Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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29.4. La loi économique fondamentale du socialisme et l’accroissement du bien-être des travailleurs.

La loi économique fondamentale du socialisme exprime l’unité organique qui existe entre le but de la production socialiste et le moyen d’atteindre ce but, le fait que l’augmentation de la consommation nationale est directement fonction de l’accroissement de la production, de la productivité du travail social. Seul le socialisme fait du travail social la source d’une élévation continue du bien-être du peuple. Dans la société socialiste, le développement prioritaire de la production des moyens de production sert de base à l’augmentation de la consommation nationale, alors qu’en régime capitaliste il entraîne un accroissement du chômage et de la paupérisation des travailleurs. Le socialisme a supprimé les limites étroites imposées par le régime bourgeois à la consommation des masses laborieuses, limites déterminées par la course des capitalistes au profit maximum.

Les progrès ininterrompus de la production socialiste sont la base solide de l’élévation constante du niveau d’existence matérielle et culturelle du peuple. En régime socialiste, la masse du produit créé par le travail pour soi et destiné à la consommation individuelle des travailleurs ne cesse de s’accroître, de même que la masse du produit créé par le travail pour la société, destiné d’une part à développer la production et d’autre part à satisfaire les besoins matériels et culturels des travailleurs.

On assiste en U.R.S.S. à une augmentation constante des revenus réels de la population et à un accroissement régulier de la quantité des marchandises de consommation, que la population achète à des prix toujours plus bas.

Par rapport à 1913, les revenus réels (c’est-à-dire calculés en tenant compte de l’évolution des prix) des travailleurs de l’U.R.S.S. avaient, en 1954, augmenté comme suit par personne active : d’environ six fois chez les ouvriers, compte tenu de la disparition du chômage ; d’environ six fois et demie chez les paysans.

Comparée à celle de 1913, la production des objets de consommation par la grande industrie de l’U.R.S.S. avait, à parité de prix, été multipliée par 7,6 fois en 1940 et environ par 16 en 1954.

L’existence d’un vaste réseau de services sociaux et culturels gratuits, que l’État soviétique met à la disposition de toute la population, est un facteur constant d’accroissement des revenus réels des travailleurs de l’U.R.S.S. Il existe en Union soviétique un système d’assurances sociales et de sécurité sociale qui ne saurait être égalé en régime capitaliste.

Le socialisme, c’est l’amélioration constante des conditions de travail et de vie des masses populaires. Les services d’utilité publique, autrefois source d’enrichissement pour les capitalistes, deviennent un moyen d’élever le niveau d’existence de la population. Le capitalisme aggrave sans cesse les conditions de logement des travailleurs et oblige une grande partie de la population à vivre dans des taudis, alors que le socialisme assure l’amélioration constante de l’habitat des niasses populaires. Grâce à la propriété sociale de la plupart des habitations dans les villes et à la construction en grand de maisons par l’État, les habitations mal aménagées font place de plus en plus à des logis neufs et confortables.

Dans les pays bourgeois, les soins médicaux, affaire privée, coûtent ordinairement très cher et restent de ce fait peu accessibles à la masse de la population. En U.R.S.S., l’État a créé un système très développé de protection de la santé publique qui assure gratuitement l’assistance médicale sous toutes ses formes à la population.

Le socialisme ouvre de grandes possibilités de progrès culturel pour les travailleurs, de développement des aptitudes et des talents dont le peuple est une source inépuisable. Alors qu’en régime capitaliste les travailleurs n’ont accès à l’instruction que dans les limites étroites dictées par les intérêts de l’exploitation capitaliste, le socialisme crée les conditions qui permettent de donner de plus en plus satisfaction aux besoins rapidement accrus des masses dans le domaine de l’instruction, de la culture, de la science et de l’art.

Auparavant, disait Lénine en 1918, tout l’esprit humain, tout le génie de l’homme ne créait que pour donner aux uns tous les biens de la technique et de la culture, et priver les autres de l’indispensable : de l’instruction et du progrès. Maintenant, toutes les merveilles de la technique, toutes les conquêtes de la culture vont devenir le patrimoine du peuple entier et, désormais, jamais l’esprit ni le génie humains ne seront transformés en moyens de violence, en moyens d’exploitation.

V. Lénine, « Discours de clôture au 3e Congrès des Soviets de Russie », Œuvres, t. 26, p. 508.

D’importantes mesures ont été prises en U.R.S.S. dans le domaine de la culture pour donner satisfaction aux besoins culturels croissants du peuple : gratuité de l’instruction et de l’enseignement professionnel, attribution de bourses aux étudiants, extension méthodique du réseau des écoles, des établissements culturels et éducatifs, des bibliothèques, des clubs, augmentation du volume des éditions, etc.

Le nombre des personnes qui étudient en U.R.S.S. est passé de 8 millions en 1914 à plus de 50 millions en 1954. Le nombre des élèves des 8e, 9e et 10e classes des écoles secondaires et des établissements d’enseignement technique secondaire, qui était de 200 000 en 1914, s’élevait à 3,6 millions en 1940 et à 7,8 millions en 1954. On comptait, en 1914, 117 000 étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur ; il y en a eu 812 000 en 1940 et 1 732 000 en 1954. Le nombre des instituteurs et des professeurs de tous les établissements d’études, ainsi que des pédagogues des établissements préscolaires, dépassait 2 millions en 1954, soit près de dix fois plus qu’en 1914.

S’appuyant sur la loi économique fondamentale du socialisme, le Parti communiste et l’État soviétique appliquent une politique qui garantit l’élévation constante du bien-être et du niveau culturel des masses.