dans la pratique de l’édification communiste, dans l’œuvre créatrice des masses. Les plans de production doivent partir, non pas de la moyenne arithmétique des normes déjà atteintes, mais de normes progressives de travail, d’utilisation de l’équipement, des matières premières, du combustible et des matériaux, c’est-à-dire de normes qui s’alignent sur l’expérience des entreprises d’avant-garde, des travailleurs d’élite.

Le Parti communiste et l’État soviétique combattent énergiquement toute tentative de dresser des plans minimisés qui ne mobilisent personne, l’alignement sur les secteurs retardataires, de même que la manie des projets qui ne tiennent pas compte des possibilités réelles du développement de l’économie socialiste. La planification socialiste exige qu’une lutte intransigeante soit menée contre les tendances, contraires aux intérêts de l’État, qui se traduisent par les tentatives faites pour opposer les intérêts d’une entreprise, d’une région ou d’un service à ceux du pays tout entier.

L’un des aspects les plus importants de la direction planifiée de l’économie nationale est la vérification de l’exécution du plan, qui permet d’établir jusqu’à quel point celui-ci traduit les exigences de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale, et comment il se réalise. Elle donne la possibilité de déceler en temps utile les disproportions existantes et de prévenir l’apparition de nouvelles disproportions, de découvrir des réserves de production jusque-là ignorées et d’apporter les correctifs nécessaires aux plans de l’économie nationale.

Pour diriger l’économie nationale d’après un plan, un système unique de recensement s’impose. Lénine enseignait que « le socialisme, c’est le recensement ». Une organisation socialiste planifiée ne saurait se concevoir sans un recensement correct. Or, qui dit recensement dit statistique. Dans l’économie socialiste, le recensement et la statistique sont organiquement associés au plan de l’économie nationale. Les statistiques relatives à l’accomplissement du plan sont indispensables à l’établissement du plan pour la période suivante. Le système socialiste de recensement et de statistique permet de contrôler l’exécution du plan dans son ensemble et dans chacune de ses parties.