Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS
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La base économique de la société socialiste est constituée par le système socialiste d’économie nationale, par la propriété socialiste des moyens de production, instaurée à la suite de la liquidation du système capitaliste d’économie, de la propriété privée des moyens de production et de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Réfutant les assertions des apologistes du capitalisme qui prétendaient que le programme du communisme scientifique prévoyait l’abolition de toute propriété, Marx et Engels ont écrit que
ce qui caractérise le communisme, ce n’est pas l’abolition de la propriété en général, mais l’abolition de la propriété bourgeoise. (K. Marx et F. Engels, Manifeste du Parti communiste, p. 42, Éditions sociales, Paris, 1954.)Aucune société ne saurait se concevoir sans la domination d’une forme historiquement déterminée de propriété. La révolution prolétarienne, qui abolit la propriété privée des moyens de production, la remplace par la propriété socialiste.
En régime socialiste, les moyens de production ont cessé d’être un capital, c’est-à-dire un moyen d’exploitation. Dans la société socialiste, il n’existe pas de classes monopolisant les moyens de production, ni de classes qui en sont privées ; les moyens de production sont propriété sociale. Les principaux éléments du processus de production : la force de travail et les moyens de production, sont ici associés sur une base nouvelle, qui est la grande production socialiste à la ville comme à la campagne ; les moyens de production ayant cessé d’être un capital, le travail accumulé ne se divise plus en capital constant et capital variable. L’ensemble du travail accumulé par la société, c’est-à-dire l’ensemble des moyens de production et des moyens de consommation dont dispose la société pour continuer à produire, sert les intérêts du peuple et ne peut être un instrument d’exploitation.
Dans la société bourgeoise, le travail vivant n’est qu’un moyen d’accroître le travail accumulé. Dans la société communiste, le travail accumulé n’est qu’un moyen d’élargir, d’enrichir et d’embellir l’existence des travailleurs.
En régime socialiste, la propriété sociale règne sans partage dans tous les domaines de l’économie nationale. En 1950, elle englobait en U.R.S.S. 99,4 % des moyens de production. La domination sans partage de la propriété sociale a fait entièrement justice de la théorie mensongère des idéologues de la bourgeoisie, théorie selon laquelle la propriété capitaliste privée est éternelle et immuable. La transformation des moyens de production en propriété sociale et la libération des producteurs de toutes les formes d’exploitation ont marqué l’avènement d’un système nouveau, socialiste, d’économie nationale.
Le système socialiste d’économie nationale se distingue foncièrement du système capitaliste et présente par rapport à lui des avantages décisifs.
1. Dans le système socialiste d’économie nationale, les moyens de production sont propriété sociale, c’est-à-dire appartiennent aux travailleurs en la personne de l’État socialiste ou des kolkhoz et des autres associations coopératives ; par suite, les produits du travail appartiennent aussi aux travailleurs. Dans le système capitaliste d’économie, les moyens de production sont la propriété privée des capitalistes et des grands propriétaires fonciers ; par suite, les produits du travail appartiennent aussi aux capitalistes et aux propriétaires fonciers.
2. Dans le système socialiste d’économie nationale, l’exploitation de l’homme par l’homme est abolie, et la production vise à satisfaire au maximum les besoins matériels et culturels croissants de toute la société, alors que la production capitaliste a pour but d’assurer le profit capitaliste maximum en exploitant, en ruinant et en asservissant les travailleurs.
3. La production socialiste se développe selon un plan et d’une façon continue ; l’élévation ininterrompue du bien-être matériel des travailleurs et de leur pouvoir d’achat stimulent l’extension de la production et sont une garantie contre les crises de surproduction et le chômage. La production capitaliste se développe d’une manière anarchique, son essor se heurte à la condition prolétarienne des travailleurs et à la diminution relative de leur pouvoir d’achat, ce qui entraîne fatalement des crises de surproduction, une augmentation du chômage et de la misère des masses.
4. En régime socialiste, la quantité de biens matériels que reçoit chaque travailleur dépend de la quantité et de la qualité de son travail, et le revenu national est réparti de manière à élever le bien-être des travailleurs, à développer la production socialiste à la ville et à la campagne, à accroître la richesse sociale. En régime capitaliste, le revenu national est réparti de façon à enrichir les classes exploiteuses et leur nombreuse valetaille parasite.
5. En régime socialiste, le pouvoir politique appartient aux travailleurs de la ville et de la campagne ; les ouvriers, les paysans, les intellectuels sont des bâtisseurs actifs du communisme ; ils travaillent pour eux, pour le bien de toute la société. Le système capitaliste d’économie signifie que le pouvoir dans la société appartient aux capitalistes, qui usent de ce pouvoir pour maintenir un régime au gré et à l’avantage des classes possédantes, alors que le prolétariat et les masses travailleuses de la paysannerie sont des classes exploitées, contraintes de travailler pour les capitalistes et les propriétaires fonciers.
La propriété sociale est la base du régime socialiste, la source de la richesse et de la puissance du pays, la source de l’aisance et de la culture pour tous les travailleurs. Elle est sacrée et inviolable. La Constitution de l’U.R.S.S. fait un devoir à chaque citoyen soviétique de sauvegarder et d’affermir la propriété sociale. Quiconque attente à la propriété socialiste est un ennemi du peuple ; il est puni par la loi.